3 , 8 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Beycher-sou reçoit un ruisseau considérable nommé Agamn
Tchaguir; il coule en serpentent au milieu d'une petite
vallée latérale dans laquelle se trouve le village deTchaouch-
S a d l r e c t i o " moyenne est de l'est à l'ouest, et sa Iongueur
de sept lieues environ. Ses sources se trouvent sur
un plateau trachytique à trois lieues environ à l'ouest du
village de Goloumia, où j'ai eu le bonheur de découvrir un
des plus beaux phénomènes volcaniques que présente
l'Asie Mineure, ainsi que nous aurons "l'occasion de le
voir dans la partie géologique de cet ouvrage. L'altitude
des sources de ÏAganin-Tchagmr est de 1438 mètres;
or, en admettant pour son embouchure la hauteur de fflÉv
mètres, qui est environ celle dé cet endroit de la vallée de
Beycher-sou, nous aurons pour l'Aganin-Tchaguir une
pente de 56 mètres par lieue.
, Excepté cet affluent, le Beycher-sou en. reçoitencore -un
très-grand nombre de moins considérables^ ''
Du côté de l'est, le Soglu-gheul donne issue à un raisseau
qui le met en communication avec le Tcherchambéhtchaï;
mais ce ruisseau était complètement à sec lors de
mon passage au mois d'août, ce qui prouve que ce n'est
pas par ce débouché que le lac a pu perdre ses eaux. Au
reste, le Tcherchambéh-sou est bien loin d'être alimenté
par ce lac seul, car ses sources" sont à huit lieues environ
de ce dernier et six lieues au-dessous dn village Trismadène,
également appelé Bos - Kirtnadène. ' Le Tcherchambéh
sou, après être descendu du massif montagneux
qui sépare l'Ala-dagh du Gheuk-dagh, se dirige au nordnord
est et opère sa jonction avec Te ruisseau susmentionné
à quatre lieues environ au nord-est du lac, puis il se
dirige au nord-eit en décrivant des courbes', et enfin s'ar
CHAPITRE VI. . 319
baisse à l'est-sud-est et va se perdre dans les marais, à six
lieues environ à l'est de la ville de Konia. C'est un cours
d'eau dont la longueur n'a pas moins de trente-deux lieues,
et qui reçoit de nombreux affluents. A cinq lieues environ
au-dessous de ses sources, à l'endroit où il traverse lè village
de Bos-Kirmadèné, sa hauteur est de 1138 mètres.
A quinze lieues environ au-dessous de Bos-Kirmadène,
dans lés parages d'Alibeï-koï, où le Tcherchambéh sort des
montagnes pour entrer dans la vaste plaine lacustre de
Konia, la hauteur du torreut est de 1030 mètres. En 1847,
le 23 octobre, lorsque je passai par Alibeï-Koï, le torrent
y était complètement à sec; mais la présence d'un beau pont
en pierre nommé Tchoumra-Keuprussi, prouve que dans la
saison pluvieuse le Tcherchambéh-tchaï n'est point guéable :
et ën effet, les habitants du village m'assurèrent que les
débordemérits de ce torrent causaient de grands dégâts
pendant l'hiver; cependant ils ajoutèrent à cette assertion
une observation curieuse : c'est que depuis un an et demi
le régime du torrent avait tout à fait changé, et qu'il continuait
à demeurer constamment à sec, tel que je le voyais.
Sans doute ce phénomène sé trouve en liaison avec le dessèchement
du Soghlu-gheul, qui, comme nous l'avons
observé, lui fournissait jadis son contingent d'eau.
Après être entré dans la plaine de Konia, le Tcherchambéh
reçoit, au-deSsous d'Alibeï-koï, plusieurs affluents qui
cependant ne suffisent pas pour l'alimenter d'une manière
régulière, car on voit par intervalle l'eau disparaître et le
lit du torrent demeurer à sec; en sorte que ce cours d'eau
d'une longueur assez considérable pourrait être comparé,
pour ainsi dire, à un tuyau thermûm'étrique dans lequel le
merc'uré ne stationne que par bulles interrompues, et dont