
bien vertueuse pour mériter une telle récompense, et l’on renaît pour vivre,
c’est-à-dire pour souffrir ici-bas, jusqu’à ce qu’on se soit racheté de la peine
de vivre par une vie exemplaire.
Le vallon du Birréka s’ouvre, comme celui du Godwelgâd, entre des montagnes
formées de roches schisteuses; le Quartz y est répandu pareillement
et peut-être plus abondamment encore. Les écarts de la variation de ces
roches dans leur direction sont sensiblement les mêmes qu’au nord du Rari-
Ka-Tèibi; enfin on y rencontre toutes les circonstances qui déposent de la
continuité géologique de deux sites voisins. J’y ai trouvé en place et en divers
lieux des couches où la structure schisteuse est remplacée par Une simple disposition
à cassure droite et à division pseudo-régulière. Elles sont verdâtres
comme les Schistes auxquels elles sont subordonnées et d’une très-grande
cohésion. Le Quartz y dominé essentiellement; on y découvre quelques petits
points brillants presque imperceptibles que je regarde comme du Mica; enfin,
nonobstant leur ténacité, ces roches sont rayées ( difficilement ) par l’a cie r,
circonstance qui me semble prouver que le Quartz y est pénétré d’une matière
argileuse. Leurs couches très-puissantes courent du S . E . au N . O ., et penchent
a u N .E . de 70° à 8o°. Je les ai vues tout à fait verticales. Non loin d’elles,
j ’ai relevé à l’E'. la direction de bancs du Schiste commun et son inclinaison
au S ., à 70°,
Les mêmes roches granitoïdes que j ’ai indiquées en blocs anguleux dans le
vallon du Godwelgâd, au-dessus de Ghiounla, se montrent ici en place. Leur
gisement n’est pas facilement reconnaissable, quoiqu’elles parais sent-à
découvert sur une surface notable ; mais malgré ce qui me manque de certitude
à cet égard, je les regarde comme subordonnées au Schiste d’alentour;
elles sont essentiellement formées de Quartz grenu, parsemé de Mica noir
rassemblé en petits amas où le Quartz pénètre, et peut-être aussi d’Amphibole.
-Quelquesparties blanchâtres, d'un aspect un peu terreux, sont peut-être
du Feldspath décomposé, et d’autres parties également ternes d’un vert noirâtre
, sont le plus sûr indice de la présence de l’Amphibole ; car je n’y
reconnais aucuns cristaux déterminables de cette substance. Quelques paillettes
rares de Mica doré et bronzé y sont,dispersées ; peut-être aussi quelques points-
pyriteux.
Malgré la présence du M ica, qui y est abondant et en cristaux déterminables,
cette roche me semble avoir quelques rapports aux.vemes et aux amas de Quartz
mélangés de la matière terreuse du Schiste, qui sont communs dans çelui-ci ;
mais ces amas et ces veines quartzeùses semblent formées par voie d’agrégation
et de cristallisation, tandis que la roche que je viens de décrire, l'a été sans
doute exclusivement par cristallisation ; elle est très-dure et d’une excessive ténacité.
Sa stratification est nulle ou obscure ; de grandes fissures planes la
divisent en masses polyédriques diverses ( 1
Les pentes des montagnes qui bordent la rive gauche de la Jumna, et par où
je descendis sur ses bords, sont couvertes de bois de Pins. Celles du bord opposé
sont absolument dépouillées d’arbres : des herbes brunâtres leur donnent
un ton de couleur triste, en accord avec la désolation de la- vallée. Celle-ci n’est
souvent qu’une ravine, qui s’élargit quelquefois en un étroit vallon. Quelques
terrains élevés et cultivés forment le territoire de Beurkhôte. Ailleurs, tout
1 espace soumis à des inondations périodiques est couvert de blocs roulés. Ces
blocs et ces galets sont accumulés contre le flanc des montagnes de la rive droite
en masses énormes, dont la hauteur excède 100", Pl. XXVI, fig. 6. On observe
une sorte de parallélisme dans les lits redoublés de blocs et de graviers, dont
ces prodigieuses alluvions sont formées. Au même niveau de la rive gauche, la
surface des schistes se montre partout, jusqu’au fond du vallon. On voit fréquemment
ainsi dans les vallées des Alpes, des dépôts de ce genre suspendus par lambeaux
aux pentes des montagnes, à une hauteur également très-considérable au-
dessus du fond actuel. Là, comme ic i, il dut en être d’abord entièrement comblé -
et postérieurement, les eaux détruisant une partie de leur ouvrage, ont attaqué
les alluvions, et n’en ont laissé çà et là que des masses isolées. Leur action
destructive sur ceux de ces débris qui se tiennent encore debout, parait
presque nulle aujourd’hui.
Le sommet de ces hautes collines de masses roulées, appuyées aux montagnes,
est pla t, comme le devait être le fond d’une vallée assez large. I c i, la culture s’y
établit souvent, sur un sol meuble et pierreux. La vallée du Gange est aussi
comblée de masses immenses d’alluvions semblables ; mais au lieu de les emporter
presque partout, après les avoir déposées, le Gange n’y a creusé qu’une
large et profonde ravine pour le passage de ses eaux.
La masse des eaux de la Jumna me paraît être ici environ la moitié de celles
du Gange à Baréti. Son lit semble plus incliné encore: Sa largeur moyenne est
(i) (G. h. 5o.) Quartz compacte verdâtre, argileux, en couches subordonnées à celles du Schiste.
Dans la vallée du Birréka.
(G. h. 5i.) Roche de Quartz grenu et de Mica, avec Feldspath et Amphibole (?) en petite
quantité,, décomposés l’un et l’autre. En couches épaisses ou en immenses amas-, dans les
Schistes ordinaires de cette vallée. Gisement semblable à celui de la roche précédente.
Du même lieu.
II.