2 0 8 GÉOGRAPHIE PHÏSIQUE.
Le premier descend du Kirkkonakdagh, et se dirige de
sud-est au nord-ouest. Il reçoit ie Bolat-chaï, composé d'un
grand nombre de ruisseaux et dont la hauteur, près de la
ville de Bolat, est de 678 mètres.
A 5 lieues environ au nord-est du Gueuné-tchaï débouche
l'Urchanlar, qui, près du village de ce nom, a une hauteur
de 1130 métrés.
Excepté ces deux affluents, l'Adranas-tchaï en reçoit un
très-grand nombre qui descendent des flancs du massif
olympique, et parmi lesquels quelques-uns ont une grande
rapidité, comme par exemple le petit torrent nommé
Kauadjik-sou, qui, à A lieues au sud-est de Kararditch,
vient se jeter dans l'Adranas-tchaï après avoir traversé de
nord-est au sud-ouest une jolie vallée fort pittoresque à
bords très-escarpés.
L'Adranas-tchaï aussi bien que le Sousourlu-tchaï ont
été célèbres dans l'antiquité, le premier soùs le nom de
Rhyndacus, et le second sous celui de Macoestus.
Pomponius Mêla ' place les sources du Rhyndacus dans
les environs de l'Olympe mysien, et y signalé des serpents
énormes dans la gueule béante desquels les oiseaux les plus
rapides se précipitent involontairement. Il n'est pas besoin
de rappeler que cette assertion sur les serpents est aussi
fabuleuse que celles relatives à la position des sources
qu'ils étaient censés habiter.
Pline" fait dériver le Rhyndacus du lac Artynia, ou
l'Abo.'oniya-gheu! d'aujourd'hui, qu'il qualifle d'étang,
stagnum (comme le fait aussi Slrabon). Le nom de Rhyndacus
ne s'applique donc, dans le sens de Pline, qu'au
1. h. I,C. 39. — S. L. T, «0.
I CHAPITRE V. ' 209
Moualitch-tchaï, tandis que Strabon désigne par le nom de
Rhyndacus tout l'Adranas-tchaï d'aujourd'hui, et place ses
sources dans la région d'Aïzani. Malgré cette divergence
entre Pline et Strabon, il est évident que les anciens considéraient
comme partie du même fleuve l'Adranaè-tchaï -et.
le Moualitch-tchaï; Ce qui le prouve surtout c'est l'êpithète
ad Rhyndacum, par laquêllenls désignaient la ville d'Apollonia
pour la distinguer des autres villes de cè nom. Or,
Y Apollonia ad Rhyndacum était située (ainsi que l'atteste
le nom du village d'Abolonto d'aujourd'hui, qui en occupe
probablement la place) dans la partie nord-est du lac, à
une distance également éloignée du Rhyndacus de Strabon
(Adrauas-tchaï) et du Rhyndacus de Pline (Moualiteh-tchaï).
Si les deux cours d'eau avaient eu chacun un nom différent
, on n'aurait pas eu de raison pour désigner la villé
par l'êpithète É sur le Rhyndacus, et il fallait donc bien que
les deux parties du fleuve interrompu par le lac fussent
connues sous le même nom.
Quant au Macoestus (Sousourlu-Sou)j Slrabon 1 en place la
source tort correctement près A'Jncyre (Simav d'aujourd'hui).
A l'exception de l'Ulfer, qu'ils signalent sous le nom
d'O'dryses, les anciens ne mentionnent aucun des nombreux
affluents du Rhyndacus et du Macoestus, et paraissent même
avoir ignoré la Communication dé ce dernier avec le lac
Maniyas.
Selon Evliya-Efféndi % le Nilufer eut son nom d'après la
princesse Nilufer, fille du sultan Orkhan. Ainsi, il est probable
que le nom A'OEdryses, que ce torrent avait porté
1. L. zu.
2. Travels of Evliya Effendi, translatée! by Hammer, t. II, p. 3.
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