2 , 8 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
eSt assez rapide, tandis1 que pins bas, Jusqu'à son embouchure,
il és't presque mil. La largeur ét la profondeur du
Mendéré-sou, surtout dette dernière, offrent des variations
encore pins coBsidérablès. Dans son cours supérieur, il a
de 2 à f mètres de largeur sur une profondeur de 5' à 8
décimètres. Entre Ïaïramitch et Iné, la largeur a quelquefois
jusqu'à 20 à 30 mètres sur une profondeur d'un mètre
et même de 15 décimètres; au-dessous de Bounarbachi, le
volume d'eau décroît rapidement et disparaît même complètement
pendant l'été, tandis qti'à l'époque'des pluies le
Mendéré-sou aussi bien que le Bounarbachiisou acquièrent
quelquefois un développement extraordinaire; ils ont alors
plus d'un mètre de profondeur, et de 40 à 50 métrés d¥'
largeur. Au reste, même à l'époque dès plus hautes eaux
le Mendëi-é n'a, â son embouchure dans la mer, jamais au
delà d'un mètre de profondeur, et sur plusieurs points seulement
5 décimètres; d'ailleurs, des bas-fonds'et dés bancs
dé sablé, se trouvent tout autour de l'embouchure, ets'étèridènt
mêrtié aSsez avant dans la mer le long de cette partie
du littoral des Dardanelles'; aussi le nom de Koutri-kalé, bu
château de sable, que porte le fort placé aux embouchures
du Mendéré, a une certaine valeilr scientifique.
Les affluents du Mendéré-sou sont fort nombreux, et,
bien qu'ils ne soieht pas très-considérahles, rious nous y
arrêterons cependant un peu plus longtemps qu'ils ne le
mériteraient par leur importance, parce que plusieurs d'entre
enx ont été considérés comme les sources du Mendéré
par les voyageurs qui ont parcouru cette région pour étudier
lé théâtre de's combats qu'ont immortalisés les chants d'Homère.
Or, la longueur et la hauteur des sources du Mendéré
offriraient les résultats les plus discordants, selon le choix
CHAPITRE V. 2( 9
qu'on ferait d'un de Ses nombreux affluents, en le considérant
comme le principal point de- départ dé la rivière.
A deux lieues environ1 à l'est deKara-koï, les Sources du
Mendéré sont composées de plusieurs ruisseaux, dont les
principaux, au nombre de quatre, se réunissent tous aux
environs du village; pour former le Mendéré-sou proprement
dit, qui sé dirige ici ad sud-ouest, et reçoit, à deux
lieues environ au-dessous du Kara-koi, quatre petits torrents
qui parcourent autant de vallées profondes extrêmement
pittoresques, èt dont deux surtout sont remarquables, savoir
le Tudjttlar-sou et l'Evdjilar-sou, sur chacun desquels
sè trouve un village dont ces torrents portent les noms
respectifs. Tons deux viennent du Kaz - dagh, le mont
Ida proprement dit, et se précipitent avec violence a
travers une eontrée montagneuse qui souvent rappelle les
plus beaux sites de la Suisse. C'est l'Evdjilar-sou qui jusqu'aujourd'hui
a été considéré comme la source du Mendéré.
M. Le Chevalier, ainsi que les docteurs HuUt et Carlylé,
qui l'avaient remonté jusqu'à la cime dn mont Ida, ont
été d'autant plus disposés- à admettre cette opinion, qu'elle
fournit un élément de concordance de-plus entre la géographie
actuelle du pays et celle retracée par les auteurs
classiques; ainsi ces voyageurs distingués, et surtout
M Le Chevalier, auquel l'archéologie doit une des plus
brillantes découvertes qui y aient été faites pensèrent fort
naturellement que, puisque les anciens faisaient venir le
Scamandre de la cime du mont Ida, le torrent d'Evdjilar,
1 on trouve dans l'excellent ouvrage de M. Vivien de SfiuVHartin Histoire dis
et»., t. III, p. 93-133, une analysé ausasavante 5ue
S l l touL les recierctas et expiorafions areM6logi<<ues tartes dans la
Troade, dans le but diesânùnér les lbcâfitêè cliunlécs par Hoûiere.