3 7 8 GÉ O G R A PHI E PHÏSTQDE.
Enfin, parmi les sources salines dont l'Asie Mineure a
peut-être un plus grand nombre qu'aucun pays du monde,
les anciens ne signalent que celle d'e Touzla en Troade, car
il est probable que dans le passage de Strabon ainsi que
dans celui d'Athénée2, où il est fait mention des sources
salines près d'une ville Hamaxelum, située non loin du
cap Lectum (cap Baba), il ne s'agit que des parages en
question.
D'un autre côté, les anciens indiquent en Asie Mineure
beaucoup de cavernes à exhalaisons mortelles, qui n'y ont
pas été retrouvées. Ainsi, excepté le plutonium d'Hiéropoiis
dont j'ai parlé plus haut, Strabon 3 mentionne, près
d'une ville, Thymbria, qu'il place à quatre stades de Myus,
une caverne dont les miasmes pestilentiels frappaient de
mort les oiseaux qui volaient par-dessus. Si cette caverne
existe encore aujourd'hui, il faudra la chercher entre Baffi
et Aïné-koï (Magnesia ad Moeandrum des anciens,!, quoique
je n'aie rien trouvé de semblable dans cette partie de
l'Ionie. Le même auteur 4 cite une caverne dans la vallée du
Méandre, entre Traites (Aïdin) et Nysa (Soultan-hissarJ, et
il ajoute que les exhalaisons en sont mortelles pour les
personnes qui se portent bien, mais qu'elles opèrent des
cures merveilleuses sur les malades.
/Elien 5 place à côté de la ville à'Apollonia, située selon
lui près d'Epidamnus, sur le golfe Ionien, une source
vomissant du bitume , et non loin de là une crevasse d'où
jaillit une flamme qui répand une odeur de résine et de
soufre. Le même auteur 6 signale en Arménie une source
1. L. m M t L. m, I. — 3. L.I1V. — i. toc. cil.
5. Miscel., I. m i , 15.
6. Hist. Anim., L xvn, 31.
CHAPITRE VII. 37 3
à orifice carré, sortant de dessous un rocher, et qui vomit
des poissons dont les hommes ni les animaux ne sauraient
manger sans mourir. Les Arméniens s'en servaient pour
empoisonner les bètes fauves, très-fréquentes dans leur
pays.
Apollonius de Rhodes.' mentionne près du cap Acheruse
(Erégli du Pont ) la grotte de Hadès, d'où s'échappent
constamment des bouffées d'air froid.
Pomponius Mêla % après avoir décrit en détail le fameux
antre de Corycus, en Cilicie, dit qu'il s'en trouve un autre
tout à côté de ce dernier qu'on appelle Yantre de Trophonius
et qui exhale des miasmes mortels.
Xénophon mentionne dans les parages des Pyles ciliciennes
dès sources d'eau chaude qui sont probablement
celles dont nous avons parlé plus haut. Strabon 3 indique
non loin de Calcédoine ' (Kadikoï) et de Chrysopolis (Skutari),
une soureé qu'il nommé Agarilia et qu'il dit être
habitée par de petits crocodiles !
Enfin Ammien Marcellin 4 et Philostrate 5 signalent dans
le voisinage de Tyana ( Kisserhissar) une fontaine d'eau
froide'bouillonnant comme de l'eau chaude; c'est trèsprobablement
un des petits étangs circulaires dont nous
avons fait mention, ét que M. Hamilton 6 avait déjà identifiés
avec la source bouillonnante d'Ammien Marcellin et de
Philostrate; au reste, la fontaine que le biographe d'Apollonius
de Tyane nomme Asbameon, se trouve mentionnée
dans l'ouvrage attribué à Aristote 7, et quant aux proprié-
1. Argonaute, cant. h , vers. 729.
2. L. i, 13. — 3. L. XII. — 4. L. i int , 19. — 5. L. l, 6.
6. Besearches in Asia Minor, etc., TOI. I I , p- 302.
7. Mirab. ausc., c. 163.