GÉOGRAPHM PHYSIQUE,
grande étendue un caractère qui lui est propre, forme une
longue baride: qui -coupe1 la péninsule du nord-auest .au
sud-est,' et se trouve (compris entre le parallèle d'Angora
et celui'de la chaîne d u Boulgardagh. C'est ce vaste plateau
qui renferme la majorité des surfacesiplanes que nous avoas
signalées au commencement de ee Chapitre; Il a une grande
importance, non-seulement dans la physionomie ¡générale
de4a péninsule, .mais encore dansi l'histoire-dë'saifdrmal
o n a i n s i - que nous le verrons quand nous aborderons
l'étude des'iannales géologiques de l'Asie Mineure.
En faisant abstraction des'vallées et desi dépressions
loeales qui, quelque importantes qu'elles puissent être
lorsqu'un anHlyse»les phénomènes du relief de la Contrée,
s'effacent dans un tableau général où ne figurent que
lés"trails les plus'saillants,' tout te resté de la péninsule
nous'apparaît comme une énorme agglomération de: montagnes
dônt les Chaînes affectent, en quelque sorte, ¡deux
directions principales, savoir :de nord-ouest au sud-est>ët
de aoré-dgt- atfsud-onest. A cesdeux grandes lignes'se'rattachent,
pour ainsi dire comme des ramifications latérales,
un grand nombre de chaînes sillonnant la péninsule dans
toutes les directions.
Un-autre fait qui frappe également dans le^ tableau général
de cette dernière j c'est la concentration dans« sa
partie méridionale dês'ch'aînes )esiplas¡élBvées. Ainsi¡nonseülement
le Taurus' se trouveIplus' *ou moins 'ééhelonné
le long1 diilittoràl'ffiéridionftl ,ma i s encore 1e¡'monfcArgée
qui, dans l'état actuel de nos connaissances, peut être
considéré'comme le pointncnlmmant de; l'Asie-.Mineure
n'est qu'à,.39 lieues de la Méditerranée, tandis qu'il est
à 106 lieues de la mer Noire.
("H A PITRE XI. 587
Aussi, si l'on faisait une'coupe à travers la péninsule
depuis le'Pont-Euxin jusqu'à la Méditerranée, On aurait
une ligne'courbe très-saccadée'et dentelée, "mais dont le
plus grand renflement se tfouveráit à'son extrétfrité sud, et
qui irait en descendant vers son extrémité''septentrionale.
L'enSèmble des traits qui constituent la physionomie
physique de la péninsule', cónduit naturellement à tirer
deux conséquerices : d'abord, qüe Cétte'cOntrée doit offrir
les'plus grands contrastes dans ' áés conditions climâto-
Iogiqùes 'èt'dans sa végétàtion; ensuite, que l'extrême
variété de'són relief ne peut manquer de lui fournir tous
les éléments du pittoresque et du beau.
Comme la première de ces'dêux considérations sera l'objet
de la partie suivante de cet ouvrage, consacrée à la
météorologie et à la géographie botanique de l'Asie Mineure,
nous n'avons pas pour le moment à nous en occuper, et
nous pouvons conclure ici notre travail, en disant quelques
mots sur la sèconde, c'est-à-dire sur Célle'de savoir quel
est le degré de pittoresque auquel adroit de prétendre la
péninsule, comparée sous ce'rapport à d'autres pays.
Si,Jau moment de1 terminer notre ouvrage, nous nous
permettohs'd'éèhanger' le cômpas du géographe contre le
crayon de l'artiste,' c'est que nous ne faisons que feéder
involontairement à i'habitude du pèteHn, qui après avoir
consacré Sa journée' à dissëqueri'et à'aûàljsër' la nature,
aimtf à'VBhir le'SO'ir'Se tBpôser 'de' son périible labeur'de
Savànt, 'en embrassant d'un regard d'artiste la1 vateté côntfrëe
qu'il a étudiée, et en confondant toutes Ses impressions
danâ le seul sentiment du bèâu.
Puisque chaque parallèle eiltre deux objets d o i t s'appuyer
•sur les mêmes termes' de comparaison, au risque de man