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llp 4 4 I GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Le Kartyn-dagh peut avoir une lieue et demie de largeur
dunordansud; il sépare le plateau inférieur d'un autre plateau
superposé à ce dernier et que l'on désigne par le nom
de Karlynardy yaïla. Le revers méridional du Kartyn-dagh
a une pente assez rapide, mais il s'abaisse très-doucement
vers le plateau supérieur. La surface de ce dernier est fort
accidentée et hérissée de blocs, surtout dans la proximité
du Kartyn-dagh qui borde le plateau supérieur au sud, au
sud-sud-ouest et au sud-est, et se rattache au nord, au nordnord*
est et au nord-ouest immédiatement au long talus du
cône central, qui se dresse sur le premier plan du plateau
supérieur, dont la hauteur au pied du revers septentrional
du Kartyn-dagh est de 2463 mètres.
Lorsqu'on se trouve sur le plateau supérieur, la masse
centrale du mont Argéese présente sous la forme d'un cône
terminé par deux pics dont l'oriental, qui est le bord sudest
du cratère, a des contours assez doux, tandis que le pic
occidental est hérissé d'aiguilles, et sillonné d'échancrures ;
il est le plus haut et conslitue la pointe la plus élevée du
mont Argée. Comme le cratère se trouve derrière les deux
pics, c'est-à-dire du côté nord-est du cône, on ne peut le
voir en abordant ce dernier du plalean supérieur. C'est le
revers méridional du cône central tel qu'on le voit du
plateau de Kartyn, qui est représenté sur la planche 18.
A mesure que le plateau se relève vers le grand cône central,
il se renfle et se confond avec le talus de ce dernier;
aussi les chevaux ne peuvent le gravir que sur une distance
de deux lieues et demie environ au nord du plateau, en
profitant des gibbosités aplaties , qui çà et là interrompent
la pente de la région inférieure, région qui
d'ailleurs se trouve sillonnée par un grand nombre de cre-
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CHAPITRE IX. 44 3
vasses plus ou moins profondes, qui traversent les revers
extérieurs des plateaux du nord au sud, et atteignent quelquefois
la plaine d'Evérek, ou du moins la lisière inférieure
de la montagne. Lés parois de ces crevasses s'avancent
souvent en saillies aplaties, ou bien se trouvent séparées
par des dépressions légères à surface assez unie.
C'est dans une de ces dépressions que, le 18 août 1848,
après une marche pénible de sept heures depuis Evérek,
j'ai dressé ma tente, la première probablement qu'un Européen
ait jamais plantée dans cette région, à une hauteur
de 3005 mètres1. Des bandes de neige qui descendaient
localement le long des flancs du cône central, s'étendaient
jusqu'à notre campement ^c'était une neige grenue sans
texture homogène ; et comme pendant l'hiver de 1848 il
était tombé sur la montagne une quantité de neige telle,
que les habitans de Kaïsaria ne se rappelaient point d'en
avoir jamais vu autant, il est probable, ainsi que me l'as,
surèrent mes guides, que dans les années normales la neige
ne descend point aussi bas sur le revers méridional de
l'Armée, ou n'est donc pas autorisé à marquer la limite
des neiges éternelles à l'endroit de notre campement. D'ailleurs
les glaciers ne commencent à se faire voir que dans les
éçhancrures et les dépressions que présentent les deux pics
terminaux du cône, et encore ne dépassent-ils guère de
beaucoup le bord méridional du cratère; en sorte qu'on ne
.peut, rigoureusement parlant, en admettre l'existence sur
le. revers méridional de l'Argée. Ils se trouvent disposés
en lambeaux le long des parois intérieures du bord nord-est
du cratère, en y occupant toutefois les interstices et les
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1. La planche 19 peut donner une idée'de 1
présente vu de l'endroit où j'ai campé.
. manière dont le cône central se"