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refroidit et se débarrasse de son acide carbonique, en sorte
qu'elle devient parfaitement claire, et fournit des citernes
naturelles, admirablement ombragées et pour ainsi dire
comme faites exprès pour le voyageur qui chercherait en
vain, au milieu de cette région aride, une source d'eau
fraîche. Grâce à l'évaporalion puissante, il règne sous les
voûtes de ce pont magnifique une température tellement
agréable, qu'au moment où le soleil darde ses rayons les
plus embrasés sur la surface nue du plateau, et y fait
monter le thermomètre à 30°, il s'abaisse dans ce délicieux
réduit à 16° 25, et la température dé l'eau n'y est qu'à
17° 50. ^
Je joins ici un croquis du profil de ce pont naturel qui,
dans le plan de la figure 3, est indiqué par le chiffre 5.
Ce pont rappelle un peu le pont naturel de Sainl-Alyre, à
Clermont; seulement, ce dernier est sur une échelle plus
petite. Le mur que nous avons mentionné sons le nom
d'aqueduc naturel parcourt, en décrivant une foule d'anfractuosités,
à peu près une distance de 1 kilomètre; il
s'abaisse de plus en plus en se dirigeant au nord-est, tandis
que le canal creusé à son sommet s'élargit au contraire
progressivement. Non loin du mur, mais à un niveau trèsinférieur,
se déploie le large lit d'un torrent desséché, il
est revêtu d'une nappe mamelonnée de tuf d'une blancheur
éblouissante, et affectant toutes les apparences de flocons de
neige ou de monticules de duvet, dont il a en quelque
sorte la légèreté, car sous cè rapport il ne le cède guère à
la pierre de ponce la plus poreuse. Le mur en se rapprochant
de ce lit finit par ne plus avoir que 2 mètres 10 centimètres
de hauteur, la largeur du lit est de 9 mètres
20 centimètres. Il est probable que c'est dans ce lit que se