144 GÉOGRAPHIE PHYSI0HE.
le développement peu considérable de l'Eunizy-tchaï,
lui donne une pente assez forte, car la longueur du
torrent étant environ 4 lieues, la hauteur de l'embouchure
d'environ 828 mètres, et celle de fa source de plus de
1000 mètres, nous aurons une pente de plus de 40 mètres
par lieue.
A 5 lieues au nord-ouest de l'embouchure de l'Eunizytchaï
se trouve celle de l'Ala-dagh-tchaï ou rivière d'Aladagh.
Elle sort de la pente méridionale de ce rempart, et
après en avoir traversé rapidement le domaine trachytique
de nord-est an sud-ouest en tournant ensuite au sud, elle
descend près du village Tchaïchlar dans le bassin lacustre
du Sakaria qu'il rejoint après avoir décrit une courbe au
sud-ouest. L'endroit où il se fraie un passage à travers les
montagnes pour descendre vers le Sakaria, est le seul où
l'on jouisse d'une échappée sur cette dernière rivière, lorsqu'on
suit la route qui conduit de Nalakhan à Beybazar, et
qui longe constamment (à une certaine distance) le Sakaria;
partout ailleurs ce dernier est masqué par les hauteurs,
mais dans l'endroit susmentionné, situé à 4 lieues à l'est de
Nalakhan, la contrée se relève en un plateau qui a 864 mètres,
et du haut duquel on embrasse l'immense plaine aride
et pulvérulente dont l'aspect monotone contraste agréablement
avec les deux bandes verdoyantes qui marquent le
cours de l'Ala-dagh-tehaï; ce petit torrent est assez rapide
près du village Tchaïchlar, et y a une altitude de 642 mètres.
Comme depuis Tchaïchlar jusqu'à son embouchure
la rivière a 5 lieues de longueur, et qu'elle en a également
près de 5 depuis le village susmentionné jusqu'à sa
source qui est dans les régions élevées de l'Ala-dagh, il
est à présumer que l'altitude de cette dernière doit être au
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moins le double du chiffre obtenu pour les parages de
Tchaïchlar.
Tout près de Nalakhan, c'est-à-dire à cinq lieues environ
à l'ouest de la rivière d'Ala-dagh, se trouve un ruisseau
nommé Mudurlu-sou ; il coule du nord-est au sud^ouest, et
ne contient en été que très-peu d'eau; mais son lit est assez
large, et sa hauteur de 765 mètres ; comme je n'ai point
remarqué de cours d'eau venant de Mudurlu à Nalakhan,
bien que j'eusse fait cette rou-te plus d'une fois, il serait
possible que le Mudurlu-sou dont il s'agit, fût le même que
l'Alan-sou, qui arrose une vallée dans laquelle on descend
en allant de Mudurlu à Nalakhan. Or, celte vallée s'étend
bien avant à l'ouest, en sorte que si l'Alan-sou débouche
dans la rivière de l'Ala-dagh, ainsi que cela m'a été assuré
par les gens du pays, il ne peut l'atteindre qu'à 7 ou 8
lieues au sud-est de l'embouchure du Turbalu-sou. L'Alanson
est très-peu considérable, mais il coule avec rapidité.
Après avoir quitté le vaste domaine tertiaire de la Phrygie,
le Sakaria reçoit plusieurs affluents, comme le l ur•
balusou et le Tchakal - tchaï, mais je les connais trop
imparfaitement pour en dire rien de positif.
Affluents de la rive gauche du Saltaria.
Les affluents occidentaux les plus considérables du Sakaria
sont :
Gunech-dagh-sou ou rivière du mont Gunech. Elle est
nommée ainsi parce qu'elle sort du versant oriental de ce
dernier, au pied du revers opposé duquel se trouve la
ville de Sevrihissar. Je l'ai trouvée complètement à sec au
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