2 3 2 GÎOGBAPHIE PHÏSIQCE.
Lorsque après avoir quitté le Bergamâ-tchaï, nous continuons
à longer le littoral pittoresque du beau golfe de
Tchandarlyk, nous n'y rencontrons plus aucun cours d'eau
digne d'être mentionné. Il en est dè même de la côte occidentale
du golfe de Smyrné jusqu'à la grande saillie qui
forme l'entrée de la baie de Smyrne et qui constitue le delta
du Guédis-tchaï, dont nous-allons nous occuper.
- Le Guédis-tchaï a ses sources dans le voisinage de celles
de l'Adranas-tchaï,, entre le village Tcbavdyr-hissar et le
bourg de Guédis, à cinq lieues à l'ouest du premier et à trois
au nord du second. Sur une distance de' seize lieues environ,
il court au sud-ouest; mais dans les parages de 'a
ville de Yénicher, il se relève au nord-ouest, puis redescend
au sud-ouest et se dirige à l'ouest en décrivant des
courbes assez nombreuses et en se relevant de plus en plus
vers le nord, jusqu'à ce qu'enfin, à cinq lieues dé son
embouchure, il tourne brusquement au sud-sud-ouest. Sa
longueur totale-est de près de soixante-huit lieues; et, bien
qu'il décrive plusieurs circuits, cependant la distance en
ligne droite, de ses sources à son embouchure,.est d'environ
cinquante lieues; il ne dévie donc de la ligne droite que
de dix-huit lieues seulement. Dans son cours supérieur, il
est fréquemment resserré par les rochers; ainsi, prèg de
ses sources, dans les parages de la- ville de Gnédis, qui,
selon M. Texier, a 1226 mètres, il se trouve bordé de
rochers escarpés, et quatre lieues plus bas, il traverse un
derbenl ^défilé) dont M. Texier a déterminé la hauteur à
413 mètres au-dessus du niveau de la mer. Dans les parages
de Yénicher, la rive droite du Guédis-tchaï est hérissée
de rochers, quoique la rive opposée'Soit assez basse;
le village susmentionné n'est situéque de très-peu au-dessus
. c h a p i t r e y. , •58,1
de la rivière; ainsi, la hauteur de celle-ci peut y être environ
de 400 mètres, celle de Yénicher étant, dapres ma
mesure, de 412 mètres. Près du village Sergi.i.(,à l'ouest de
Yénicher), le Guédis-tchaï est traversé par un beau pont en
• pierre connu sous le nom de Tchapà-lépé Keuprusst. Entre
ce village et Yénicher, la rivière roule dans une gorge profonde,
au milieu d'une contrée montagneuse qui offre un
très-beau coup d'oeil, vue du petit, café, nommé Gaamgaya
,- situé pittoresquement sur un rocher à une élévation
de 625 mètres.
A Aîné, à l'embouchure du Démérdji-tchaï, la hauteur
du Guédis-tchaï a été déterminée par M. Hamilton à
163 mètres, détermination qui offre la plus parfaite concordance
avec celle que j'y ai faite après lui. A mesure
que la rivière sort de la région montagneuse de la Calaca-
• eumïne ou Phrygie brûlée, ses rives s'abaissent et son cours
se ralentit considérablement; en sorte qtfen entrant dans
la vallée bordée au sud par le Bos-dagh ou Tmolm des anciens,
il prend souvent le caractère d'un cours d'eau de
steppe, et sa hauteur ne dépasse pas:de beaucoup le niveau
de la mer; à Manissa, cette hauteur n'est que de 58 mètres.
Ainsi, sur une ligne de quarante-huit lieues, comprise
entre la ville de Guédis et la ville de Manissa, la différence
des hauteurs est de 1208 mètres, ce qui donne.une pente
d'environ 24 mètres par lieue ; mais elle est bien plus considérable
lorsqu'on prend la différence seulement entre Guédis et
Aîné, comprenant une ligne de trente-deux lieues environ.
Or comme la hauteur de la rivière à Aîné est de 163 métrés
la différence de hauteur sera de 1103 mètres, ce qu.
donne une pente moyenne de plus de 32 mètres, par heue.
Sa pente est encore plus forte entre la ville de Guédts et le