
cultivées. Le chemin s’élève comme le lit du torrent, à une centaine de mètres
au-dessus de ses bords.
A i 5 i 8m (498ip * ) j ’observai les premiers Rhododendron arboreum. Cette
vallée est néanmoins une de celles où les plantes tropicales plutôt qu’alpines de
l’Himalaya, s’élèvent le plus haut. Le Buddiar lui-même, un peu au-dessus de
K ô ti, est élevé de- i 584m ( 6198 p a- ). La pente de ce torrent est plus rapide
que celle de la Jumna.
Le 25 Mai i 83o , de Kôti a Sernaul ou Sennaul. — A ce niveau et sur ses
bords, en face du lieu où j ’étais campé, est une sorte de baie creusée dans
la masse des montagnes, d’où découlent une quantité de petites source^. Une
forêt assez épaisse couvre cet espace, où régnent un calme et une humidité
perpétuelle. L ’Aulne y domine. ( Alnus obscura) ÿ atteignant plus de
20“ de hauteur, et associé à un mélange bizarre de Mimosa nepalensis, de
Saules , de Noyers et de Laurus pseudo-cinnamomum. Pour la première fois
depuis que je suis entré dans les montagnes, j ’y vis des Perroquets.
Au delà, le chemin s’élève rapidement sur les pentes des montagnes de
la rive gauche du Buddiar.
Buntchannegaon, village distant d’une heure de marche de K ô t i , est élevé de
1839“ ( 6o34 p H Tchoptargaon et Kosron viennent ensuite, chacun avec un
territoire assez étendu et très-fertile, sur la pente adoucie des montagnes.
Seruaul ou Sennaul, élevé de 221 im (7255p-a‘), est plus grand encore et n’a
pas moins de 5o maisons. Il a , comme les villages semblablement élevés de
la vallée de la Jumna, ses vergers de Morus vicorum et d’Abricotiers. Parmi
les arbres qui s’y mêlent, cultivés aussi vraisemblablement, plutôt que descendus
des forêts, est une espèce de Chêne, que j ’ai omis de mentionner
jusqu’ici, parce que je doutais quelle fût distincte du Quercus diversifolia: c’est
le Quercus ilicifolia N.- Je serais plus certain de leur différence si j ’avais vu
leurs glands; mais ces arbres ne font que défleurir.
Nos fusils à deux coups, la forme de nos vêtements, les recherches de
commodité que nous transportons avec nous, quand nous, voyageons dans
ces montagnes, donnent à leurs habitants la plus haute idée de notre sagesse.
Ils nous admirent, avec raison, comme des êtres très-supérieurs; et comme
ils nous supposent la science universelle et un pouvoir très-étendu sur les
choses, nous sommes tous, à leurs yeux, des médecins. Ici, et à Kôti
déjà, de pauvres gens vinrent à mon camp pour me consulter, me montrer
leurs maux et me demander de les guérir. Us avaient la fo i, et se retirèrent
aussi tristes que surpris, quand je les renvoyai malades, comme ils étaient
venus, et sans remèdes. Il ne s’était présenté que des incurables. Un homme
avait amené son enfant aveugle; il semblait ne pas douter qu’avec un
couteau je ne pusse lui ouvrir les yeux et lui rendre la yue. C’était un
épaississement vasculaire de la cornée. Tous les cas étaient de cette nature
irrémédiables.
Le 26 Mai i 83o , de Sernaul à Seraô. _ Seraô est le dernier village de
cette vallée, situé à peu près comme Sernaul, sur les pentes des montagnes
qui bordent sa rive gauche, mais à une moindre hauteur au-dessus du torrent;
car son élévation absolue (24o3” ou 7885"'?-)n’excèdepasde 200"celle de Sernaul!
Son territoire, en larges gradins inclinés, occupe une surface très-étendue
epuis les forets, a une centaine de mètres au-dessus du village, jusqu’au
lit du Buddiar. Le village lui-même, composé de trois quartiers populeux, presque
contigus les uns aux autres, est le Jlus grand que j ’aie vu dans les montagnes.
On dirait une petite ville. II n’y a pas moins de 80 maisons. Leur construction,
leur entassement les unes sur les autres, leur dorment une apparence compacte
que n ont pas des villes de plusieurs milliers d’habitants dans les plaines de
llnde. Campé entre ces faubourgs, le soir, dans le silence de la nature, j ’entendis
s’en élever le bourdonnement des villes, sons bien étranges en de tels
lieux.
La richesse relative de ses habitants les exposait naguère à des incursions
d autres montagnards, qui venaient les rançonner ou les piller. Il n’est pas de
maison sous le toit de laquelle on ne voie un arc suspendu. Il est fait d’une
épaisse lanière de Bambou. Sa corde est pareillement une lanière plus mince
de Bambou, mais d’une espèce plus petite, indigène des montagnes,'
Bambusa nepalensis N. Les flèches emplumées, armées d’un fer diversement
travaillé, sont faites de ce Bambou des montagnes, dont le chaume est rarement
très-droit. Je mis à l’épreuve, comme je l’avais fait déjà à Sernaul
l'adresse de quelques habitants; elle est médiocre, et la portée de leur arme
est surtout des plus courtes.
Le Buddiar, entre Sernaul et Seraô, reçoit, sur sa rive gauche, un affluent
assez considérable. Ce torrent descend probablement parallèlement
à la Jumna; au heu où on le traverse, il coule sur des bancs épais de Schiste
talqueux noirâtre; son niveau est de i 873" ( M 5 pa-||Plus loin, on traverse
un ruisseau qui ne fait que sillonner la pente des montagnes. Il coule sur
d’énormes assises de Quartz blanc grenu. Au delà, à une heure de marche
a vant Seraô, est le médiocre village de ^ Dinugar, où je vis près des habitations
quelques arbres A’Æsculus hippocastanoïdes. Le niveau 2i7o” ( 7 ii9 p' a-)