2 4 6 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
aucune donnée positive: En revanche, Tes poêles, et nommément
Homère', Virgile4, Ovide3 et Martial"! célèbrent d'un
commun accord les cygnes qui animaient ses ondes, et il
paraît que cet oiseau était tellement caractéristique pour
Cette rivière, qu'Ovide > l'appelle même oiseau du Gaystre :
Caystrius aies. Aujourd'hui on ne 16 voit plus régner sur les
ondes désenchantées du Caystre, et il y a bien longtemps
que ces lieux ont entendu leur dernier chant du cyyne.
Denys Périégète6 place au nombre'des plus belles vallées
de l'Asie celles du Méandre et du Caystre.
Les dépôts considérables que charrient les ondes du
Caystre avaient déjà attiré l'attention des anciens; car Strabon
7 nous apprend que les habitants d'Ephèse étaient
constamment à lutter contre l'ensablement de leur port.
D'ailleurs, selon Pline s, | a ville d'Ephèse -était située sur le
bord même de la mer, puisque les mors du célèbre temple
de Diane étaient baignés par les flots, tendis que le village
d'Ayasoulouk, où l'on voit encore quelques ruines de cette
magnifique cité, est presque à deux lieues de distance de la
côte, cé qui atteste l'énorme accroissement qu'a pris cette
dernière dans le courant de moins de dix-huit siècles.
•tin passage de Philostrate, dans sa Vie d'Apollonius de
Tyam»,, proHve d'ailleurs que déjà les anciens avaient-remarqué
l'avancement progressif de la plage d'Ephèse-vers
la mer. Uh autre passage très-curieux de Léon le Diacre 10
1. iUad., Tirs. 460. Géorgie.,.vm. 383.
3. Mdlamnrph., vers. 386.
A. L. i, Epigr. 54."
5. Triai. ,1. y, ilég. i .
6. Orbis Descriptio, ap. Huds.
.7. L. mi et xiv. — 8, L. Y, 29.
9. L, vin., 8.
10. Leonis Viaconi Histor., 1.1, 8.
CHAPITRE V. 84 7
pourrait faire admettre que les marais qui se trouvent aujourd'hui
à l'embouchure du Caystre formaient encore un
lac ou un estuaire au Xe siècle, époque à laquelle vivait cet
annaliste, dont les témoignages, pour tout ce qui concerne
la vallée du Caystre, ont d'autant plus de valeur, qu'il était
lui-même natif de cette contrée. Or, Léon dit que Caloê, lieu
de sa naissance, est situé au pied du Tmolus, dans les parages
de la source même du Caystre, qui traverse d'abord
la magnifique plaine. Celbianierme, et puis se jette dans le
golfe d'Éphèse, aprte avoir formé m estuwe. Il serait peutêtre
difficile de déterminer positivement la place qu'occupait
Caloé, que Léon appelle un des plus beaux bourgs, de
l'Asie : « Xoffcv « g Uiai t i x4»««w, » * moins qu'on ne
veuille la retrouver dans le nom d'un petit village turc qui
se trouve effectivement sur l'une des sources du Caystre
et qui s'appelle K a t a r . Cette hypothèse pourrait avoir d'autant
plus de valeur qu'à peu de distance au nord de ce
village, et sur la rive même d'un autre bras du Caystre
qui en constitue également la source, on voit.quelques
ruines évidemment antiques.
Vibius Sequester, qui vivait plus d'un siècle avant Léon
le Diacre , indique également les marais signalés par ce
dernier et les mentionne sous le nom de marais d'Aste
(.patudes Asianoe) K Virgile » en fait de même en parlant de
cygnes qui aimaient cette rivière :
| Sonat amnis et Asia longe
Puisa palus.
A onze lieues environ (en ligne droite) au sud du Kut-
1 S de Vibius Sequester est encore™ objet de discussion parmi les tants;
( ¿ ¿ ^ ¿ » Ï W t o élaborée « a donnée de cet anMr, pense qn',1 ™»t
¡Kns.ie v< je«M& dans' le W siècle de notre ère.
.î. Sneid., 1. vit, vers. -700.