2 7 4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
après être sorti de la gorg-, et dont la région méridionale
est connue dans le pays ! >us le nom de Pambouk-vassi
(plaine du Cotonnier), parce qu'elle-est en grande partie
consacrée à la culture de ce malvacée.
La partie de l'Ak-sou qui traverse cette vallée est généralement
désignée par les habitants sous le nom d'OuIanlrktchaï;
dans les parages du hameau Mélikler, la vallée est
parfaitement horizontale, et sa hauteur est de 370 mètres;
l'Ak-sou y est assez insignifiant, et lorsque je l'ai traversé,
au mois de mai 1847, il n'y avait presque pas d'eau;
mais plus bas son lit s'élargit et se trouve bordé de rives
élevées, composées de dépôts de sable et de galets; cependant,
dans les parages d'Istavros, sitné à douze lieues au
sud de Mélikler, la largeur de l'Ak-sou n'est pas très-considérable,
et je l'ai passé en été plusieurs fois à gué sans que
l'ean atteignît le ventre dès chevaux; néanmoins, au dire
des habitants, il acquiert pendant l'hiver une grande profondeur,
et alors on ne pent plus Je franchir qu'en batean.
La hauteur de la rivière, à istavros, est de 20 mètres. Or,
comme les sources de l'Ak-sou sont dans lé voisinage
d'Eguerdir, dont la hauteur est de 988 mètres, on doit
supposer que leur altitude est au moins de 1200 mètres
ce qui donnerait, pour l'espace Compris entre les sources
et Istavros, espacé qui est de vingt-huit lieues, une pente
moyenne de 40 mètres par lieue.
Malgré les variations que-subit le volume d'eau de l'Aksou
selon les différentes saisons, variations qu'il partage
avec presque toutes les rivières de l'Asie Mineure, on serait
tenté d'admettre que l'ensablement de son lit a fait de trèsgrands
progrès depuis dix-huit siècles lorsqu'on voit que
les anciens, qui le désignaient par le nom de Cestros, le
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considéraient commenavigable. En effet, Pomponius Mêla1,
«n parlant de cette rivière, remarque que le Cestros est
parfaitement navigable : « navigari facilis. » Strabon2 est
encore plus explicite à cet égard ; il dit que le Cestros est
navigable depuis son embouchure jusqu'à Perge, et qu'on
peut le remonter ainsi sur une distance de soixante stades,
ce qui ferait trois lieues environ. Il est vrai que d'après les
ruines qui constatent la position de Perge, cette ville ne se
trouvait pas sur le Cestros même, mais sur un ruisseau qui
débouche dans le Cestros, à une lieue environ au sud du
petit village turc Istavros; ainsi l'évalnation de Strabon
serait trop faible, car il y aurait près de cinq lieues de navigation
en remontant la rivière depuis son embouchure jusqu'à
Perge. Les conséquences qui résultent de l'assertion
du géographe grec sur la navigabilité de l'Ak-sou, ne perdent
cependant rien de leur valeur; au contraire, les changements
que le Cestros aura subis depuis l'époque où
vivait cet écrivain seraient bien plus considérables encore
si, comme il le dit, on pouvait remonter la rivière jusqu'à
Perge même, puisque alors il faudrait admettre que, nonseulement
cette dernière était navigable sur une longueur
de trois lieues, c'est-à-dire depuis son embouchure jusqu'à
celle du ruisseau sur lequel Perge était située, mais qu'encore
ce ruisseau, qui aujourd'hui est tout à fait insignifiant,
possédait alors les mêmes conditions de navigabilité.
A près de cinq lieues à l'est de l'embouchure de l'Ak-sou
se trouve celle de Keupru-sou (rivière dupont).
Il a ses sources dans le massif élevé du Dispoïras-dagh,
situé à neuf lieues environ au sud-est du lac d'Eguerdir.
î. 1.1, c. u. — a. L. HT.