3 , 4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
sulfureuse et au travers duquel filtre une eau qu'à l'aide
d'une rigole, on conduit dansun hamam. La nature de
cette eau parait avoir beaucoup d'analogie avec celle
d'Aïdin, et malgré l'odeur de soufre qu'elle exhale, elle n'en
a point le goût.
Il est possible que cette odeur ne vienne que de l'hydrogène
renfermé qui s'échappe peut-être de l'eau à l'état
de gaz, tandis que l'acide sulfurique retenu dans cette
dernière se trouve combiné avec l'alumine eu une seule
base. La température de ces sources n'est pas très-élevée,
car dans l'intérieur du bain elle ne m'offrit, au mois de mai,
que 29°, tandis que l'air ambiant en avait 22,5. Ce qui
prouve d'ailleurs qu'elles ne viennent point d'une grande
profondeur, c'est que toute la plaine limitrophe semble en
être tellement imprégnée, qu'à chaque pas le sol s'enfonce
en faisant jaillir l'eau chaude comme d'une éponge comprimée.
Toutes ces sources se répandent dans un ruisseau
assez considérable qui se perd dans le sol, dont la surface,
sur une grande étendue, est revêtue d'efflôrescences
blanches.
A onze lieues à l'est d'Arpas-Kaléssi, et à deux lieues à
l'ouest du village Saraï-koï, on voit des deux côtés du
Méandre deux sources sulfureuses très-chaudes, dont l'eau
est conduite dans deux baraques qui servent de thermes.
A cinq lieues environ à l'est de Saraïkoï se trouve le
groupe remarquable dés sources thermales de Pambouk-
Kaléssi, YHiéropotis des anciens.
A quatre heures environ au nord de la ville de Dénizly,
la chaîne de montagnes qui forment le bord nord-est de la
vallée du Méandre se trouve flanqué, du côté de cette
dernière, par un plateau qui n'est qu'un aplatissement
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local du massif même qui le borde au nord-est; c'est ce
plateau qui porte le nom de Pambouk-Kaléssi, ou charnu
de coton; dénomination qui s'applique exclusivement aux
ruines à'Hiéropolù et qui n'est portée par aucun village,
car le seul qui se trouve dans la partie nord-ouest du
plateau, à une demi-lieue environ des ruines en question,
s'appelle Karahaït; de plus, l'étymologie qu'on a généralement
attribuée |5 ce nom de Pambouk-KalésSi [pambouk,
coton m q château) comme ayant rapport a des plantations
de cotonnier, est peu justifiée par l'examen des localités,
puisque, bien que la plaine de Denizly en offre par ci
par là, on n'en voit pas du tout sur le plateau même ; en sorte
qu'il est beaucoup plus probable que cè nom de château de
cotonnier ne puise son origine que dans la teinte blanche
et les' formes entonnées de toutes ces masses de travertin
qui caractérisent si éminemment cette localité.
La hauteur du plateau du Pambouk-Kaléssi est de
500 mètres ce qui lui donne une élévation de 90 mètres
au-dessus de la plaine de Denizly. Il est composé de deux
étages superposés l'un sur l'autre en forme de deux gr*
dins gigantesques. L'étage supérieur sur lequel se trouvent
lés sources thermales ainsi que la magnifique nécropole
de l'ancienne cité, peut avoir du nord au sud une
largeur d'un demi-kilomètre. L'étage inférieur est plus
large et pourrait avoir de trois quarts à un kilomètre. La
circonférence du plateau mesuré lé long de son revers
méridional, où il se confond insensiblement avec la plaine
de Denizly, 'est presque de deux kilomètres. Les flancs de
la terrasse supérieure sont très-abruptes, et les rochers
1. La înusum b&ômètrîijue de M. HamilUm dbmio « mite