S iH . GÉOGRAPHIE .PHYSIQUE,
des plus injurieux parmi les musulmans, et Kurdkoulakdagh,
se traduirait litféraTirnent par montagne de t'ôreiUedu
Kurde; on eût dit que c'est poirf ¡appeler au passant que le
bruit de ses pas furtifs n'échappera point à ¡'orejlle exercée
du Kurde 1.
Au sud - ouest du plateau de TOuzounaïIa,. et séparé
de Se dernier par le rempart du Tughlu-tépé, se trouve
un autre vaste plateau que je n'ai point visité encore j
d'après lés .renseignements que j'ai recueillis snr son"
extension et sa configuration, il doit avoir une superficie
de près décent quarante lieues carrées.
Les grands plateaux que nous venons de décrire d'une
manière très-gènéraie, constituent les traits les plus saillants
dans le tableau plastique de la péni'nsùlé.s'cWt'pourquoi
nous ne nous arrêterons pas aux surfaces plus ou moins
planes, mais bien moins considérables', quë présentent
beaucoup d'autres points de l'Asie Mineure; d'ailleurs,
indépendamment de la facilité qu'offre notre carte, d'en
apprécier par la simple inspection la position eU'étendue,
nous aurons l'occasion de nous en occuper en détail dans la
partie géologique de cet ouvrage, à laquelle la présente
esquissé géographique ne sert en quelque sorte que d'introduction.
En terminant ici nos considérations sur l'hydrographie
et l'orographie de l'Asie Mineure, nous résumerons
dans un tableau général tontes les mesures hypsométriques
qui ont été faites dans cette contrée par les différents
voyageurs qui font parcourue jusqu'à ce jour,
1. La double signification en tare du mot Mrd, .qui désignetout'à-Ia fois Un
nom de peuple et le loup, offre une coïncidence .piquante entre les instincts rapaces
de ce peuple et ceux du carnassier sauvage dont il porte le nom.
CHAPITRE XI, S53
et ont transmis au public les résultats de leurs explorations.'
Nous nous servirons, à cet effet, du tableau publié
par M. L. Vivien de Saint-Martin, en n'en empruntant que
la partie comprise dans le cadre de notre carte, et en y
ajoutant les points déterminés par nous-même, points dont
le chiffre est, comme on le verra, plus que le quintuple du
total fourni par nos prédécesseurs.
Au lieu de donner les points mesurés dans l'ordre de
leurs positions géographiques, selon les latitudes, ainsi que
l'a fait M. Vivien de Saint-Martin', nous les ferons suivre
d'après l'ordre des divisions anciennes, parce qu'il nous a
paru (à-tort peut être) que ces divisions classiques, si familières
à tous nos lecteurs, sautent plus aux yeux et leur
offrent plus de facilité de retrouver sur la carte les points
mentionnés dans le tableau ci-après :
j l. ffist. des Ddcoiw. géogr., t. l i t , p. 607 et seq — Pour me mettra à couvert
de toute réclamation et de tout reproche de n'avoir pas suffisamment fait valoir les
travaux hypsométriques de mes prédécesseurs, je rappelle encore une fois que
je n'ai mentionné ces derniers que d'après le tableau publié dans l'ouvrage de
M. Vivien de Saint-Martin or, le mérite bien connu de ce savant a dù naturellement
m'offrirune garantie suffisante, sous, tous les rapports. Au reste, il est
fort possible que depuis la publication du travail de M. de Saint-Martin jusqu'au
commencement de mes explorations dans l'Asie Mineure, plusieurs observations
.hypsométriques y auront été' exécutées, mais je n'ai pas été à même de les connaître,
et je me trouve par conséquent,dans l'impossibilité de compléter dans ce
sens le tableau de M. Vivien de Saint-Martin, si tant est qu'il soit susceptible de
recevoir des compléments de ce genre.