3 3 A , GÉOGRAPHI E PHYSIQUE.
L'eau de toutes eessourcés étant refroidie, dévient parfaitement
potable, et ne conserve qu' un très-léger goût de soufre.
Lorsqu'on continue à longer le littoral , depuis'l'embouchure
du Touila-tchaï jusqu'à l'intérieur du golfe de Smyrne,
on observe d'abord, sur la côte de la baie de Tchanderlyk,
non loin du petit village de Démerdji-kot, plusieurs ouvertures
circulaires d'où jaillit une eau chaude; mais les eaux
thermales deviennent beaucoup plus fréquentes encoreà mesure
qu'on côtoie le littoral méridional du golfe de Smyrne,
où l'on en découvre presque à chaque pas. Les premières
qui se présentent en se ffirigeant à "l'ouest de Smyrne, se
trouvent à une demi-iie'ue de Cette ville, sur l'e chemin 'qui
conduit à Vourla On y voit un torrent coulant au nord,
dont les rives et même lè fond du lit sont chamarrés de
petits jets d'eau Chaude. Pendant l'hiver elles Se mêlent
à l'eau fraîche et parfaitement douce du torrent, et ont à
peu près la température dé Cette dernière; mais en été une
partie de son lit demeure à s"eC, et les soùrcès n'éprouvant
plus l'action réfrigérante des eaux frôidès, acquièrent une
température trèS-élevêe. C'était àtt commencement du mois
dé mai (le S) que j'examinai lés sources qui se trouvent
dans le lit même du torrent qui avait encore une grande
partie de son eau hivernale; la température de ces sources
n'était pas très-élevée, elles n'étaient que tièdes, mais près
dé j à rive gauche du torrent, tout à côté d'un café, j'observai
une source chaude sortant d'une profondeur considérable;'
la source même n'est pas visible à sa sortie, mais
on la voit plus loin filtrer de dessous la terre, à côté
d'une autre dont la température est fort basse. Deux
tuyaux, dont l'un conduisant l'eau chaude et l'autre l'eau
froide, débouchent dans un bassin quadrangulaire situé au
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milieu d'un édifice grossièrement construit, servant d'établissement
thermal ou hamam ¡ bain.) Le tuyau destine a
l'eau chaude la laisse s'écouler librement, tandis que JIM»
est fermé .par un robinet au moyen duquel tes baigneurs
n'en font jaillir qu'autant qu'il lèur faut pour obtenir le
degré voulu de température. Le thermomètre, plongé dans
te tuyau d'eau chaude, y accuse 49» 7, Le goût de l'eau de
toutes oes sources est légèrement sulfureux, mais n'a rien
de désagréable. Les habitants du pays l'emploient extérieurement
contre les rhumatismes,¡et intérieurement contre
les affections gastriques.
Il est probable que lès eaux chaudes mentionnées par
Pbilostratè- dans les parages d<0 Smyrne, se rapportent sort
à celles don't il s'agit, soit aux autres sources thermales
disséminées s® la surface de la presqu'île Ionienne. Dans
tous les cas, leur usage doit remontera l'antiquité la plus
reculée, càn selon cet auteur, les héros blessés dans les combats
de Troie furent Conseillés par les oracles d'aller se
baisner dans les eavm chaudes de Horde. Philostrate ajoute
qu'ù cause de cela tes habitants de Smyrne désignent ces
sources par te nom de ¡ternes <f Agamemnon; il tes place a
quarante stadés environ de Smyrne. Agathias» parle également
de ces bains.
Au nord-est de Vourla, dans les environs du village
de Ritri qui occupe l'emplacement de l'ancienne Erylhrèe,
se trouve un certain nombre de sources chaudes qui paraissent
Offrir une grande variété sous le rapport de leur composition
Chimique. L'une de ces Sources est à une l'eue et
demie au tiord-tiord-est de Ritri, tout à côté de la mer; elle
1 «il, Ber. a. S. Anl. Pal., u, 634.