(38 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
bien qu'elle continue à serpenter à travers les vastes plateaux
de la Gâlatie, où, sans avoir encore ife caractère
agreste et sauvage qu'elle présente plus bas, elle n'en coulepas
moins dans un lit profond, bordé des deux côtés par
des hauteurs arrondies et déboisées, c'est le caractère
qu'elle revêt au milieu des plaines nties qu'elle traverse
au sud de la chaîne de l'Ala-dagh; aussi, lorsqu'on suit la
route qui conduit de Nalakhan à Beybazar, et qui ne passe:
pas loin de la rivière, on ne peut apercevoir cèlle-Ci que
fort rarement à cause des hauteurs linéaires qui la bordent
des deux côtés. A mesure que la rivière sort des vastes et
uniformes plaines de la Galatie, et se rapproche des contrées
montagneuses de la Phrygie et de la Bithyriie, de
beaux massifs de rochers remplacent les hauteurs nues et
arrondies de cës rives, et depuis Tes parages d'Eskicher
jusqu'à ceux dé Léfké, c'est-à-dire sur une distance de près
de 18 lieues, la riviète se creuse souvent un passage à travers
dès montagnes considérables. Au nord de Lefké, le
Sakària se déploie plus librement, mais il se trouvè encore
par-ci par-là resserré par des rochers et destlervent1 jusqu'à
ce qu'enfin , dans lés parages du lac Sabandja et du bourg
d'Adabazar il entre franchement dans le domaine des surfaces
plus ou moins horizontales qu'il ne quitte plus, et ou
il décrit mille détours capricieux, comme pour se dédommager
de sa longue captivité. Dans la proximité d'Adabazar,
la hauteur de la plaine est.de 120 mètres; à K lieues au
nord-est de ce bourg, la plaine n'a plus, en moyenne, que
108 mètres. La rivière s'y sépare èù deux bras qui, en
décrivant un demi-cercle, laissent au milieu une île qui se
t. Les Tares désignent par dervent les défilés et tous les paysages étroits en
général.
CHAPITRE IV". ' 13 9
rattache aux deux rives moyennant un g ^ g
connu sous le notn P™1
ces parages, le Sakaria a des rives basses et roca,Heu e
est u profond, mais très-rapide; cependant ,1 perd de
S I en p us de sa rapidité à mesure qu'il s'approche de
mbouchure; à une lieue et demie » « g
nommément dans la proximité du village U f c g
rivière-a une lageur considérable, ma,s elle coule lente
ment; de magnifiques taillis, qui haussent ses rives > |
masquent de tous côtés, et on la vo,t s'avancer vers a mer
comme à regret, s'efforçant de retarder le moment de
on arrivée par des détours sans fin. Près d'Indjésou, a
ve droite e t au niveau de la plaine, mais la rive gauche
¡ encoré resserrée par des rochers; enfin M M P -
paraissent et s'aplanissent aux approches immédiates de
'embouchure par laquelle le Sakana verse dans la mer ™
volume d'eau considérable, abondamment chargé de detritus
, enlevés à tant de sols divers pendant ses courses
vagabondes. . t, , ... ..»„:„
Comparâtivemént avec les autres- rrneres de 1 Asie
Mineure, le Sakaria peut être considéré comme profond,
mais cette profondeur n'est ni assez grande, -m surtout
suffisamment soutenue, pour, répondre aux exigences
S navigation fluviale exéentée sur une vaste échelle,
et il n'est guère probable que dans son état actuel le
Sakaria puisse jamais se prêter au service des bateaux a
vapeur. Depuis sa source jusqu'à l'embouchure du Tchoubonk
tchaï sa largeur est peu considérable, elle n acquiert
un développement plus grand qu'au-dessus de, I embouchure
de la rivière susmentionnée. Au-dessus de celle du
Poursak elle a de 30 à 40 mètres de largeur; v.s-a-vis de la