2 4 8 GÉOGRAPHIE PHYSIQDE.
chuk-Mendéré, et à neuf lieues de Scala-Nuova, se trouve
l'embouchure du Bouyouk-Mendéré, ou le grand Méandre.
Le petit lac Hoïran-gheul, situé à une lieue à l'est-sud-est
de Dennéir, l'antique Apameq, Ciboluz, constitue la source
principale de cette rivière. Presque aussitôt après sa sortie
du lac, le Mendéré-sou disparaît et revient à la surface du
sol à peu de distance à l'est de Dennéir. On le voit alors
traverser un marais pour disparaître de nouveau et faire sa
seconde réapparition tout à côté de Dennéir. La longueur
totale de la rivière, y compris les nombreux circuits qu'elle
décrit, est de quatre-vingt-quinze lieues environ; la
distance en ligne droite, entre ses sources et son embouchure,
est de soixante lieues. Après avoir reparu à Dennéir,
il descend sur une distance d'une lieue environ la
pente peu rapide de la chaîne calcaire au pied de laquelle
se trouve Dennéir, et entre dans la vaste plaine marécageuse
connue sous le nom de Dennéir-ovassi, qu'il traverse
de l'est à l'ouest en décrivant une courbe sinueuse au
nord, courbe qui n'a pas moins de quinze lieues de développement,
et sur toute la longueur de laquelle la rivière se
trouve plus ou moins hérissée d'un épais fourré de joncs
qui en dérobent complètement la vue, et ne l'indiquent à
une certaine distance que par la bande verdâtre dont ils la
bordent. Au sortir de la Dennéir-ovassi, le Mendéré entre
dans une gorge qui devient surtout très-profonde et tortueuse
entre l'embouchure du Banas-tchaï et le village
Déré-koï, situé non loin des ruines de l'ancienne Tripolis
à quatre lieues à l'est de Boulladan. Sur cet espace, où le
Mendéré décrit des courbes nombreuses qui lui donnent
un développement de plus de onze lieues, on ne peut descendre
vers la rivière que par des pentes plus ou moins
9£Q
CHAPITRE Y.
abruptes qui, en hiver, deviennent quelquefois peu accessibles.
Le 22 novembre, en venant du ^ g g g g
me rendant à Guné, j'eus quelque peine a effectuer cette
descente, car le sentier étroit conduisait le long duu plan
incliné dont la surface, rendue très-glissante par une foule
de ruisseaux qui y avaient formé des nappes a moiUé
gelées , faisait sans cessé broncher lés chevaux et les
menaçait d'être précipités dans l'abîme. La rivière y es
profonde et rapide, on la traverse sur un mauvais pont
en bois, elle ne quitte cette gorge que pour descendre
dans la longue vallée bordée au nord par le Missoguis et le
Samsoun-dagh, et au sud par Honas-dagh, Baba-dagh
ainsi que par les hauteurs diverses qui se rattachent a
l'ouest à ces dernières chaînes , et s'étendeút presque parallèlement
auMissoguis jusqu'à la mer. Une fois entre dans
cette vallée, le grand Mendéré change complètement de
caractère»
Il est vrai que bientôt après y être descendu, il subit
encore par-ci par-là quelques rétrécissements par tes montagnes
qui, localement, ¿avancent vers son ht; cest ainsi
qu'à peu de distance , à l'est du village de Yénidjé, des rochers
de micaschiste serrent de près la rivière, qui y coule
avec rapidité; cependant, à l'ouest du village susmentionné,
elle entre franchement dans le domaine des surfaces
presque horizontales; ses rives deviennent basses, et elle
se déploie en décrivant mille détours jusqu'à son embouchure,
entourée d'Une plage sablonneuse. ,
Sur l'espace considérable que parcourt cette rivière, sa
pente, et par conséquent sa rapidité, offrent les plus
grandes variétés. En admettant pour, hauteur de sa source
celle du village Ketchebourlou, qui en est éloigné de deux