3 7 4 GÉ O G R A P H I E PHYSIQUE.
tés étranges que Philostrate prête à cette fontaine, Étienne
de Byzance les accorde également aux eaux de la ville de
Paliki, en Sicile
Voilà à peu de chose près à quoi se réduisent le connaissances
des anciens relativement aux eaux thermales,
minérales et autres sources remarquables de l'Asie Mineure,
si nous faisons abstraction de la longue liste de recettes
puériles renfermées dans l'extravagante pharmacopée de
Pline, qui, au milieu d'un fatras d'absurdités et de commérages,
cite quelquefois des localités en Asie Mineure au
nombre de celles qui fournissent des matériaux au singulier
répertoire médical dont il a gratifié la postérité ».
Nous terminerons l'étude hydrographique de l'Asie
Mineure par quelques considérations sur ses cours d'eau
et ses bassins lacustres.
Les faits suivants résultent de la description très-générale
que nous avons donnée des principaux cours d'eàù
de la péninsule.
1° Ce qui les caractérise particulièrement, c'est d'abord
leur peu de profondeur (en moyenne de 2 à 3 mètres), qui
les rend plus ou moins impropres à la navigation.; et
ensuite les anfractuosités tout à fait extraordinaires de
leur cours. Pour faire mieux apprécier cette dernière propriété,
nous rappellerons quelques chiffres exprimant parfaitement
la disproportion souvent prodigieuse," que présentent
plusieurs cours d'eau de la péninsule, entre la
longueur de leur développement réel et celle de la ligne
droite qu'ils auraient à fournir.
t. Steph. Byzant., Hîûixtî. Voy. aussi Cfover. M Siâil., n, ».
2. Voy., culte antres, le livre avili d<! èflisloïr, ¡¡¡ihi'rilic d« Plitih
CHAPITRE VII. m
K0M9.
5 COURS D'aMJ.
Doloman-tçhaï. .
Kizil-Irmak . . .
Méandre
Sousandji-sou . .
Susurlu-tchaï . .
Tchékérek-sou. .
Sakaria . . . . .
Istanos. . . . . .
DISTANCE
ENTRE LEURS SOURCES ET
LEURS EMBOUCHURES.
Lieues.
42
52
60
6
29
20
53
13
LONGnETTU
DE LEUR DÉVELOPPEMENT.
Lieues.
40
2-28
95
10
43
32
446
22
Les proportions constatées par ces chiffres entre les
lignes droites qui séparent les sources des embouchures,
et les lignes courbes qui les réunissent, ces proportions,
bien que très-remarquables par leur valeur, le sont encore
plus par leur reproduction fréquente. En effet , le continent
européen, mais surtout le Nouveau-Monde, offrent
quelques exemples analogues, mais il serait difficile de les
trouver ailleurs agglomérés en aussi grand nombre sur une
s u r f a c e semblable à celle de l'Asie_ Mineure, où l'inspection
seule de notre carte suffirait pour frapper l'oeil de
l'observateur par la multitude d'arcs et de demi-cercles
qu'y décrivent les rivières et les torrents.
Aussi quand on compare la longueur de leur développement
avec celle des lignes droites qui y correspondent, on
est tout étonné de voir tous ces cours d'eaux diversement
ployés et ramassés sur eux-mêmes, comme si on les avait
tordus ainsi, dans l'intention de leur faire occuper le moins
de place possible.
Si sous ce dernier rapport la longueur des cours d eau
de l'Asie Mineure se présente comme très-considérable,