CHAPITRE Vil. 3S3
Au sommet du rempart d'où la cascade pétrifiée se précipite
en larges lames qui simulent autant de gerbes écumantes,
on voit ces coupes alignées comme au cordeau. Souvent
elles se trouvent frangées à leur partie inférieure et reposent
sur une rangée circulaire d'immenses ciselures; pardessus
tous ces chefs-d'oeuvre du grand atelier de la nature,
se voûtent des masses globulaires blanches comme de la
neige, et ressemblant aux coupoles arrondies d'une cascade
bouillonnante. Le grandiose de ce spectacle rehaussé
par le magique effet dès rayons solaires, dépasse tout ce
que l'imagination la plus féconde pourrait engendrer, et
l'on ne peut hésiter à aceorder à cette cascade pétrifiée la
même place parmi les phénomènes d'incrustation, que celle
que la cataracte de Niagara occupe parmi les chutes d'eau
connues jusqu'à aujourd'hui, tant l'oeuvre des sources
incrustantes de Pambouk-Kaléssi l'emporte en beauté et en
dimension sur tout ce que l'Europe nous offre en ce genre,
comme par exemple lés environs de Clermont et surtout
ceux de Tivoli.
Comme la plate-forme de la terrasse supérieure nous
présente un mélange continuel des oeuvres de la nature et de
celles de l'art, on y voit fréquemment les sarcophages et les
monuments de la vaste nécropole d'Hiéropolis, non-seulement
entourés, mais encore envahis par les dépôts tufacés,
en sorte que dans plusieurs endroits, la puissance de ces
derniers qui reposent sur les monuments susmentionnés
pourrait fournir la moyenne annuelle des dépôts, si l'époque
de la fondation des monuments qui les supporte pouvait
être rigoureusement déterminée. Je joins ici le croquis
(fig. 5 et 6) de deux groupes de monuments où la superposition
du travertin se manifeste d'une manière très-évidente.