GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
les lignes droites surtout parce qu'elles sont les pins
courte , et qn elles nécessitent par conséquent de la part
de I auteur moins de développements
2 2 V 7 f ° t d e 'a Ville d'Amorinm, dit qu'elle
est s,tuée sur le bord d'une grande rivière nommée Coba-
3 B I 3 1 V6rS 16 midi ' 61 Par se perdre dans
l Euphrate. Bien qu'à en juger par l'emplacement dê i'anbque
Amonum qui se trouvait dans la proximité du village
Hadj-Hamsa d'aujourd'hui, il soi t impossible g|
célébré cité au été snr le bord d'aucune grande rivière, et
qu il ne pu.sse s'agir ici que d'un tont petit affluent du
Sanganns, ce qu'il y a de très-certain, c'est que dans
aucun cas, n, cet affluent , ni quelque cours d'eau que ce
so.t, ne sauraient déboucher dans VEuphrate, à moins de
sauter par dessus toutes les rivières et montagnes qui traversent
le vaste espace compris entre le Sakaria et l'Euphrate.
Cette seule assertion prouve abondamment la profonde,
gnorance du célèbre géographe arabe relativement
a 1 hydrographie de l'Asie Mineure, ignorance qui se sou-
Lent parfaitement dans tout ce qu'il dit sur lé Sangarius
même; car, selon lui, le Zagra > a sa source dans la
Btthymé; c'est comme si l'on disait que la Seine a ï a sienne
dans le détroit de la Manche, en prenant son embouchure
pour son origine. Ainsi , les-deux plus grands géographes
arabes ont complètement ignoré les sources et la direction
du Sangarius, et même connaissaient à peine le nom d'une
des principales rivières de l'Asie Mineure.
Les changements locaux que le Sangarius a dû avoir
éprouvés dans la direction de son lit, se trouvent historil
Ï S T Z 'P- m « se,. *
CHAPITRE IV. <83
quement constatés par plusieurs autorités, et entre autres
par Pachymère', annaliste byzantin, qui nous apprend
que sous le r è g n e d'Andronicus Paléologue (au xiv» siècle),
dans le courant du mois de mars, le Sangarius quitta subitement
son'lit pour reprendre celui sur lequel Justinien
avait construit un pont. Le lit, ainsi abandonné, fut occupé
par une autre rivière nommée Mêlas. Le Sangarius, grossi
par les pluies, ne tarda point à reprendre le lit qu'il
venait de quitter ; mais il ne revint pas avec le volume
d'eau qu'il possédait précédemment, en sorte que depuis
cette époque il devint guéable. Pachymère observe qne ce
changement dans la profondeur du lit était occasionné par
l'immense quantité de limon dont les eaux' se trouvaient
chargées en y revenant, èt dont le dépôt exhaussa considérablement
le fond de la rivière. Cependant, le Sangarius
n'était pas encore au bout de sa fougue vagabonde , car il
ne se donna qu'un mois de repos, et retourna pour la
seconde fois dans le lit creusé par Justinien, tout en perdant
constamment de sa profondeur et en devenant de plus
en plus guéable.
De tous les témoignages qne je viens de rapporter sur le
Sangarius en général, il résulte :
1° Que dans les temps les plus reculée, il était sujet
(selon Plutarque) à des dessèchements pendant la saison
d'été;
2" Que, plus tard, il acquit un volume d'eau considérable,
et ne pouvait (du moins dans son cours inférieur) être franchi
à gué, ce qui nécessita l'établissement d'un pont, qui
était d'abord en bois, et qui plus tard fut remplacé par un
beau pont en pierre, que construisit Justinien ;
3° Qu'à cette occasion, l'empereur lui creusa un nou