4 S S GÉOGRAPHI E PHYSIQUE.
est beaucoup plus considérable et probablement pas audessous
de 1500 mètres.
A une lieue et demie au-dessous de Mudurlu, la hauteur
du Boli-sou est de 1005 mètres. Une lieue plus bas elle est
de 1000; ses rives sont assez élevées, mais le volume d'eau
y est toujours peu considérable, du moins en été, quoique le
courant soit assez rapide. A mesure que la rivière s'éloigne
des parages de Mudurlu pour se rapprocher de ceux de
Boli, elle prend de plus en plus le caraclère d'un cours d'eau
alpestre en traversant une contrée plus boisée et plus montagneuse.
A 3 lieues au sud-ouest de Boli la rivière a une
hauteur de 979 mètres, et à Boli même 890. Depuis Boli
jusqu'au-dessous de l'embouchure dn Soanur-sou je n'ai pas
descendu la rivière, qui, comme nous l'avons dit, prend
ici le nom de Filias-tchaï; il est probable que le dëcroissement
de la pente procède sur cet espace dans une progression
assez rapide, cal- à Bourounkoï, situé à plus de
3 lieues de l'embouchure de la rivière, j'ai trouvé sa hauteur
seulement de 91 mètres, ce qui, pour un espace d'environ
30 lieues, c'est-à-dire depuis Mudurlu jusqu'à Bourounkoï,
donne une différence de 952 mètres ou plus de
28 mètres par lieue. Dans les parages de Bourounkoï, lé
Filias-tchaï se déploie au milieu d'une pittoresque et spacieuse
vallée; le volume de l'eau successivement alimenté
par les affluents nombreux qu'il reçoit dans son cours supé
rieur, y est déjà beaucoup plus grand que, par exemple,
à Boli; cependant nulle part la profondeur n'est telle que
l'on ne puisse pas traverser la rivière à gué très-commodément.
Il n'en doit pas être de même pendant l'hiver, à
en juger du moins par la largeur très-considérable que
son lit acquiert dans les parages du Bourounkoï', largeur
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CHAPITRE IV! 18 9
qui ne le céderait peut-être pas à celle de la Loire à
Orléans.
Le Filias-tchaï reçoit beaucoup d'affluents, parmi lesquels
le Soanur-sou est le plus remarquable, tant par son étendue
que par les circuits extraordinaires qu'il décrit. Il n'est
peut-être pas de fleuve en Asie Mineure qui changé
aussi souvent de nom que le Soanur-sou; dénomination
tout à fait conventionnelle et simplement soumise à l'arbitraire
dès habitants des contrées que traverse ee fleuve;
cette multiplicité de noms, et surtout le vague de leur
application, rendent souvent très - difficile la tâche de
l'exploration hydrograpiiique de ces parages. C'est pourquoi,
pour éviter la confusion, nousne nous servirons, dans
la description de cette rivière et de ses affluents, que des
noms basés sur l'usage le plus général, sans tenir compte
de toutes les modifications locales.
Il sè divise dans son cours supérieur en un grand nombre
de ramifications, en sorte qu'il n'est pas aisé de choisir
parmi ces dernières, celle que l'on peut considérer comme
la source de la rivière. Cependant le plus grand nombre
des habitants de la contrée accordent ce rôle à l'Oulou-sou,
qui descend du revers septentrional de l'importante masse
trachytique de l'Ala-dagh (Montagne de Dieu).
Après s'être dirigé jusqu'à la ville de Kérédi et même au
delà, du sud-ouest au nord-èst, l'OuÎOu-sou tourne par une
courbe arrondie à l'est; puis dans les parages de Hamamlu,
où il prend le nom de Hamamlu-sou, s'élève au nord-est,
et enfin se jette brusquement à l'ouest pour aller déboucher
dans le Filias sous le nom de Soanur-sou. Dé cette manière
il décrit en quelque sorte la figure d'un triangle inéquilatéral'à
sommet arrondi etàcôtes ondulées. Depuis la source
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