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trional <lu lac. de Nicée), on se rend à Jalova ou à Irsek. Il
coule très-sonyent dans des ravins profonds creusés dans
les roches scrpen.tinei.ses ou crétacées, dont les diverses
colorations, selon l'état plus ou moins avancé de leur désagrégation,
donne à cette contrée montagneuse une physionomie
toute particulière. Près du village Elmalu, situé à
4 lieues environ au sud d'Irsek, la hauteur du Kirk-Guétchid
est de 35 mètres.
A l'extrémité orientale du golfe de Moudania débouche
dans ce dernier, le Guemlik-sou, qui sort du lac de Nicée]
et qu'on ne peut également considérer que comme un ruisseau,
Le volume de son eau est très-peu considérable, et il
n'a qu'environ 3 lieues de longueur d'est à l'ouest.
C'est le p g des anciens. Scylax de Caryadne et Strabon
le mentionnent positivement comme débouchant près de la
ville de Kios (Guémlik d'aujourd'hui). Pline ajoute au Kios
(qu'il écrit Cios) le Hylas : « amnis Hylas et Cios cum oppido
ejusdem nominis. » Ce Hylas ne peut être qu'un des petits
ruisseaux que reçoit le Guémlik-tchuï, et son nom se rattache
sans doute à l'aventure d'Hercule, qui, en débarquant dans
ces parages avec les Argonautes, y perdit son cher Hylas,
enlevé pa r les nymphes , ainsi que nous le raconte, entre
autres, Apollonius de Rhodes, dans son poëme dés Argonautes.
A. 12.lieues environ à l'ouest du Guémlik-sou débouche
le Moualitch-tchaï, formé par la jonction de l'Adranas-tchaï
et du Sousourlu-tchaï, jonction qui n'a lieu qu'àA lieues au
sud de l'embouchure du Moualitch-tchaï, en sorte que ce
nom n'est applicable qu'à une très-petite fraction du cours
total du fleuve composé des deux rivières susmentionnées.
Le Moualitch, à peu de distance au-dessous de sa réu-
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nion avec l'Ouloubad sou, offre encore une certaine rapidité;
mais vers son embouchure son cours se ralentit, et il devient
tellement limoneux que ses ondes jaunissantes forment
dans la mer une large bande colorée; circonstance qui
avait déjà frappé les anciens, comme le prouve çe beau
vers de Valerins Flaccus :
Tecpe etiam meifo ¡Itmnicm, Kb-jiKlace, fauta
Nous avons ¡Sur le Moualitch-tchaï encore un autre témoignage
assez intéressant de la part de Zozirne*. Il nous
apprend que les hordes de Barbares qui envahirent l'Asie
Mineure sous le règne de Valérien (vers la moitié du IIP siècle),
furent arrêtées dans leur marche par le Rhyndacus
:
qu'ils ne hpurent franchir à cause de l'accroissement de son
volume d'eau à la suite dès pluies. Or, comme il résulte du
passage de l'historien byzantin, que c'est du Moualitctchaï
qu'il s'agit, puisque les Barbares s'avançaient de Brousse
vers Cyzicus, nous voyons que le régime actuel de cette
rivière est exactement le même qu'il était il y a plus de
treize siècles ; car aujourd'hui le Moualitch-sou n'est que
fort rarement gnéable, et il ne l'est nulle part dans la saison
pluvieuse.
Le Sousourlu-tchaï a sa source dans le lac de Simav ou
Simaoùl, auquel ma mesure barométrique donne une hauteur
de778 mètres3 . Après être sorti de l'extrémité occidentale
du lac sous forme de ruisseau assez considérable, il
sédirige à l'ouest-nord-ouest et conserve, en moyenne, cette
direction sur une ligne de dix-huit lieues environ, puis il
se relève au nord tout en décrivant localement des courbes
1. Argonaut.,]. m.yers. 35.
2. L. 1, 35.
3. Celle lie M. HamiUon donne une Sauteur uu peu plus .forte, .Kwoir, .818 met.