52 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
et 97°44; les'plus rares sont 128"30, 113">68, 110™43,
92"57, 103°94 et 162ra42. Les minima s'y Irouvent représentés
(abstraction faite des quelques bas fonds locaux)
par des chiffres compris entre 3"25 et 8"12, tandis que,
dans le Bosphore, ils sont, comme on se le rappelle, de
3°656 à 5"484, et les maxima de 98"050 et 117"82;
dans les Dardanelles, les minima sont de 5"484.et 9" 14,
et les maxima de 129° 88.
Mais ce qui fait le plus valoir le contraste que présentent
les trois canaux en question entre le résultat que
donne la comparaison de leurs profondeurs respectives,
et celui de leurs dimensions, c'est la concordance frappante
qui ressort du rapprochement des moyennes de
leurs profondeurs; en effet, nous avons vu que celle du
Bosphore ést de 27™ 42, celle des Dardanelles, de
23°" 764; or, en prenant la moyenne de 197 sondes que
renferme dans les limites susmentionnées la carte hydrographique
de la Manche publiéepar le dépôt delà marine1,
nous aurons pour ce détroit une profondeur moyenne de
32,48 mètres.
Comme le phénomène des marées n'exerce pas d'influence
notable sur le Bosphore et les Dardanelles, tandis qu'il
détermine dans-les courants du détroit de la Manche les
contournements les plus variés, dirigés presque dans tous
les sens", il en résulte que, sous le rapport des courants
1. Carte générale des sondes de la Manche, faite en 1840 et 1841 sur le bâtiment
à vapeur le Flambeau, commandé par le capitaine Saulnier de Vauchello,
publiée sous le ministère 'du vice-amiral Mackau,, en 1846. — Cette excellente coite
est la réduction de celle en trois feuilles qui renferme un.r.éseau de sondes beaucoup
plus nombreuses; mais le travail'réduit, dont nous nous sommés servi, répond
suffisamment.à l'objet que nous' nous, étions .proposé.
2. Tableau des courants occasionnés par la marée dans la Manche, par
M. Mounier . ingénieur-hydrographe de la marine.
CHAPITRE II. 53'
constants, tels que ceux qui dominent dans le Bosphore
et les Dardanelles, il serait difficile d'établir aucun parallele
entre ces derniers et le détroit de la Manche. '
En passant maintenant du détroit de la Manche a celui
du Gibraltar1 pour le c o m p a r e r au Bosphore et aux Dardanelles,
nous trouvons que si, d'un côté, la différence
qu'il présente sons le rapport de la longueur et de la
largeur à l'égard de ces deux derniers, est moins considérable
que celle qui résulte de leur comparaison dans ce
sens avec le détroit de la Manche, le canal de Gibraltar
n'offre point sous le rapport de la profondeur le même
rapprochement que nous avons signalé, entre té icanal
gallo-britannique et lés détroits dn Bosphore et des Dar*
danelles.
En effet,' le détroit de Gibraltar, compris entre des lignes
tirées du port de Gibraltar jusqu'à Ceuta, ët du cap Plata
jusqu'à Tanger, a environ 32 lieues de longueur, «a plus
grande largeur, qui est entre Plata et Tanger, a près de
20 lieues, et son point du plus grand rétrécissement, qu. se
trouve entre le cap Al-Kazar et le phare de Tarifa, a environ
11 lienes. Il est donc presque 5 fois plus long que le
Bosphore, et plus .de 2 fois aussi long que le détroit des
Dardanelles; son point du plus grand rétrécissement a
presque 44 fois la largeur du point le plus étroit du Bosphore
et 22-fois de celui des Dardanelles.
Les travaux hvdrographiques que nous possédons sur le
détroit de Gibraltar sont malheureusement trop incomplets
pour permettre d'en déduire une moyenne de profondeur,
car sur les meilleures cartes anglaises, françaises et espa-
.1. The Strait of Gibraltar, by capt. Will. Henry Smith, 1883.