194 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Le nom moderne de Yéchil—irmak n'a point d'analogie
avec celui d'Iris qu'il portait jadis. Les anciens ne nous
ont laissé presque aucun détail à l'égard de cette rivière,
bien que l'un des plus célèbres géographes de l'antiquité
fût né sur ses bords. Au reste, rien ne prouve mieux le
peu d'importance qu'attachaient les anciens à tout ce qui
peut intéresser la géographie physique et les sciences
exactes en général, que la brièveté dédaigneuse avec laquelle
Strabon parle d'Amasia , sa ville natale. Dans le
très-court passage relatif à l'Iris1 , il ne cite que deux
affluents de ce dernier, savoir, .le Lyeus et le. Scytaa>, dont
le premier ne peut être que le Guerméli-tchaï ; puisqu'il le
fait sortir de l'Arménie; et l'autre doit être, soit leTchéterlu
irmak, soit leTchékérek-sou, parce qu'il le fait déboucher
dans l'Iris, là où celui-ci tourne au nord près de
Gazeura (Turhal ). De plus, Strabon dit que l'Iris passe, à
côté des murs d'Amasia, tandis qu'aujourd'hui iltraveise
cette ville ; ce qui prouve que cette cité célèbre n'occupait
pas exactement la place de l'Amasia actuelle. Déjà, à l'époque
de Busbek % Vhislraversait la ville comme il le fait
aujourd'hui.
A cinq lieues et demie à'l'est du Yéchil-irmak, se trouve
le Termé-tchaï, dont nous remettons la description à plus
tard pour les raisons énoncées à l'égard du Gnerméli-tchaï.
D'ailleurs, la contrée qu'il parcourt nous fournira, nonseulement
sous le rapport de la géographie, mais aussi
sons celui de tontes les sciences physiques, un intérêt
tout particulier, parce que, sans appartenir aux contrées
les plus lointaines et les moins accessibles de l'Asie Mineure,
1. L. x(l, 8. — S. Ep. «in., p. 73.
•CHAPITRE IV. - M
la région traversée par le Termé-tchaï est encore, jusqu'au--
jourd'hui, à tout égard, une véritable « H M m M M I De
plus, cette «ontFée est le siège d'un dès mythes les plus
anciens «teil'ântiquiKH je veux dire le: mythe des Amazones,
que, dans-la partie archéologique de notré ouvrage, nous
nous proposons <ie discuter longuement, ayant fait de cette
question l'objet d'une étude spéciale. Pour ®e qui concerne
les renseignements que les anciens nous ont transmis sur
ce fleuve célèbre, ils sont aussi rares qu'incomplets; son
nom antique de Tkemodon est encore reeonnaissable dans
le nom estropié qu'il porte aujourd'hui, et il ne serait pas
impossible qu'il fit allusion à la proximité de quelques eaux .
chaudes, ou à des propriétés thermales attribuées !jadis à
l'eau de la rivière même. Plutarque, le géographe, dans
son Traité-sur les noms des fleuves et des montagnes, nous
aurait donné là-dessus des renseignements fort curieux,
si le passage-où iï.-si%gifc du Thétmodon nous était parvenu
tout entier!; malheureusement , il se trouve complètement
mutilé et à L'état de fragment, composé seulement
de.quelques ¡lignes interrompues, dans lesquelles il est dit
que le Thermodon s'appelait jadis Crystallm, parce que,"
même pendant l'été, il se couvrait de glaces Ce' passage
énigmatiqueest d'autant plus intéressant qu'il prouve que
Pétymol0gie;de l'ancien nom de ce fleuve reposait 'sur un
phénomène physique : as qui pourrait faire supposer que
le- nom de Thermodon, qu'il prit ensuite, pouvait également
avoir eu une semblable origine, et qu'aprêë avoir
rappelé la température basse de cette contrée, il fit plus
De mm et Mont, nom.; âp. Hudson, toi. fl» agr. surIf t. gr. min., t. II,
pag. 24.