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ville de Gueivé, c'est-à-dire qu'à 21 lieues environ de son
embouchure la largeur de la rivière est de 50 à 60 mètres;
elle est beaucoup plus considérable à son embouchure
même. La rapidité de son cours offre de grandes variations
selon la pente du terrain. Nous avons déjà vu que sur des
points assez rapprochés, cette rivière prenait tour à tour le
caractère d'un torrent et celui d'un cours d'eau de steppe.
Resserré par les ramifications de l'Olympe, elle acquiert
quelquefois une grande rapidité et forme même des cascades.
C'est une considération de plus pour diminuer les
chances que le Sakaria pourrait offrir à la navigation, sans
parler d'un grand nombre de défectuosités auxquelles les
procédés de l'art pourraient remédier plus ou moins parfaitement,
et parmi lesquelles il faut compter le fond extrêmement
vaseux de son embouchure.
Le Sakaria reçoit un très-grand nombre d'affluents qui y
débouchent tant par sa rive droite que par sa rive gauche.
Parmi les affluents de la rive droite, et en commençant par
son cours supérieur , les principaux sqnt:
Le Kutchuk-Sakaria. Cette rivière, dont je n'ai exploré
que quelques parties des cours supérieur et moyen, porte
chez les gens du pays le même nom que le fleuve où elle
débouche, seulement qu'on ajoute à ce nom l'épithète de
Kutchuck, petit. Elle paraît avoir ses sources à peu de distance
à l'est du village Hamsa-Hadji et au sud-est du grand
Sakaria. Sa jonction avec ce dernier s'opère, d'après le
dire des habitants de la contrée , à 5 lieues au nord de
Germa. Elle reçoit du côté droit plusieurs affluents que je
n'ai pas eu l'occasion d'examiner, et parmi lesquels on m'a
nommé le Gheuktché-bounar. Au village Tatar, situé sur
le cours supérieur du petit Sakaria, ce dernier a une hau-
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teur d'au moins 1048 mètres. Entre Tatar et Tchakmak
dont le dernier est à 5 lieues et demie environ au nord-est
du premier, les rives de la rivière sont hérissées par une
forêt de cypéracées, typhacées, etc. A Tchakmak la hauteur
de la rivière a déjà beaucoup diminué, et, dans les détou s
nombreux qu'elle décrit, elle est tantôt cachée par les
roseaux, et simule une eau stagnante, tantôt s e g j g g
avec la rapidité d'un torrent en formant des cascades ou
des petites cataractes. Enfin, au village Tadjir, ou la rivière
entre dans le domaine de son cours inférieur, après s être
éparpillée en une foule d'anfractuosités et de bras, elle forme
des marais et paraît plutôt un étang d'eau croupissante au
milieu d'un fourré épais de roseaux Sa hauteur dans
parages de Tadjir est de 836 mètres. Bien que le petit Sakaria
ne soit pas d'une grande profondeur, - n'est nulle par gué -
blé, surtout à cause de la nature fangeuse de son ht Se
rivés sont le plus souvent peu exhaussées. A Tadjir elles
ont un mètre au-dessus du niveau de l'eau.
L'Enguéru-sou. Il résulte de la réunion de trois cours
d'eau, savoir : le Tchoubouk-tchaï, le Tabak-sou et le
Mourtad-sou, dont les deux derniers opèrent leur jonction
tout à côté d'Angora, et le premier à 5 heues environ a
l'est de cette ville. Ce n'est qu'au-dessous de 1 embouchure
du Tchoubouck-tchaï que la rivière prend le nom dEnguéru
sou et continue son cours sur une ligne d environ
14 lieues jusqu'au Sakaria.
Le Tabak-sou, le moins Considérable des trois cours
d'eau dont la jonction constitué l'Engueru-sou sort du lac
marécageux nommé Emir-gheul et paraît nêtre que a
continuation de l'Indjé-sou qui , après être entré dans le
Mogan-gheul, traverse l'Emir-gheul et ressort enfin sous