9® gé o g r a p h i e physique.
fréquentes saillies et sinuosités qui varient les contours de
ee lac. Sa circonférence est de près de 12 lieues et sa
superficie d'environ 10 lieues carrées métriques; sa plus
grande longueur d'ouest à l'est est de 5 lieues et sa plus
grande largeur de sud-sud-est au nord-nord-ouest de
près de 3 lieues. Sa hauteur prise à Karaagatch est à peu'
près de 15 inètrés, Les rives du lac d'Apollonia sont le
plus souvent, au niveau de ce dernier et se confondent avec
les belles plaines de Moualitch, qui s'étendent entre ce lac
et celui de Maniyas. Le long de la'riveseptentrionale, entre
Oulubad et Karaagatch, c'est-à-dire sur un espace de près:
de A lieues, la plaine qui borde la rive s'abaisse en pente
vers ce dernier, et en bonstitue la rive, mais ce ne sont
que des accidents locaux, car partout ailleurs la rive septentrionale
n'est qu'Une surface unie ou légèrement onduléè,
couverte d'un gazon ras et touffu, ou hérissé de graminées
et de cypracés palustres qui servent de retraite à une
foule d'oiseaux aquatiques, dont les voix diverses donnent
un caractère d'animation tout particulier à ces parages,'
lorsqu'on les traverse au commencement du printemps.
Entre Oulubad et un vieux khan délaissé, nommé Kirsikhan
ou Insiskhan, à peu près à une distance de 15 à 20 mètres
du lac, j'ai observé un grand nombré de coifuilles fossiles'
lacustres (Paludines, Vmo, etc.)' dans un état de conservation
parfaite, or, comme ces dépôts fossilifères se trouvent
presque au niveau du lac, il est probable que ce dernier
avait jadis, du côté du nord, une extension plus considérable;
et il est à présumer, vu les caractères spécifiques des'
coquilles, que la retraite des eaux s'est opérée à une épo-'
que fort récente et probablement historique; au reste, nous
donnerons à ces considérations plus de développements
CHAPITRE III. 9T
dans la partie géologique de cet ouvrage. Un îlot solitaire
s'élève presque dans la région centrale de cette belle nappe
d'eau dont le goût est parfaitement celui des eadx fluviales
ou lacustres.
A 7 lieues à l'ouest du lac d'Apollonia se trouve le
Maniyas-gheul, le Milelopoliles ou Aphanites des anciens.
Il n'est qu'à 3 lieues et demie de la mer; sa forme n'offre
point la variété de contours du lac d'Apollonia, elle rappelle
plutôt ceux du lac de Nicée ; seulement ce dernier
a son extrémité effilée tournée à l'ouest et son côté arrondi à
l'est, tandis que le lac Maniyas a une disposition contraire;
ses rives sont également basses et se confondent avec les
vastes plaines qui entourent le lac de trois côtés. Sa plus
grande longueur d'est à l'ouest est de près de 7 lieues,
et sa plus grande largeur de 3 lieues; sa circonférence est
d'environ 17 lieues, et sa superficie de 16 lieues carrées
métriques.
Le lac parait être à peu près au niveau de la mer, car
une mesure barométrique, que je pris à Déblé-koï, me
donna ce résultat pour le village qui est situé à une lieue
et un quart au nord du lac, dans une plaine dont le
niveau ne diffère guère de celui de ce dernier.
Le Maniyas-gheul termine la série des lacs situés dans la
partie nord-ouest de l'Asie Mineure; leur disposition a
cela de remarquable, qu'ils se trouvent régulièrement
échelonnés sur une ligne courbe qui suit la direction
moyenne du littoral méridional de la Propontide; cette
ligne a environ 50 lieues de longueur; son extrémité nord
est marquée parle lac le plus élevé (Sabandja), et son extrémité
ouest par celui qui parait avoir l'altitude la moins
considérable. De plus, tous ces lacs ainsi échelonnés ne se