
est sensiblement le même que celui de B âri, dans la vallée dé la Jumna. Une des
plantes les plus communes'à cette hauteur est XAnernone parnassiflora N: ( i),
dont le périanthe , blanc en dedans, est cavé de violet en dehors. Autour de Seraô,
c’est-à-dire à peu près vers sa limite supérieure, cette plante, qui n est nulle
part aussi commune, offre presque constamment une monstruosité singulière.
Son périanthe est agrandi, informe, entièrement foliacé, et les carpelles au centre
de la fleur sont développées en un bouquet de petites feuilles. Ses étamines
semblent régulières. J’ai aussi observé une monstruosité semblable dans le
Iianunculus acris N. (2).
Deux plantes européennes', dont je n’avais pas encore vu même le genre
dans l’Inde, se trouvent ici communément autour dès lieux qu elles affectent
particulièrement chez nous pour leur habitation, 1 une le Dàctjrlis glomerata,
l’autre un Bromus que je n’ose déterminer, mais certainement une espèce
européenne.
G éologie. — Les immenses dépôts de blocs roulés que le Buddiar a accumulés
vers son embouchure dans la vallée de la Jumna, sur les pentes des
montagnes qui bordent ses rives, ressemblent extrêmement, par la nature de
leurs roches, à ceux qu’on trouve aux divers étages de cette vallée. Ce sont
les mêmes roches exactement et leurs variétés. A peine y a-t-il quelque différence
dans la proportion suivant laquelle les débris des unes et des autres sont
mêlés ensemble. Le Quartz grenu n’y est certes pas moins' abondant que dans
les anciennes aljuvions de la Jumna. Les Schistes talqueux, soit tendres et terreux,
soit compactes parla prédominance du Quartz, y sont également communs.
Peut-être les grands blocs de Gneiss et de Protogyne y sont-ils plus rares,
et les roches amphiboliques plus fréquentes. D’ailleurs, comme dans la Jumna,
l’Amphibole ne forme guère que des associations binaires, soit avec le Quartz,
sa couleur est alors noire, ses caractères évidents, soit avec le Feldspath, et
alors c’est de l’Actinote, et il est souvent douteux si ce n’est pas de la Diallage
ou du Talc endurci. Les blocs et les galets de Micaschiste se voient en égale
quantité que dans la Jumna.
Il est peu de ces roches que je n’aie retrouvées en place. La vallée s’ouvre à
Nagouânne entre des montagnes de Quartz grenu, dont la structure pseudo-
régubère ne dénote aucune stratification nettement déterminée. Il en est de
même à ce niveau dans la vallée de la Jumna. Ce n'est qu’au-dessus de Kôtneur
( i) Ànemone rimlaris- De.
(a) Iianunculus fibrosus. Wall. Cat.
que ia stratification de la même roche est très-sensible. Des masses très-
épafSses de Schiste talqueux, les mêmes exactement que j ’ai décrites dans la
vallée de la Jumna, sont enclavées dans ces montagnes de Quartz grenu.
Elles sont elles-mêmes'dépourvues de stratifications bien distinctes ; leur structure,
toujours plus ou moins schisteuse, est toujours extrêmement con-
tournée (1).
Au-dessus de K ô ti, leur alternance avec le Quartz est plus fréquente, et
elles forment des couches assez distinctes. Tout le terrain prend dès lors une
apparence de stratification; mais Si j ’en juge par la diversité des gisements
que j ai observés dans ses roches, cet. arrangement est fort tourmenté.
En effet, sur la pente des montagnes, dans un lieu où aucun accident
de son relief ne peut motiver de, déplacement dans Ses couches, j ’ai vu,
non loin de Sernaul, des bancs de Quartz d’une épaisseur énorine, plonger
au Nord-Ouest sous un angle de a o ^ e t , à 200“ au-dessus de l’affluent du
Buddiar que l’on traverse entre Sernaul et Seraô, des bancs de Schistes
talqueux, bien plus évidemment stratifiés que ces Quartz, dirigés du N.
au S., plongent à XOuest de 15". Ailleurs enfin, les strates n’ont aucune
inclinaison.
Autour de Serao, elle est très-faible; les Schistes talqueux qui alternent
en couches redoublées avec les bancs de Quartz, sont inclinés de moins de
io° au N .N .O , ; mais là, le terrain se complique de termes nouveaux. Ce sont
des Calcaires de variétés diverses. Je n’ai reconnu en place que des: Cipolins
imparfaits, Calcaires grenus, saccharoïdes, à grain fin, et blancs, en veines
enlacées avec des veines de la matière talqueusè fG . h. g 5. ) . La disposition de
la matière-calcaire dans cette roche est exactement-la‘même que celle du
Quartz dans les bancs voisins de Schistes talqueux. Le Calcaire y forme, comme
le Quartz, des amas allongés ou lenticulaires qui se renflent et s’étranglent
çà et là, et pénètrent plus ou moins toutes les parties de la roche.
Ailleurs, de même que le Quartz, qui pénètre dans une proportion variable
tous les bancs de Schistes talqueux, s’en sépare quelquefois tout à
fait pour y former des couches subordonnées de Quartz blane compacte.
(1) (G . 1i. 92.) Schiste argileux, micacé, intercalé dans les roches de Quartz et de Talc au-
dessus de Kôtneur. A rapprocher, pour le gisement et les caractères minéralogiques, des
n os ( G. h. 61 ) et (Gy h . 62 }.
p ( G. h. 93. ). Variété des roches ( G. h. 55 ) et ( G. /¿/36 ) prise au même lieu. Le Feldspath (?)
rose y forme de plus grands amas. Celte substance y fond-également sans p e in e , en un verre vert
de b outeille, et bouillonne lant qu’elle demeure exposée à la flamme.