GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
de communications -de plus, les conditions de profondeur
se présentent dans le Bosphore et les Dardanelles dans les
limites les plus avantageuses| elles sont assez considérables
pour remplir toutes les exigences de l'ancrage, et ne dépassent
point les proportions qui les rendraient inutiles à ces
dernières. Nous n'ajouterons rien quant à la physionomie
et l'aspect extérieur, car sous ce rapport les célèbres détroits
de Thvace et de l'Hellespont ont été trop chantés par
les poètes et les touristes, pour que leurs confrères de
l'Europe osent prétendre à l'honneur de leur disputer la
palme. Le détroit de Messine est peut-être le seul qui ait,
quelque ressemblance éloignée avec les Dardanelles, mais
ses | i « s sont bien loin d'avoir les contours gracieux de
celles de l'Hellespont.
On n'apprécie jamais mieux la magnificence des deux
classiques détroits que lorsque, après les avoir traversés en
bateau à vapeur, on se transporte directement dans, la
Manche; ce n'est qu'alors que les falaises crayeuses et nues
des côtes de la France et de l'Angleterre font surgir dans
l'esprit attristé du pèlerin, toute la magie des coteaux pittoresques
du Bosphore et des Dardanelles-
La côte occidentale de l'Asie Mineure présente une si
grande variété dans ses contours, que parmi toutes ce»
sinuosités labyrinthiques, découpées en lanières, franges
et lobes, nous ne pourrons citer que les plus considérables :
elles se subdivisent toutes en une infinité de ramifications et
de dentelures secondaires, dont plusieurs offrent à elles
seules beaucoup plus de variété que les grandes échancrures
linéaires du littoral septentrional,.
Nous nous contenterons en conséquence de signaler les
sept golfesprincipaux de cette côte, savoir :, cgux d'Iîdrémid,
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de TchanderlykfiSioi/e Élaïtique des anciens), de Smyrne,
d'Érythrée, de ScalaNuova, de Mandalia (golfe Jassique
des anciens), et enfin le golfe de KostgotfeCéramique des
anciens).1*-MM'iBip». K ' . ... H| H h |
Le golfe d'Edrémid n'offre sur son littoral septentrional
que peu de-baies fortement accentuées ; en revanche sa côte
sud-ouest se découpe en anses et en criques très-variées,
parmi lesquelles plusieurs se trouvant abritées à leur entrée
par des groupes d'Ilots s présentant aux bâtiments d'excellentes
stations. Telle est entre autres la baie d'Aïvalhy dont
la saillie recourbée au nord forme l'extrémité méridionale^
da golfe d'Edrémid, golfe que la magnifique lie de Mitylène
ou Midulu-Adassi protège contre les vents de sud-ouest.
Dans les parages d'Aïvalhy la eète se replie au sud-sudest
et se termine par le cap Maltepé Bouroun, entre lequel
et la saillie susmentionnée d'Aïvalhy, ainsi que les îlots
limitrophes, la mer se trouve resserrée par l'île de Mitylèneet
forme un canal de-près de 13 lieues ée longueur sur une
large» moyenne d'environ 4 lieues. Le comte Choiseul-
Gouffier- pense que l'île de Mitylène a été détachée du continent,
et il rapporte à l'appui de son hypothèse le peu- de
profondeur qu'aarait le détroit qui sépare l'un et l'autre, et
où la mer n'a, selon lui, que de 50 à 60 brasses. Diodore
de Sicile | cite une tradition d'après" laquelle cette tté fut
séparée, du continent par un déluge, à une époque où elle
avait déjà été habitée par sept générations successives.
Le promontoire Maltêpé constitue l'extrémité occidentale
de la côte qui borde au nord le golfe sinueux et diversement
découpé de Tehanderlyk. La côte méridionale de ce
1. L. îv, 81.