Î I 4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
devint, le fruit de leur amour1 . Pline1 parle aussi du Métis,
en le qualifiant de fleuve ou rivière : « Smyrne amne Itetele
galiciens»,
A l'ouest de Smyrne, les côtes de la belle presqu'île
Ionienne jusqu'au golfe de Scala-Nuova, n'offrent aucun
cours d'eau digne d'être mentionné. A près de sept lieues au
nord-ouest de la ville de Scala-Nuova, débouche, dans le
golfe, la petite rivière Tahtaly. Elle a sa source sur le revers
méridional du Tahtalu-dagh, à environ deux lieues au sud-est
de Smyrne. Sa direction dominante est du nord-est au sudouest,
et sa longueur de presque huit lieues. Sa plus grande
largeur n'est guère au delà de 11 mètres, et sa profondeur
pendant l'été est tout à fait insignifiante; mais, en hiver, les
gués deviennent souvent assez difficiles. Après avoir traversé
une gorge creusée entre le Tahlalu-daeh et le Nefédagh,
le petit torrent entre dans la vaste plaine lacustre qui
se déploie au sud de Smyrne, et où, près de Malkadja-
Tchiflik, il a une hauteur de 120 mètres. Au-dessous de cette
dernière localité, le Tahtalu-sou descend dans une vallée
étroite et prend le nom de Kbodja-tchaï, qu'il conserve jusqu'à
son embouchure. Cette vallée, qu'il traverse sur une
ligne de deux lieues, est bordée des deux côtés par des
montagnes pittoresques, dont les flancs offrent des coupes
naturelles fort intéressantes, que nous signalerons dans la
partie géologique dé -cet ouvrage.
A six lieues environ au sud-est duKhodja-tcha'f, débouche
dans le golfe de Scala-Nuova le Koutchouk-Mendéré-sou
(le petit Mender ou Méandre). Il a ses sources dans le massif
1. Voy., surles Tableaux de Philostrate, lasavante dissertation de Heyne dans
les Opuscul. academ., t. V, p. 101.
CHAPITRE V. 24 8
formé par la jonction des deux chaînes du Tmolus et du
Missoguis, jonction qui donne naissance à la belle vallée
traversée par cette rivière, et dont la longueur est de
vingt-deux lieues environ. Elle n'a. qu'une pente peu considérable,
à l'exception de la partie tout à fait supérieure
de son cours. Jusqu'aux parages de Tiré, les gués sont
fréquents, mais, depuis cette ville jusqu'à son embouchure,
la profondeur augmente, et l'on ne peut plus traverser la
rivière qu'en bateau. Sa,longueur, près de Tiré, est de
10 à 12 mètres, et à son embouchure de 40 à 50 mètres.
Lorsque, au mois de mai, je descendais le Tmolus pour me
rendre de Baindir à Tiré, la rivière n'y était pas guéable,
et il fallait avoir recours au pont voisin. Dans les parages
de Tiré, les rites du petit Mendéré sont très-basses, et la
hauteur de la rivière n'est pas de beaucoup supérieure au
niveau-de la mer. Près de son embouchure, dans le voisinage
des ruines d'Éphèse, elle paraît presque stagnante, et
ses débordements entretiennent les marais qui rendent.ces
localités si insalubres.
Le petit Mendéré reçoit un grand nombre de ruisseaux,
tant du Tmolus que du Missoguis, mais surtout du premier.
Ils sont plus ou moins insignifiants, et nous ne citerons que
le Karakaya-sou, qui s'y jette à cinq lieues au-dessus de son
embouchure, et qui a ses sources sur le revers méridional
du Nefé-dagh, à peu de distance à l'est de celles duTahtalusou.
Sa longueur est de plus de neuf lieues , et il se divise
en une foule de ruisseaux qui, pendant l'été, sont presque
toujours à sec, ou ne contiennent qu'une eau croupissante.
Les anciens géographes, qui désignent le petit Mendéré
par le nom de Cayslre, ne nous fournissent à son égard