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1 2 4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
de l'argile, ce qui rend la profondeur dn lac très-variable
selon les saisons; en été, sa moyenne est probablement
d'environ 2 mètres. L'écorce saliue acquiert généralement
assez de consistance pour supporter le poids d'un
cheval, et , au dire des habitants, il est des endroits où
l'on peut traverser impunément le lac d'une rive à l'autre.
La reproduction du sel s'opère fort promptement, en sorte
que les trouées occasionnées par l'exploitation se,comblent
en très-peu de temps. Les conditions dans lesquelles se
trouve l'eau de ce lac, enfermée entre une argile imperméable
et une écorce de sel épaisse, explique complètement le
degré de concentration que le chlorure de sodium acquiert
dans cette eau; aussi l'analyse de M. Philips a constaté,
dans l'eau du Touz-ghéul, 32,2 pour cent de matières
salines, consistant principalement en sel commun, et ayant
une pesanteur spécifique1 de 1,24, ce dont il résulte,
d'après la remarque très-judicieuse de ,M. Hamilton », que,
tant sous le rapport des proportions salines, que sous
celui de sa pesanteur, l'eau du lac de Eodj-Hissar est,
peut-être unique dans son genre parmi toutes les eaux
analysées jusqu'à aujourd'hui, car elle est plus pesante que
l'eau de la mer Morte, généralement considérée comme
ayant plus de poids que toutes les autres, et elle est plus
saturée de substances salines que cette dernière qui, selon
M. Hamilton, n'a que 24,5. Le coup d'oeil que présente le
lac, vu des hauteurs qui le bordent du eôté de nord-est, a
quelque chose de trèsroriginal, car on voit se déployer à
ses pieds une immense surface blanche comme une nappe
1. Vivien de Saint-Martin, Histoire des.Découverte^ géographiques, t. III,
p. 556.
2. Hesearches in Asia Minor, vol. Il, p 388.
CHAPITRE Ht.
de neige dont l'éclat cristallin contraste avec g j g j g
verdoyantes qui s'élèvent de temps à autre le long de la
chaîne du Khodja-dagh. Ct i . . n Le Touz-ghedl n'est mentionné qu'en passant par Strabon
sous le nom de Tait«', ce qui ne,doit pas nous surprendre,
vu le peu d'importance que les anciens attacha,ent a la^^description
purementphysique tooonl^;Mleo™Ptolé^
passe sous silence presque tous les lacs de l'Asie Mmeure,
et Aboulfeda, Édrisi et Vibius. Sequester en font de même
Mais ce qui a vraiment lieu de paraître extraordinaire,;* es
que les anciens géographes et naturalistes ne signalent
' point la valeur pratique de ce lac sous le rapport de la
production du sel. Il est vrai que Strabon en constate 1 existence,
mais simplement comme une cunosité. Tite-Lwe
et Solime3 parlent des salines de la Macédoine t de la
Sicile, mais ne disent pas un mot de l'Asie Mineure, et Plme4,
en passant en revue les loealités principales qui fournissaient
du sel aux Romains, en cite plusieurs en- Italie, en
Sicile; en Chypre, en Egypte, dans la Bactriane etc., mais
il ne mentionne qu'en termes très-vagues laPhrygie, la
Cappadoce etlaPamphylie(àAspendn3),<!omme produisant
également du sel; quant au lac Tatta, le plus important de
m à Pline se contente de remarquer que le sel de ee lac
est très-bon pour les yeiix! « ócúlis utilis- ™
Le peu d'intérêt qu'inspirait aux anciens la produc
lion du sel en Asie Mineure, dont les localités les plus
riches, comme le lac Tatta, paraissent même leur avoir
été complètement inconnues, devient encore plus surprenante,
quand on considère que l e sel jouait chez eux, et
t. M M | L.ILV,í9.-8.tí.5.-i. L m »