GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
«sure, au Caucase dont il fait une seule crête qui, s'élevant
entre la mer Cimmérienne (mer Noire) et la mer Caspienne,
continue jusqu'aux contrées les plus éloignées de l'Orient!
Uii autre écrivain bien antérieur à Orose et presquë
contemporain de Ptolémée, "le géographe Agathéméfos
paraît également avoir distingué le Taurus du Caucase,
puisqu'on faisant l'énumération | dès plus grandes montagnes
de l'Asie, il cite l'Jmaus, le Parapamisus, le Caucase
et le Taurus, mais il ne dit absolument'rien sur la position
respective de ces montagnes, en sorte'qu'il nous lalis'1
dans le doute dé savoir s'il les considérait comme autant
de systèmes différents et indépendants les uns des autrëiy
ou si, conformément aux opinions accréditées dans l'antiquité,
il ne les mentionnait que comme autant de dénominations
locales d'une seule chaîne, traversant de l'ouest
à l'est tout le Continent de l'Asie!
Il résulte donc de tontes ces autorités, puisées dans les
époques les plus diverses, que dans l'antiquité ânssf bien
que dans le moyeu âge, l'idée q w l'on attachait au mot rie
Taurus pris dans son sens le plus étendu, était moins basée
sur des faits positifs, que sur des fictions géographiques ou
des généralisations plus ou moins arbitraires'; '
2° Nous examinerons maintenant, si le Taurus pris dans
son sens restreint était chez les anciens susceptible d'une
détermination plus précise.
Tous les auteurs, dont l'imagination a suivi le.mystérieux
rempart à travers les contrées lès plus inconnues de leur
. i ^ y ? * » R f i H ï l 1 1 E 9 P intermédiaire éfltre l'empereur
2. Agathéméros, Compendium geogrctphioe exposithmm, l: „, „. ¿.'•'<"•
CHAPITRE Vllt. 433
époque, s'accordent à lui donner pour berceau la péninsule
de l'Asie Mineure ; et bien que cette région fût admirablement'située
pour avoir pu devenir l'objet d'observations
directes de la part des écrivains de l'antiquité, et
même du moyen âge, cependant ils sont loin d'être unanimes
sur la question de déterminer le point de départ de
la chaîne du mont Taurus. Nous avons déjà cité les assertions
de Strabon, de Matlioli et de Barbaro, dont le premier
fait naître le Taurus, soit dans les parages de HtedeRhodes,
soit dans la partie occidentale' du golfe d'Adalia le second
dans YHellespont, et le troisième dans la région de Trébizonde:
un autre auteur, également du xvrsiècle, le célèbre
Pierre Belon, place le commencement de la chaîne du Taurus
vis-à-vis de l'île de Chypre ''•
TiteLive3 , Denys le Periégètê4, Festus Rufus Avienus5,
trouvent dans la Pampliylie le commencement du Taurus.
Pline 6 le place dans la Lycie près du golfe Chélidonien ;
Diodore de> Sicile, dans la Ciliciè7; Procope8 partage cette
opinion et le désigne même comme montagne de la Cilicie,
« TO Kûawv ôpoç 6 Totùfoç ii ; il lui fait traverser la Cappadoce
et l'Arménie, et le terminé au delà de l'ibérie par la porte
Caspienne. Cedrène 9 nous-apprend que la partie du Taurus
comprise entre Antioche et Tarsus était désignée par le
nom de Mauros, Maïïpov Spo;.
Au milieu de toutes ces opinions divergentes nous né
pouvons, pour la détermination du Taurus, choisir de base
1 . Strab., 1. Ï IV.
2. Les Observations de plusieurs singularités, etc., éd. d'Anvers, 1555, p, 287.
3 . L. x x x vm, c.39. — Î.Xoc. cfi. — S. toc. cit.
6. L. V, C. 27. — 7. LOO. ci t .
8. De BêU. Pers., 1. i, 10, 15 et 17.
' 9. Hist. Comp., III, p. 365, éd. déBdim.