1 8 8 gê o g b a p h i e phïsiqce.
Les anciens désignaient l'Ermének-sou par le nom de
Calycadnus, mais ils ne nous ont donné absolument aucnn
renseignement snrles nombreux affluents de cette rivière.
En revanche, Ammien Marcellin ' lui accorde nne propriété
qne personne, excepté lui, n'avait prêtée a« Calycadnm, et
qu aujourdhu, li ne possède certainement pas, c'est celle
dêtre navigable; car il dit : « Isauriam navigabile Calycadnus
mterscindit. t> o 3
Je ne ferai que mentionner les cours d'eaux qui débouchent
entre l'Ermének-tchaï et le Seihoun, parce que
ne les ayant pas encore explorés, je ne puis rien ajouter à
ce que mes devanciers ont fait connaître à cet é«ard
Les principaux cours d'eau qui se trouvent entre les
deux points susmentionnés (les embouchures de l'Erménektchaï
et leSeihoun-tchaï), sont:
Le Lamas-sou, qui probablement est la rivière Latmo de
Strabon et de Ptolémée ;
Le Sarkandéré-sou ;
Le Guzeldéré-son ;
Et enfin le Tarsous-tchaï.
Ce dernier, qui prend le nom de Mézerlik-tchaï un peu audessus
de la ville de Tarsus, a.ses sources dans la crête du
Bou çar-dagh, d'où il sort en trois branches principa.es,
dont les deux occidentales se réunissent à deux lieues et
1 onentale a une demi-lieue au nord-ouest de cette ville
Elles forment toutes des gorges étroites et très-pittoresques
a travers lesquelles elles se précipitent avec une extrême
rapidité. Parmi ces branches, celle qui traverse la vallée de
Djihenna-déressi (vallée de l'Enfer) est très-considérable et
1. t. HT, c. 25.
CHAPITRE VI. 289
descend des sommités mêmes du Boulgar-dagh. A peu de
distance au nord-ouest de Tarsus, la rivière forme des
espèces de cataractes, qui constituent les derniers traits du
caractère alpestre si fortement empreint à cette rivière dans
tout son cours supérieur; car, au-dessous de ces rapides,
elle change complètement de physionomie et coule par une
pente presque insensible, jusqu'à la mer, en donnant naissance
à des marais fréquents qui infectent l'air de leurs
miasmes. A-son embouchure même, elle est peu large, mais
assez profonde.
Le Tarsous-tchaï a été célèbre dans l'antiquité sous le
nom de Cydnus.
Tons ceux des écrivains de l'antiquité ou du moyen âge
qui font l'énuméralion des rivières de la Cilicie mentionnent
unanimement le Cydnus, ce qui, comme nous le verrons
plus tard, donne une valeur particulière au silenee
que quelques-uns de ces auteurs gardent au sujet du Sarus,
rivière infiniment plus considérable et dont il serait absnrde
d'attribuer l'omission à un oubli ou à l'ignorance, lorsqu'un
petit cours d'eau comme le Cydnus n'a jamais échappé à
leur attention.
Strabon 1 place sa source non loin de Tarsus, et dit
qu'après avoir traversé une fente profonde, il se précipite
immédiatement en torrent impétueux au milieu de la ville.
Il résulte de l'examen des divers témoignages sur le
Cydnus, que si la ville de Tarse occupe aujourd'hui réellement
la place de l'antique et célèbre cité de ce nom, le cours
du Cydnus a dû subir une légère déviation ; car tons les
écrivains anciens, ainsi que ceux du moyen âge, qui parlent