
Au-dessus, de cespremières neiges, je ne tardai pas à en voir; d’autres, et
bientôt toutes les. ravines. ombragées- eu lurent remplies* Le vallon n est
rature et d’humidité, cette gouttelette, ballottée dans le tube vide, pù elle voyage librement quand
l'instrument est horizontal, s’oxyde et dépose sur les parois du tube une crasse terreuse qui
en détruit la transparence parfaite, et finit par rendre les observations difficiles à lire dans la
branche inférieure. Cependant son volume très-petit diminue sans cesse par les quantités nouvelles
d’oxyde qu’elle dépose sur le verre, et peut-être à la longue se détruit-elle entièrement
de ceite manière. Mais bien avant ce terme, elle s’enveloppe de l’oxyde terreux qu’élle a déposé
sur les parois du tuhe, et qui, lorsqu’elle retombe en bas, sur le sommet.de la courbure capillaire
, ne lui permet pas de se mêler avec le mercure qui la remplit; elle se pose dessus, séparée
par l’enduit terreux qui la recouvre. Des bulles d’air infiniment petites doivent toujours se trouvèr
entre les particules de cette crasse oxydée, et refoulées par le choc du globule pesant qu’elles
enveloppent, elles peuvent.s’insinuer entre le mercure et la paroi du verre dans la courbure
capillaire, s’y traîner lentement, et cependant, parla succession de ces chocs, gagner du chemin
à la longue, et franchir la courbure capillaire, ^articulation de Bunten, qui s’oppose.à leur
ascension dans le vide barométrique et qui.les accumule.dans un cul-de-sac.où leur existence ne
nuit pas à, la bonté de l’instrument,'a été surtout vantée à cause de ce .service.. Mais le baromètre
à. siphon est exposé à un accident bien plus grave qui le détruit sur-lè-champ, et que
l’ingénieuse construction de Bunten n’arrête pas toujours. Le voici.
La partie capillaire de la, courbure qui est censée,rester pleine de mercure dans quelque .situation
que l’on place l’instrument, à.qtielque choc qu’on l’expose , n’a point cette propriété. Il est
certain que des secousses la, peuvent vider, sinon , entièrement, du moins, en partie. Quand on
remet alors le baromètre.en expérience, l’air qui a occupé la place du mercure dans cette partie
du tube, au lieu d’être refoulé au dehors par Je. courant du fluide qui s’échappe de la grande
branche dans la petite, monte dans celle-là. Si la quantité est petite ou médiocre, la construction
de Bunten l’arrête ; si elle est plus grande, le baromètre est détruit g c’est ce qui est arrivé
à a des trois tubes que j’emportai de Paris, et que j ’amenai en bon état jusqu’à Brest, lis forent
placés sur le vaisseau dans une situation horizontale, visités de temps à autre, malgré l’inutilité
d’un tel soin, et quand je débarquai à Pondichéry, je.trouvai qu’il avait passé plusieurs grosses
bulles d’air dans celui engagé dans la montai» de mon instrument ; à Calcutta,je le changeai.
Les deux tubes de rechange étaient en bon état. J’en,substituai un , et c’est celui qui a voyagé
depuis jusqu’ici, sans éprouver, d’autres accidents que ceux que je, viens.de dire et dont il se
relève si mystérieusement. L’autre tube de rechange, ouvert à Dehli, se trouva hors d’état. Quelques
grosses bulles avaient passé au-dessus de l'articulation.
Comme la monture du baromètre, de, Bunten ne permet pas de voir la colonne de mercure
dans toute son étendue, on pourrait objecter peut-être, contre.des observations faites.avec cet
instrument , que l’air entré dans le cul-de-sac circulaire de son articulation, et que l’on n’y
retrouve plus une heure.après, en,a passé, non au dehors, mais dans le baromètre même/, et>
que si l’instrument ne .cesse pas de, faire marteau, c’est que la bulle adhérente aux parois du
verre n’a point gagné le sommet du tube, mais est restée engagée dans quelque partie de sa
longueur où elle divise sa colonne.'Mais pour s’apercevoir de cet acoident, on n’aurait pas.besoin
de voir- la continuité de celle-ci. Je connais.très-bien, par habitude, le volume de la gouttelette
de mercure qui, lorsque mon baromètre est parfaitement libre, d’air, excède la quantité qui
remplit toute sa capacité,.et se détache, tombe et voyage librement dans la courte branche
lorsque je renverse l’instrument, g entre de l’air, cet air en fait sortir du mercure, et quand
le renverse a l o r s l’instrument, la gouttelette susdite est plus grosse. C’est, ce que j ’observai deux
fois le 16 mai à. 8 h. du matin, en montant ,à Jumnoutri, et le 19 mai ■ Cursali, quand le
même accident se répète. Or, lorsqu’une heure après, le 16, mai, je remis mon baromètre en
expérience dans une autre staüon , et quand je reconnus la disparition de lagrossc bulle d’atr dont
quune large crevasse; ses pentes sont presque à pie. On traverse continuellement/
le torrent , lorsque le sentier ne saurait plus trouver place , pour passer
isur la pente opposée,, qui offre moins de difficülté pendant une faible
longueur ; puis Ton revient sur l’autre bord, et ainsi de suite. Les cimes
des montagnes qui s’élèvent sur l’une ■>et l’autre rives étant presque entièrement
couvertes de larges manteaux de'neiges, chaque ravine a sa cascade,
ou son torrent, ousesneiges., qui dégouttent àpeine.,Quelques-gradins étroits,
dont on ne saurait guère profiter poür monter vers le sommet de la vallée,
en raison de leur pente très-rapide, se déploient çà et là le long des
escarpements. Jusqu à 3ooo“ environ de hauteur absolue, ils sont couverts de
verdure , dafbres et ;darbrisseaux.; ’au-dessus, ils ne supportent que 'des
neiges.
Cependant les immenses murailles de cette large crevasses échanorent c à e tlà
plus profondément, sur la .rive gauche principalement, qui est en général la moins
escarpée. A 9 heures, après avoir traversé, un peu au-dessus des premières neiges,
un affluent considérable de la ri've droite, le Bundjiâli, j ’arrivai devant tin de ces
petits cirques latéraux. Son fond est loin d’être plat; c’est une pente assez rapide,
mais couverte de forêts,; une arête escarpée le partage, et descend jusque
sur les bords de la Jumna , qu’elle domine à pic. Je trouvai son sommet élevé
de 2940" ( 9645 t “ gl )ig près d’une chapelle où les Hindous font une première
station dévote. Ce sont quelques pierres posées les unes sur les autres) de
manière à former une espèce de petite voûte. On dirait la ruine d’un four de
sauvages ou d’une niche à chién. Quelques bâtons sont plantés à l’entour
avec des guenilles blanches *et rouges attachées au bout. Deux brahmanes
sont accroupis auprès, et n’y vont guère, je crois, que lorsqu’un étranger
y doit passer. Ils sont vêtus des mêmes haillons dégoûtants que tous les autres
montagnards, et dignes en toüt de leur autel. Sur celui-ci, les Hindous en
passant , jettent quelques fleurs; les plus belles ne manquent .pas ici. Le Rhododendron
arboreum-y varie de mille couleurs de l’éearlate et du cramoisi jusqu’au
blânc, par toutes les nuances intermédiaires. Les teintes de son feuillage
l’introduction m’avait tarit alarmé, je craignais qu’elle n’eût passé dans le grand triBe, et poür m’assurer
du fait-, je rerivérsai toüt à fait l’instrument, afin de voir quelle, quantité-de- mercure s’én
détacherait; et je n’en vis tomber dans la courte branche que la même très-petite gouttelette
dont l’expérience m’a si bien fait connaître le volume.
Ce qui recommande 'surtout le b&tdmètre de Bunten, c’est sa solidité. Aucun de mes tubes
ne s’est brisé. Mais l’adresse avec laquelle il travaille le vërre,-pourrait servir également a rendre
aussi solides des baromètres construits sur un principe différent, et le long usage que M. Ra-
mond a pu faire de ceux de Fortin, à cuvettes à fond iriobile, me les ferait préférer. Peut-être
ne fait-on pas assez fine la courbure capillaire du baromètre à siphon ?:;1: ;