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successivement des sources nouvelles surgir à côté des
sources éteintes eu s'échelonnant toujours sur une même
ligne. Dans toiltes les sources actives, le dégagement du
gaz est très-perceptible et se fait avec plus ou moins de
bruit. Elles paraissent contenir du chlorure de sodium, du
carbonate de chaux et du soufre ; les dépôts qu'elfes produisent
présentent des différences très-notables. C'est tantôt
exclusivement du chlorure de sodium, tantôt du soufre
pur, tantôt enfin du sulfate de chaux, ce qui est le cas le
plus fréquent. Sous le rapport dé leur température, ces
sources offrent la même variété ; car, tandis que les unes
sont complètement froides, d'autres ont une température
de 37° 78 cent. Au pied des collines coniques qui portent ces
sources et auxquelles les premières doivent leur naissance,
on voit couler au nord-est une source d'eau remarquablement
froide.
Avant de quitter les sources thermales qui se trouvent
dans le grand bassin d'Érégli, nous pouvons encore mentionner
cè'lles situées au sud-est de ce bassin, dans la vallée
étroite qui, depuis Ulukichla, s'étend jusqtié dans la gorge
qui traverse le Boulgar-dagh, et dont la partie méridionale
constitue le célèbre défilé des Portes ciliciennes, à travers
desquelles les armées des conquérants se sont' pressées
depuis des milliers d'années. Selon des indications âSSèfc
Vagues, ces sources se trouvent sur la rivé gauche du Bastanté
sou, entre le Tahta-Keupru et le Tchéfte-khan, au
pied des rochers Sourcilleux qui hérissent cette partie du
Taurus. Il ne Serait pas impossible que les Sources chaudes,
déjà Signalées dans le Taurus au xvi' sièclé par Pierre
Belon, sur son passage d'Adana à Érégli, passage qu'il
effectua sans doute par leé Pôrléfc cllicieHrtëè, fussent les
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eaux thermales en question. Pierre Belon les décrit comme
douées de propriétés incrustantes dont il compare 1 effet a
celui que produisent les eaux d'Auvergne1.
La source de Boghaz-Keupru-koï est à peu de distance
au nord-ouést de l'endroit où le Kizil-irmak est traversé
par le pont nommé lioghaz-Keupru; elle est située sur une
des hauteurs t r a f i q u e s qui constituent le bord élevé du
fleuve, et se trouve dans une dépression, à une cinquantaine
de pieds au-dessous du sol; on y descend par un mauvais
escalier. L'excavation est entourée, à l'extérieur, par
une maçonnerie construite en grosses pierres de taille qm
ont tout le caractère d'un ouvrage antique auquel elles
auront été empruntées.
Dans l'intérieur de l'excavation, on voit l'eau sortir par
un tuyau qui traverse le rocher; elle est recueilhe dans
un bassin carré qui peut avoir de deux à trois pieds
de profondeur; l'eau se répand ensuite à travers les fissurés
du trachyte, le long des flancs de la colline, et finit
par descendre dans la vallée profonde du Kizil-irmak. La
température de la source est de 38°, cèlle de l'air extérieur
étant de 27°. Son goût est légèrement acidule sans aucune
trace de soufré. La hauteur de la colline qui la porté
est de 1192 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Dans la région limitrophe de la ville de Sivas, j'ai observé
dèux sources remarquables, dont l'une est située au
sud et l'autre au nord-ouest de la ville.
La première se trouve à quatre lieues au nord-nord-est
de Déliklitach, et à autant à peu près au sud-sud-ouest de
Sivas, sur la route même qui conduit de ce village à Sivas;
à. 'Les ObservalioHS de plusieurs Singularité* et Choses mémorables, ciò. ; Ailiers,
H S H s s p