4 S Î GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Comme ce dernier, le Yéchil-dagh n'est que l'extrémité
nord-ouest d'une longue chaîne, dirigée de nord-ouest au
sud-est, qui va se rattacher au système du Taurus, en atteignant
les embranchements nord-ouest de l'Ala-dagh. La
moyenne partie de cette chaîne sert de bord nord-est à la
vaste plaine d'Erégli, vers laquelle ce rempart descend par
une pente étendue, qui a souvent de trois à quatre lieues de
largeur avec une inclinaison plus ou moins considérable ;
c'est ainsi que le village d'Ortakoï, qui est situé sur le flanc
méridional de l'Adumassun-dagh, à deux lieues environ
de la crête centrale de cette chaîne, a encore une hauteur
de 1258 mètres. Les massifs principaux qui constituent
cette chaîne sont, excepté le Hassan-dagh et le Yéchildagh,
les montagnes suivantes : Adumassun-dagh, Menendech
dagh, Dïrmussen-dagh, et le vaste massif granitique
d'Utchkapou-dagh. Toutes ces chaînes sontséparéesles unes
des autres par des gorges profondes, et leur pente nordest
fc'est-à-dire du côté.du grand plateau trachytique du
mont Argée) est beaucoup moins rapide que du côté opposé,
c'est-à-dire vers la plaine d'Erégli; elles se confondent
même quelquefois tellement avec le plateau , qu'à une
distance Considérable an nord-est de leurs crêtes centrales
la contrée offre encore des renflements d'une hauteur trèsconsidérable.
Ainsi, la plaine de Misly, où se trouve le
village du même nom, à une distance de plus de quatre
lieues au nord-est du Menéndech-dagh, a une altitude de
1408 mètres, et celle du village Baglama, qui se trouve
au nord d'Adumassun-dagh, est de 1318 mètres.
L'Utchkapou-dagh est un plateau fort étendu et très-élevé,
qui n'est qu'une expansion de la chaîne de Kirkbounardagh
(mont des quarante sources), qui le borde au sud-
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ouest et au pied de l'extrémité nord-ouest de laquelle s
trouve la ville de Nigdé. La chaîne détache plusieurs bran
ches qui, sôus la forme de hauteurs peu considérables,
sillonnent le plateau ; celui-ci est bordé à l'ouest par une
rangée de renflements mamelonnés ou arrondis, qui plongent
rapidement vers l'étroite vallée qn'arrose le Gumrutchai;
au nord, le plateau d'Utchkapou-dagh {montagne
des trois portes) Se termine par une vaste plaine hérissée de
mamelons, et qui se confond insénsiblementavec le plateau
trachytique du mont Argée. La lis.ère des hauteurs
qui bordent le plateau à l'ouest a une altitude moyenne
de 1691 mètres. .
Le rempart que je viens de décrire et dont 1 extrémité
nord-ouest est représentée parle Hassan-dagh, détache un
rameau considérable qui part des embranchements méridionaux
du Hassan-dagh et du Yechel-dagh, et s al onge du
nord-nord-est au snd-sud-ouest en se terminant par la chaîne
du Karadja-dagh. Cette chaîne, qui n'a pas moins de quatorze
lieues de longueur, sur une largeur moyenne de trois,
lieues, sert de limite nord-ouest à la plaine d'Erégli ou le
Karadja-dagh se termine d'unè manière abrupte, tandis
que la surface horizontale qui borde cette chaîne au sud et
nui s'étend jusqu'au village de Karabounar, est hérissée de
hauteurs coniques dont un grand nombre se terminent par
des cratères extrêmement remarquablës, vtt leur état de
conservation; nous les décrirons en détail dans la partie
géologique de eet ouvrage. Parmi ces cônes il en est un
surtout qui est un véritable chef-d'oeuvre de la nature. Il
se dresse sur la route même qui conduit d'Erégh a Karabounar,
à deux lieues au sud-est de ce dernier village. C est
¿ne masse allongée du nord-est au siid-ouest, à flancs ar