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c'est une source saline d'une température qui n'est point
supérieure à celle de l'air; le Chlorure de sodium qu'elle
tient en dissolution parait être très-concentré; aussi est-elle
1 objet d'une exploitation. On la conduit à l'aide de petites
rigoles dans des bassins quadrangulaires où l'eau s'évapore
promptement, et dépose une couche épaisse de sel criatallisé.
A peu de distance de cette source salée, on en voit une
dont l'eau est très-fraîche et parfaitement potable ; elle- se
trouve sur une colline de grès rouge, d'où le regard embrasse
la vaste plaine horizontale qni se déploie au sud
jusqu'au pied de la grande chaîne, composée des monts
Terguel, Terdjiret Ilan. La hauteur de cette colline est de
1653 mètres. L'eau douce de la source s'écoule vers la
salme, qui n'est qu'à une demi-lieue de marche de la première.
La seconde source que j'ai observée dans les pai-age^
limitrophes de Sivas, se trouve à trois lieues environ au
nord-ouest de cette ville, non loin du Yildyz-irmak, sur uno
colline revêtue d'une écorce de teinte jaune que déposent
les eaux de cette source. Elle est d'une température, peu
supérieure à celle de l'air, et jouit d'une certaine reputation
à cause de son efficacité contre les affections rhumatismales.
Aussi est-elle très-fréquentée par les habitants de
Sivas; elle a un goût légèrement sulfureux et pourrait être
comparée peut-être aux eaux d'Enghien.
Une source salée très-analogue à celle que je viens de
signaler au sud de.Sivas, se trouvé à quatre lieues au sud
de la ville de Total, à peu près à une lieue au nord-est du
village de Baulus. On y voit un petit bassin connu simplement
sous le nom de Touz-glieul (lac salé), . creusé pour
CHAPITRE VII. '' 36«
recevoir l'eau salée que l'on puise dans un puits voisin et
que l'on conduit au moyen de petits canaux. Après avoir
rempli ce bassin divisé en plusieurs carrés, l'eau s'évapore
et laisse une belle nappe cristalline de sel très-pur. La
profondeur du puits est de 4 mètres 20 centimètres audessous
de la surface du sol, dont l'altitude est de plus
de 1200 mètres.
A dix-huit lieues au sud-ouest de Tokat se trouve, près
du village de Sulusaraï, une source chaude légèrement acidulé.
On la voit sortir du pied d'une masèe de serpentine
qui se dresse sur le bord gauche du Tchékérek-son, à l'endroit
où ce torrent tourne brusquement au nord-nordouest.
L'eau est recueillie dans un bassin qui se trouve
dans l'enceinte d'une misérable baraque, dont les matériaux
de construction laissent apercevoir quelques fragments de
colonnes de marbre blanc. Le bassin a 1 mètre 25 centimètres
de profondeur, la température de l'eau est de 38° 6,
celle de l'air extérieur étant de 24°. Le surplus du bassin
forme un petit ruisseau qui débouche dans le Tchékéreksou;
Tout à côté de 'la source chaude se trouve une source
d'eau froide dont la température n'est que de 8°, et conséquemment
de 30° inférieure à celle dé la source voisine, et
de 16" à celle dé l'air. Le goût acidulé de la source chaude,
sans la moindre trace de soufre, la rend très-àgréable à
boire après que l'eau s'est refroidie. La hauteur de cette
source est celle du village de Sulusaraï, qui est de 1000
mètres.
A quatre lieues environ au sud-ouest de Tarsus, à côté
du village d'Élissoluk, se trouvent plusieurs sources chaudes
disséminées dans une dépression où, faute de pente,