2 7 2 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
laquelle les gens du pays attribuent la propriété de disparaître
et de reparaître à plusieurs reprises. Selon d'autres
renseignements, le Duden-sou sortirait de l'extrémité méridionale
du lac d'Éguerdir-, situé à près de vingt-cinq lieues
au nord d'Adalia. C'est une assertion que je crois erronée,
car en explorant une partie-de la longue vallée qui s'étend
de l'extrémité méridionale du lac susmentionné, j'y ai partout
suivi l'Ak-sou, qni effectivement a son origine près de
l'Eguerdir-gheul, et débouche à une lieue à peu près à l'est
du Duden-sou; iUst donc probable que l'on aura confondu
ces deux rivières; dans tous les cas, c'est un point important
de l'hydrographie de l'Asie Mineure qui reste encore
a éclaircir, comme tant d'autres. Entre Adalia et le Dudentchaï,
M. l'amiral Beaufort- signale le lit desséché d'un
torrent qui se trouve converti en un rempart de travertin,
élevé par les dépôts de carbonate de chaux que. les rivières
de toute cette côte déposent abondamment.
Les anciens désignaient le Duden-sou par le nom de Cotaracih,
et un passage fort intéressant de Strabon prouve
même qu'ils connaissaient les sources de cette rivière mieux
qu'on ne les connaît aujourd'hui. Voici ce que dit ce géographea
: « La rivière Cataractes a été nommée ainsi, parce
que ses ondes se précipitent en torrent impétueux du haut
d'un rocher escarpé; le bruit de la chute se fait entendre
de loin. » M. Beaufort 3 pense, au contraire, que cette
cataracte se trouvait, non à la source, mais à l'embouchure
de la rivière, et que celle-ci se précipitait par-dessus les
rochers qui se trouvent le long du littoral à l'est d'Adalia;
les dépôts calcaires , occasionnés par ce cours d'eau
1. Karamania, p. 141.
2. Tj. h t . —.3. Karamania, p. 136.
CHAPITRE VI- 873
auront encombré son lit et l'auront forcé de se diviser en
une foule de petits ruisseaux. Cette hypothèse du savant
hydrographe anglais me paraît très-peu probable. Ptolémée
1 et Plinea menlionnent également le Cataractes en le
plaçant dans le voisinage d'Adalia. Pomponius Mêla3 le
qualifie de fleuve très-considérable : *.« validissimum fluvium.
>•
A peu de distance à l'est du Duden débouche le ruisseau
Kara-sou, qui conle à travers la campagne avec beaucoup
de rapidité; son embouchure se confond avec celle de
l'Ak-sou,
Ce dernier a ses sources dans le massif montagneux qui
forme une large ceinture autour des bords occidentaux et
méridionaux du lac d'Enguerdir ; ces sources ne sont guère
qu'à une lieue à l'ouest d'Isbarta, et à environ trois lieues
au sud-ouest de la ville d'Eguerdir, qui s'élève si pittoresquement
à l'extrémité sud-sud-ouest du beau lac de ce nom.
Grossi par quelques ruisseaux, le torrent, très-faible d'abord,
se dirige au sud-sud-est, mais bientôt il tourne brusquement
au sud, et, après avoir traversé une gorge profonde,
il descend dans la belle vallée qui se déploie au sud
du lac d'Eguerdir. A douze lieues environ au nord d'Adalia,
où il se rapproche, dit-on, du Duden-sou, il tourne au sudest
pour décrire une courbe et reprendre la direction de
sud-ouest, en entrant dansla contrée marécageuse qui borde
le golfe d'Adalia à l'est de la ville de ce nom. Sa longueur
totale peut être évaluée à trente-trois lieues environ. Il
reçoit un très-grand nombre d'affluents dans son parcours
supérieur, mais particulièrement dans la vallée qu'il traverse
1. k V, 5. — JkUÉfB -«.1,1, 14.
<8