4 8 0 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
face hérisséè de rochers et sillonnée de précipices profonds.
Les extrémités sud et sud-est du Beï-dagh sont beaucoup
pl us élevées que les extrémités opposées ; les premières sont
composées de masses pointues sur les sommets desquelles
on voyait des lambeaux de neige, le 12 juillet (1848), lorsque
je me trouvais dans ces parages qui m'ont valu la
découverte de fossiles très-importants pour la détermination
de l'âge de l'Anti-Taurus Le col susmentionné forrn^
à l'est une pente assez rapide qui a plus d'une lieue de
longueur , et qui conduit dans la vallée: arrosée par
l'Aléous-tchaï; elle est entourée dé montagnes assez élevées,
et nous avons va que sa hauteur près du campement de Yaïladji
a 1543 mètres.
Au nord du Beï-dag se trouvent échelonnés l'un après
l'autre le Kestel-dagh et le Dedé-dagh; ce dernier se rattache
au Karabounar-bél} qui, à son tour, se trouve en
contact avec le'Katran-dagh.;
Dans les parages de ces deux dernières chaînes, le grand
rempart occidental de l'Anti-Taurus, qui, plus ausud, n'est
composé, comme nous l'avons vu, que d'une seule série de
montagnes, présente, an contraire, une série complexe,
car, au sud est des monts Karabounaret Katran, s'allonge
parallèlement à ces derniers une autre chaîne assez considérable,
tandis qu'à l'ouest s'élève à peu près dans la même
direction le Sary-Tchitchek-dagh [mont aux fleurs jaunes).,
La profonde vallée qui sépare les chaînes de Karabounar
et de Katran de celle qui se trouve au sud-est »est une des
1, Voy. mon Mémoire sur les dépôts sédimmlaires de l'Asie Mineure pnMié
dans le Bulletin de la Société Géologique il France, 2« série, 1. VII p 388 séance
de 15 avril 1850. • ' '
2. 11 ne m'a pas été possible d'apprendre le nom de .cette chaîne.
CHAPITRE VIII.
plus belles que j'aie vues dans l'Anti-Taurus. Lorsque je
m'y trouvai au mois dé juillet, je fus frappé de l'éclat de
sa végétation qui contrastait singulièrement avec la physionomie
terne et décolorée que la flore des régions basses
de l'Asie Mineure présente généralement à celte époque
ardente de l'été. J'aurai l'occasion, dans la partie botanique
de cet ouvrage, de signaler quelques-unes,desplantes
rares que m'a fournies-cette région aussi belle que solitaire,
et qui, jusqu'ici, a été complètement inconnue aux naturalistes.
Le revers sud-ouest du Karabounar-dagh est composé
d'une succession de petites v a l l é e s peu profondes, bordées
de masses calcaires assez considérables , où j'ai découvert
d e s f o s s i l e s fort importants pour la détermination de l'âge de
ces dépôts'. Ges vallées sont toutes plus ou moins élevees:
j'ai déterminé l'altitude de l'une des plus considérables, a
1828 mètres ; or cette élévation duvevers occidental du Karabounar
fait supposer que celle dosa partie centrale, et surtout
de ses sommets, doit être bien au delà de 2000 mètres.
Bans la vallée dont j'ai mesuré la hauteur, on voit une
source d'eau tellement fraîche, qne le 15 juillet, a m.d.
elle'avait une température de 10° 5 , celle de l'air ambiant
étant de 25» 2 (à l'ombre>'Les monts de SépeU et de
Sarytchitchek se rattachent au revers nord-ouest du Karabounar
dagh, revers qui est plus accidenté et plus pittoresque
que celui du côté opposé. Il conduit a une phe
vallée assez plane qui est à peu près à-cinq lieues a 1 ouest
de Sarris, et à trois lieues au sud-est des sources da Zamanta
sou. Sa hauteur est de 1861 mètres. .
Voy. mon Mémoire, toc, Wf.