
ces masses , là où ne coule aucune soùrce , me permet difficilement de
leur attribuer une origine aqueuse (i).
Deux voyageurs européens se croisèrent ici avec moi; c’étaient deux jeunes
officiers qui revenaient de Kanawer, fort aises d’en être quittes. Ils étaient
allés jusqu’à Soungnum, où un de leurs porteurs avait déserté aVec tout leur
argent. Us me semblèrent n’avoir rien vu et n’avoir rien regardé.
Le So juin 1836.—- A Nagkundah, et séjour le i er juillet.
On descend • au-dessous de Mottialah dans un vallon assez profond; j ’y
retrouvai le Mimosa nepalensis, et plusieurs autres plantes qui indiquent une
élévation de i 5oom environ.
La rive gauche du ruisseau qui coule au fond de ce vallon s’appuie à
une arête de montagnes, dont l’autre face enferme une vallée, plus grande.
Hattou est presque au sommet de cette vallée. Le sentier remonte à une
hauteur considérable, et serpente fréquemment sous des forêts de Pins ( Pinus
a t tau ua ta \ : peu de Cèdres, point d e Rhododendron. L’humidité du sol et sa
fertilité sont extrêmes en divers lieux; c’est, après la route de Simla à Fagou,
la plus pittoresque que j ’aie vue dans ces montagnes. Sans les brouillards
épais qui enveloppent les cimes voisines et remplissent souvent les vallées,
on distinguerait au W. E . les neiges de Koudou. Mais il y a de'la magnificence
dans les détails de la végétation; le paysage peut se passer de ces beautés
lointaines.
Le Bungalow de Nagkundah, le dernier qui soit bâti sur cette route, est
s itué , comme Fagou , à une élévation considérable, 24°°“ à 25oo” , et dans
le lieu le plus favorable au coup d’oeil. En face, à l’orient, s’élève Hattou ;
une crête ondulée et chargée, comme les pentes de cette montagne elle-même,
, (1) (G. h. i 4° . ) Schiste argileux quartzeux, de la variété dominante entre Fagou et Mottialah.
Stratification excessivement contournée et variable.
(G. h. 14r. ) Calcaire gris de fumée, fissile, en couches subordonnées à ce Schiste dont il suit
tous les contournements.
(G . h. î/ja.) Variété du précédent, moins fissile. Sa texture est presque saccharoïde, à grain
très-fin.
L’une et l’autre variété renferment de très-petits cristaux cubiques de fer sulfuré.
(G. h: i 43.) Conglomérat de fragments de Schiste argileux cimentés par du Spath calcaire.
. (G. h. 144. Variété du même.
Ce Conglomérat est physiquement identiquelà celui de Péteri, n° (G. h. io5 ), et de Seraô.
Les rapports de gisements avec les Calcaires et les Schistes argileux qu’il accompagne, ne sont
pas moins obscurs. Je regarde comme certain qu’il ne forme que des lambeaux superficiels à la
surface deces terrains et au voisinage du Schiste et du Calcaire.
d épaisses forêts, conduit à sa base ; elle sépare les eaux de la Jumna de celles
du Setludje. Celles qui coulent au nord, tombent dans le Setludje au-dessous
de Romarsen; celles qui descendent au sud, entrent dans le Guirri,
et de là dans la Jumna et le Ganee.
Orage terrible dans la nuit du 3o juin au 1" juillet. La pluie continua
de tomber avec violence le matin; et le ciel demeurant très-menaçant, je
jugeai prudent.de rester tout le jour dans la solide maison où j ’étais établi.
^ } a foi11 d un bungalow indien à une auberge d’Europe. On n’y
trouve que les quatre murs et le toit, mais, dans le mauvais temps, les
murailles les plus grossières sont préférables aux tentes les plus riches; il
n y a point de sécurité sous une tente. C’est avec un plaisir extrême que
je donne une roupie (2f,5o) par jour, au valet de la Compagnie, pour acheter
la jouissance d’une maison. Je m’y sens chez moi. Il faut avoir vécu
deux ans, comme je le viens de faire , hors de chez soi, pour comprendre ce
plaisir. Le seul avantage dlune tente pour un voyageur, c’est qu’il s’y trouve-
si peu à l’aise, qu’il n’est tenté de s’arrêter en aucun lieu et qu’il a hâte d’ar-
river.
Mêmes roches sur la route que dâns les journées précédentes, mais sans
Calcaires intercalés.
Le 2 juillet i83o.-—A Kotgurh, en passant au sommet de Hattou et séjour le 3.
Hattou est le sommet le plus élevé d’une large croupe allongée du nord
au sud, qui domine considérablement toutes les autres montagnes du voisinage
immédiat. Ses pentes, très-roides du côté de l’ouest et vers ses extrémités,
s’abaissent plus doucement au levant. Elles sont couvertes de forêts
épaisses et humides, dont les ' clairières sont de riches' prairies. Le
Fraisier abonde vers la base de la montagne et autour de Nagkundah. Dans
ces lieux fertiles, son fruit acquiert presque le volume de la fraise des Alpes.
Mais il est léger, inodore, spongieux; le lait seul y développe quelque
parfum ; la plante d’ailleurs est la même que celle d’Europe. L ’Mies circula-
ris et XAbies complanatà, le Larix deodara, l’Acer glabrum, le Taxas nepalensis,
et l’espèce de Tilia que j ’ai rencontrée déjà plusieurs fois, composent la
forêt, aveél'e Quercus diversifolia qui y domine. Le dernier, seulement, parvient
jusqu’au sommet de la montagne, mais rabougri. Cependant c’est à cette
hauteur même qu’il atteint, autour de Jumnoutri et sous la cime de Rédar-
Ranta, ses plus grandes dimensions.
Le gouvernement a commencé un chemin qui doit conduire de Nagkun-
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