2 8 1 GÉOGRAPHIE PHÏSIQUE.
après 'avoir fourni un cours de plus de seize lieues.
L'AktChé-tchai' (rivière àmère),qui débouche à une lieue
environ au nofd du Village de Ï>énidjé-bazar et à quatre
lieues à l'ouest de l'Arpas-sou. Dans son cours inférieur
ses rives sont basses et sablonneuses , et il ne contient en
été que très-peu d'eau.
Le Tchinartchaï; c'est un des plus longs parmi tous les
affluents du Mendéré, dans lequel il se jette à'deux lieues
au sud-ouest de la ville d'Aïdin. Cette-rivière -se bifurque
à neuf lieues environ de Son embouchure - son bras occidental
vient des parages de la Ville de Moula, tandis que
le bras oriental, qui reçoit une fouie de ruisseaux, remonte
jusqu'aux flancs occidentaux du Bos-dagh, le Salbacvm
des ancïéns;'èn sorte que si l'on pfend le bras oriental
pour le tronc même de la rivière; le Tchinar-tchaï n'aura
pas moins de vingt-neuf lteues de longueur. Sa direction
moyenne est de sud-sud-est au nord-ouest. Le bras occidental
de cette rivière, c'est-à-dire celui qui yient des
parages de Moula, coule d'abord dans une gorge assez
profonde Sur une distance de sept lieues; près d'Ahyrkoï
il traverse une plaine, pour rentrer de nouveau dans une
gorge qui s'étend jusqu'au village de Tchinar, situé près de
l'endroit où les deux bras susmentionnés opèrent leur jonction.
Depuis Tchinar jusqu'à son embouchure, la rivière
poursuit son cOurs d'ans une vallée droite, et ses rives sont
quelquefois "escarpées ; sa largeur moyenne au-dessous de
la jonction des deux bras peut être de 12 à 16 mètres, et sa
profondeur ne dépasse guère nulle part un mètre.
Au-dessous du Tchinar-tohaï,4e 'Meadéré^sou reçoit
eucriré un nombre assez considérable d'affluents, mais ils
sont de très-peu d'importance.
CHAPITRE V. 258
Avant de quitter le Bouyouk-tàendëre-tchaï, l'un des plus
grands cours d'eau de ¡'Asie Mineure, il nous reste encore
à jeter un coup d'oeil sur ce que les anciens nous ont transmis
relativement à cette rivière, qu'ils désignaient par le
nom de Méandre.
Déjà Hérodote 1 connaissait très-bien ses sources, puisqu'il
les place dans la ville de Mène, qui se trouvait un peu
à l'est du bourg actuel de Dennéir et conséquemment tout
à côté du petit lac Hoiran qui, comme nous avons vu,
donne naissance à cette rivière. Xénophon' , Pline3 et Strabon
étaient également assez bien renseignés à cet égard :
ils désignent par le nom de Marsyas le petit ruisseau qui
forme une des sources du Méandre, et n'en ignoraient pas
le cours souterrain, non plus que ses disparitions et réapparitions
successives/ Tite-Üve5 est aussi fort explicite à
ce sujet; il place les sources de la rivière dans le château
même de la ville de Celène, mais il donne trop d'importance
au Marsyas, qu'il qualifie de rivière, tout en le considérant
comme un affluent du Méandre, et en plaçant leurs sources
respectives dans le voisinage l'une de l'autre : Marsyas
amnis haud proçul a Moeandri fontibus oriens, in Moeandrum
cadit. Cette connaissance parfaite de l'origine du
Méandre s'est conservée jusque chez les auteurs byzantins,
car Théophilactus, par exemple, dit que le Méandre coule
longtemps sous terre, ce qui, naturellement, ne peut s'appliquer
qu'au phénomène qu'il présente effectivement bientôt
après sa sortie du petit lac Hoïran. Jean Cinname,
historien byzantin du xne siècle, donne des sources du
1. L. vil, 49. — 2. Anàbasts.
3. L. v, 49. — t. t . m, S.
5. L. ixxvm, 13.