5 0 4 GÉ O G R A P H I E PuysiQDE.
La chaîne du Tchitchek-dagh ; dont la crête centrale se
trouve à quinze lieues environ au sud-ouest de la ville de
Yuzgat, étend ses ramifications; presque jusqu'à cette dérmere,
dont les-environs immédiats sont hérissés d'une
foule de hauteurs plus ou moins arrondies, séparées par des
vallées profondes qai se présentent quelquefois comme des
précipices. Du côté du grand plateau tertiaire du Bozok, le
revers sud-ouest de la chaîne du Tchitchék-dagh offre des
embranchements moins compliqués et sortent moins acteri- '
tués que du côté opposé; cependant ils forment encôre une
bande très-large'de collines arrondies qui, comme une vaste
ceinture, entourent cette partie de la montagne et la rattachent
insensiblement au long groupe de chaînes granitiques
qui séparent le plateau du Bozok des bassins du grand lac
Salé et du Kizil-Irmak. En effet, la partie du plateau de
Bozok, qui s'étend entre le groupe susmentionné-et lé
Tchitcbek-dagh, est sillonnée de hauteurs arrondies* échelonnées
sur des lignes qui courent de sud-s'ud-ést au nordnord
ouest, et qui se Confondent avetf les coûtri^forts du
revers sud-ouest du Tchitehek-dagh, contre-forts également
composés de collines arrondies , séparées les unes des autres
par des gorges profondes ou des renflements revêtus
d'une superbe'végétation , ce qui les distingue dés hauteurs
du plateau du Bozok, dont les surfaces pulvérulentes et nues
respirent le caractère d'une solitude stérile. Près du petit
village turkmène de Tuluk, qui est déjà situé dans le domaine
J e ces contre-forts, la contrée a une hauteur de 1192 mètres.
La présence des tribus Kurdes et A vchàres, qui venaient
de reprendre leurs quartiers d'hiver au milieu duTchitchekdagh,
qu'elles quittent pendant les grandes chaleurs pour se
transporter sur l'Ouzoun-yaïla , m'empêcha màlheureuse-
CHAPITRE X. 508
ment de pénétrer plus avant dans l'intérieur de la chaîne et
d'en explorer là niasse centrale ; les efforts que j'avais tentés
dans ce but échouèrent complètement devant le refus obstiné
de mes guides de m'accompagner dans une; contrée où, selon
leur assertion, nous étions exposés à des dangers trèssérieux,
assertion qui m'avait été d'ailleurs exprimée de la
manière la plus positive par le pacha de Yuzgate lui-même,
sous la juridiction nominale (du moins à cette époque)
duquel ces tribus turbulentes se trouvaient placées,
A l'aide des ramifications de son extrémité occidentale,
la chaîné du Tchitchek-dàgh touche à celle du Dénék-dagh ;
c'est une chaîne peu élevée dirigée de sud-ouest au nord-est,
ayant une longueur de dix lieues environ, sur une largeur
moyenne de près d'une lieue; elle se termine au nord-est
par un renflement qui fait partie du plateau qu'arrose le
cours supérieur du Délidji-Irmak. Presque vers sa moitié la
chaîne présente une dépression en forme de col par laquelle
passe la route qui conduit de Yuzgàte à Angora ; cette
route traverse une contrée assez unie qui n'offre que fort peu
de montées ou de descentes ; en revanche, le revers, occidental
du Dénék-dagh s'incline par une pente assez forte
vers Yachkhan, situé près de la rive droite du Kizil-Irmak.
Par son extrémité méridionale, la chaîne du Dénék-dagh
se rattache au Beyrak-dagh qui constitue lé massif le plus
septentrional de toute une série de chaînes, dirigées le plus
souvent de nord-ouest au sud-est et qui 'sont désignées
par lé nom collectif: de Yidébel-dagh. Ce groupe forme
une bande courant de nord au sud et comprise entre
les villages Karakédjéli et Yarapazoun d'un côté, et de
l'autre entre le Tchitchek-dàgh et le Kizil-Irmak; elle a
en ligne droite une longueur de trente-deux lieues sur