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plus ou moins considérables;' enfin, près de Bogaditch, il
tourne au nord-ouest et puis au nord-nord-est, ét continue
dans ce sens jusqu'à son embouchure. Depuis sa source
jusqu'à la moitié de son cours, il porté le nom de Simavtchaï,
ou rivière de Simau, niais près de Sousourlu, il
prend le nom de ce village, qu'il conserve jusqu'aux pa'-
rages de la ville de Moualitch. La longueur totale de son
cours peut être évaluée, à quarante-trois lieues, et la distance
en ligne droite entre sa source et son embouchure,
est de vingt-neuf lieue« ; ainsi il n'appartient pas à fiette
catégorie des rivières de l'Asie Mineure qui se distingue le
pl«s par le nombre et.le développement 4? leurs.circuits
labyrinthiques.
A six lieues environ de sa source, dans les parages de
Moudjik, la hauteur du Simav-tchaï est, selon M. Hamilton,
de. 6 Î0 mètres. A.vingt-quatre lieues plus près.,du village
Kepsid, elle n'est plus que de 65, et à Sousourlu, seulement
de 30 .mètres; après quoi la hauteur ne diminue qu'insensé
blement; car ç^est cette altitude qu'ont environ les vastes
plainesqn'il traverse depuis Sousourlu jusqu'au delà du
Moualitch. Ainsi le cours supérieur de la rivière compris
entre s«.source et:lê .village Kepsid, cours qui a un développement
de trente: et une lieqeg environ, qffre à ces deux
points une différence de ¿auteur de 713 mètres, ce qui donqe
une pente de 20 mètres par lieife,. tandis que daiis.sofl
cours inférieur, compris entre Sousourlu et l'embouchure
du Moualitch, sur un développement de seize, lieues environ,
la pente n'est qu'environ 0,0004 par mètre ou à peu
près 8 millimètres par lieue.
II s'ensuit que cette rivière offre la plus grande variété
dans sa pente selon les régions qu'elle .parcourt, car la
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moyenne de, cette pente pour la totalité de la rivière, telle
qu'elle résulte de la hauteur de sa source au-dessus du
niveau de son embouchure, serait d'un peu plus de .12 mètres
par lieue, tandis que nous venons de voir que dans son
cours supérieur il en a 20, et dans son cours inférieur seulement
8 millimètres.
Depuis sâ sortie du lac jusque près de l'endroit où il
tourne au nord, le Simav-tchaï coule presque constamment
dans un lit profond bordé de rives plus ou moins
abruptes et rocailleuses, A Yénidjé-koï, ses rives sont trèsr
basses et la rivière, parfaitement au niveau de la plaine.
Son cours ,y est encore assez rapide:, mais la .profondeur
peu considérable; en sorte qu'on peut l'y traverser à gué
pendant l'été, ainsi que je le fis à deux reprises. Cependant,
à l'époque des pluies il cesse d'être guéable, et son
lit acquiert alors un développement extraordinaire. En
général, sous le rapport de la différence entre son régime
estival et son régime hivernal, le Sousourlu-tchaï offre un
exemple frappant de ces contrastes qui caractérisent presque
tous les cours d'eau de l'Asie Mineure, .Ainsi, au mois
de juillet je l'ai -franchi à cheval près du village de Sousourlu,
où il n'avait qu'une mince nappe d'eau d'une largeur
très-peu considérable; mais lorsque' je m'y présentai
à la fin du mois de décembre, je voyais devant moi se dér
ployer un fleuve qui pouvait avoir les dimensions de la
Seine au PontrNeuf, et il fallait le traverser sur un radeau.
A deux lieues au sud deSousourlu, près du village Demir-
Kapoussi (Porte de fer), la.rivièreise trouve Resserrée entre
deux rangées de montagnes, qui donnent naissance , à un
défilé connu dans le pays sous,le nom de Derbent de Bemir
Kapoussi, ou défilé de la Porte de Fer.