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l'imposante physionomie, en-en, reproduisant, les, traUs
dans «les nombreux, dessins qui accompagnent notre .ouvrage,,
sm Ultaï;. néanmoins,,nous croyons que pour les motifs,,
susmentionnés,, il ne peut pas. y avoir de comparaison
équitable .entre un, pays du nord,et un payp dn midi, et
que -c'est«onséquemment parmi nos.,régions, méridionales,,
de l'Europe que nous pouvons chercher des. rapports avec,
l'Asie Mineure.
D'uin. a\utro côté*, il ¡serait juste d'écarter dans,ce parallèle,
un élément qui pourrait être trop , avantageux, à la
penmsule, saos, avoir,sa source,dans, 1',idée,du beauet d*
pittoresque; eet:élémenta'estl&,préstige extraordinaire qui,
s^ltaeheà l'Orient. Berceau.de-notre.raligioa ei dépositaire.
des.;sQ„ve«irs les,plus riches, et les plus p.iétiquos, r,)f j e u t
impressionne s. profondément tout .homme, civilisé qu'on'
se sen t porté à le^agérer les beautés. réelles, d ;une ,contrée où
mille voix parlent, à, l'esprit, et Mïmagidatiom et où, le
vide dn présent s© trouve rempli par un passé,devait lequel
notre, jeune, Europe,, avec toi,s,ses>.monuments. séculaires
n'apparaît que comme un enfant qui vient de naître, DanI
un semblable parallèle il, f a u t a i t dooc, a,utant qf l e nosstble,
éloigner toute.association d'idées et de sentiments
qui ne sont pas fondés m i r ce. qui constitue le type dû
beau, pris exclusivement dans ses conditions physiques
beauté.
Or, si nous appliquons à> l'Asië Mineure ce procédé
rigoureux, nous trouverons que, malgré cela, elle peut
soutenir avec avantage la comparaison, faite entre elle et
les, régions du midi de l'Europe,les plus célèbres,par leur,
En effet, le Taurus et I'Anti-Taurusnous offrent des massifs
montagneux qui rappellent les-traits les,plus grandioses,
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de la Suisse et du Tyrol,, ou ries tableaux alpestres les plus
enchanteurs des Pyrénées-et des,¡Apennins,;,les .vallées-,de
l'Erménék-sou, du Méandre et de l'Iris, n'ont rien à envier
aux plus magnifiques vallées dè la SiCilb, dé I'Esjpagne et
des Calabres; les-côtes-de la. Paphlagoniëj du Pont et surtout
celles de la Cilicië, dè la Pàmph'yljë et dé la Lycie,
sont souvent plus riches et plus pittoreques que les rivages
les plus beaux de l'Adriatique, óu même que lè littoral du
golfe de Gênes avec,ses corniches ravissantes. Les plaines de
Brousse, d'Afium-KarahiSsar, de Dênizly et d'Istíarla rivalisent
avec la célèbre, vega di Granado, ou îles,charmantes
plaines de la Lombardie ; enfin les innombrables échfancrures
de la côté occidentale, de la péninsule comptent plus d'une
baie qui (commëïëgùlfe dé Smyrne) ne le cède point à celle
dg Naples, sans parler ni des détroits du Bosphore et des
Dardanelles, ni de ce site incomparable de Constantinople
qui l'emporte non-seulement sur les localités les plus pittoresques
de l'Europe, savoir : Naples et Lisbonne, mais
encore réclame la première place dans l'univers entier,
puisque malgré le luxe de sa végétation tropicale, Rio
Janeiro elle-mémè, cette reine du Nouveau Monde ne
saurait longtemps balancer la victoire et s'incline, elle
aussi, devant l'antique cité des Césars.
Ainsi, l'Asie Mineure réunit les conditions d'une contrée
éminemment pittoresque, quand même on s'efforce
d'oublier tout ce qu'un prestige traditionnel et ineffaçable
y ajoute de charme et de puissance. Dépouillée de ce prestigej
elle serait encore aussi belle que nos plus belles contrées
de l'Europe; mais lorsque replaçant sur sa tête le
diadème de la vierge sacrée de l'Orient, elle apparaît à
nos yeux entourée de son auréole magique, oh ! alors nous