3 1 2 GÉOGBAPHIE PHYSIQUE.
que très-peu d'eau même à.la.fin de décembre, où je l'ai
traversé à gué avec la plus grande facilité, tout à côté des
restes d'un très-beau pont antique, qui se trouve à l'endroit
où la route conduit de Gunedjé à Démotica. Ce pont repose
sur trois arcs, et il s'est écroulé à sa moitié. .
Le Kodja-tchaï est également à sec pendant l'été ; ainsi ,
| | n'ai presque pas trouvé d'eau dans les parages de la
ville de Biga, et, à une lieue et demie au sud de cette
ville, son iït desséché n'offre même que des dimensions
très-médiocres. Mais dans la plaine de Tchan, il forme un
cours d'ean assez considérable, quoiqu'on puisse partout
le traverser à gué.
Enfin, le Kirkagatch-sou, dans les parages d'inova,
coule dans une plaine ; mais, lui aussi, il n'a qu'un volum^
d'eau peu considérable.
Il est difficile de décider laquelle, des trois branches du
Kodja-tchaï portait le nom de Granicus, illustré par la victoire
d'Alexandre le Grand.
A trois lieues environ ausud-onest deLapsaki (Lampsaeus
des anciens) débouche, à une lieue et demie au nord du
bourg Bergas, le Bergas-sou, que, dans ces parages, j'ai
trouvé (du moins en août) complètement à sec. Cependant,
son lit est large et hérissé de blocs; et les habitants m'ont
assuré, ainsi que cela est très-probable, que pendant l'hiver
il roule un volume d'eau assez considérable. Sa longueur
totale est de sept lienes environ, et sa source se trouve
à cinq lieues à l'est de Bergas. Il coule d'abord du nordest
au sud-ouest, et puis tourne au nord-nord-ouèst.
A cinq lieues au sud - ouest du Bergas-tchaï, débouche
le Rodos-tchaï, tout à côté du château de Kalé-Soultanié,
plus généralement connu sous le nom de Tcha-
.'CHAPIMIE V. 2, 3
nak-kalèssi (Château des Poteries), ou de Dardanelles,
résidence des consuls européens. Il forme à son embouchure
beaucoup de marais dont les exhalaisons ne contribuent
pas peu à la réputation d'insalubrité que possède la
contrée limitrophe, et surtout Tchanak-kalessi. Le Rodostchaï,
qui est large près de son embouchure, se rétrécit
rapidement à mesure qu'on le remonte. Sur une longueur
d'une lieue et demie ( depuis Tchanak-kàlesSi),. il se trouve
bordé par des hauteurs trachiliques , et, quoique.assez
rapide, il est sur tout cet es; :ïce parfaitement guéable en
été. Ses sources se trouvent dans le îchamlu-dagh qui, en
ligne droite, est à sept lieueS, au sud-est, de Tchanakkalessi.
Il coule d'abord au milieu de rives assez élevées;
puis tourne au nord-ouest, et enfin à l'ouest. Sa longueur
totale peut être évaluée à huit lieues environ.
La rivière a conservé assez bien son nom antique, qui
était Rhodius, et qui sé trouve déjà mentionné par Homère.
Strabon 1 indique correctement son embouchure en la plaçant
entre Abydos et Dàrdanus. Quant â Pline, le passage
que nous avons cité relativement à la disparition complète
de plusieurs eours d'eau chantés par Homère, il renferme
sans aucun doute une exagération, du moins à l'égard du
Rhodius. Les anciens, êt surtout Pline, ne se laissaient que
trop Souvent entraîner par leur imagination dans l'appréciation
des phénomènes physiques, St on a souvent la plus
grande difficulté à traduire en termes précis l'idée qu'ils
attachaient aux mots de grand ou de petit toutes les fois
qu'ils ne lés exprimaient pas en chiffres, ce qui ne leur
arrivait pas fréquemment.
••1. L. xut.