
Rôtneur, elle s'y montre en aiguilles rayonnées très-déterminables, et tout à
côté en masses noirâtres, dont l'aspect seul ne permettrait pas de décider la
nature, sans la contiguïté des cristaux voisins.
Le Talc n’exclut pas si complètement le Mica, que des lamelles brunâtres
de celui-ci ne se rencontrent quelquefois dans ses feuillets a demi terreux
entre les noyaux de Quartz et ceux de Feldspath, dans les Protogynes et leurs
variétés. On le voit aussi, mais rarement, dans ces roches noirâtres, dap-
parence presque homogène, dont je viens de parler, et il leur donne autant
l'apparence de Trapps schisteux et décomposés que de Schistes talqueux altérés.
Ces roches se voient en place dans les escarpements médiocres, entre lesquels
se précipite le premier torrent que l'on traverse en montant de Rounsaô à
Bâri. Je les ai observées ailleurs aussi.
Dans d autres associations du Quartz avec le Talc , celui-ci est extrêmement
peu abondant, il ne fait que donner au Quartz une disposition schisteuse.
On voit reparaître alors les mêmes puissantes assises quartzeuses qui forment
une si grande épaisseur de terrain entre Rôtneur et Oudjerighur. En
grand, elles n’en diffèrent pas sensiblement. Les formes des montagnes qu elles
constituent, ici même, au confluent de la Jumna avec leMandjikhunt, sont les
mêmes : des murailles droites, qui ne fuient ensuite que par gradins, très-
nettement taillés , assis -les uns sur les autres. Le hameau de Bounasse est
situé sur un de ces gradins. ^
Je soupçonne cependant que l ’interpositioD de très-fines lamelles de Mica
transparent concourt, avec le T a lc , pour donner à ces immenses assises quartzeuses
leur division fissile plutôt que schisteuse; car le Micaschiste n’est pas
loin. J’en trouve de larges pièces sur les pentes des montagnes, ou elles
ne sauraient avoir été apportées par les eaux : ce sont des masses éboulées des
sommets.
Toutes ces roches, à l’exception de quelques masses décomposées et
terreuses, sont assez nettement stratifiées, lorsqu’on les considère fort en
grand; d’une pente à la pente opposée , elles s’inclinent au N .N .E . ,
comme les roches quartzeüses compactes entre Thanao et K-ôtneur. Leur
inclinaison paraît augmenter à mesure que l’on s’élève vers le sommet de
la vallée , et cela d’une manière régulièrement progressive. Ic i, les Quartz
fissiles, talqueux ou micacés, plongent de 45°.
Quoique je regarde les amas de roches talqueuses , terreuses, schisteuses ou
pseudo-rhomboïdales et compactes, comme subordonnés aux Protogynes, je dois
faire observer cependant que j ’ai trouvé, en divers lieux, ces roches recouvertes par
les Protogynes, et que je n’ai pas rencontré de Protogynes recouvertes
par elles* (i).
La Jumna, au-dessus de Bâri, continue à monter vers le N .E . ou le
N .N .E . En une heure de marche, on rencontre trois torrents : le premier
insignifiant, le second plus considérable, et le dernier, je crus, en le traversant
sur un sanga, passer sur la Jumna, mais ce n’est qu’un affluent.
Il coule ici du N .E . au S .O . , comme la Jumna au-dessous, et ma méprise
n était que 1 ignorance d’une convention, car il a certes autant de droit à être
le père du fleuve de ce nom que le torrent communément appelé la Jumna, avec
lequel il mêle ses eaux un peu au-dessous du lieu où je le traversai. Les
montagnes qui le séparent de la Jumna sont extrêmement élevées; leurs
cimes sont toutes couvertes de neiges. Nous dûmes gravir jusqu’à une hauteur
assez considérable pour passer sur le versant occidental, c’est-à-dire sur
les pentes des montagnes qui bordent la rive gauche de la Jumna. Quoique la
différence de niveau entre cette route et celle d’hier n’excède pas 200“ , j ob-
serve ici dans la végétation un retard considérable.
Ici un grand nombre d’arbres et d’arbrisseaux ne font que bourgeonner. Deux
grands arbres nouveaux : l’un est un Æsculus , voisin de XHippocastanum par
sa taille, son port, la division de ses feuilles; il a presque achevé de feuiller, et
ne montre encore aucuns boutons de fleurs; ce n’est pas là le Marronnier d’Inde;
les écailles qui enveloppent ses bourgeons, sont d’ailleurs petites et membraneuses,
au lieu dêtre brunes, épaisses , coriaces et glutineuses, comme dans l’arbre que
(1) ( G. A. 66î*|‘ Schiste talqueux, terreux, amphibolique, en masses schisteuses ou pseudo-
rhomboïdales dans le Gneiss, suivant.
(G . A. 67. ) Gneiss où le Talc n’est pas étranger. C’est une des roches les plus répandues sur
la rive gauche de la Jumna, entre Kounsaô et Bâri. Du premier torrent que l’on traverse au-
dessus de ce premier village. Il recouvre directement le n° (G. A. 66), lequel forme des masses
tres-considérables et de faibles escarpements.
(G. A. 68.) Schiste talqueux, parfaitement caractérisé; en masses immenses subordonnées
au Gneiss n0#(G- A. 67) et à la Protogyne n° (G. A. 70). Près du même lieu.
Le Quartz et le Talc (micacé) y forment des feuillets très-contournés qui s’enveloppent les
uns les autres.
(G. A. 69. ) Schiste talqueux, d’apparence presque homogène, formé sans doute des mêmes
éléments que le précédent, mais entièrement mélangés. Il forme, comme lui, des masses très-
considérables , plutôt fissiles que schisteuses, dans la Protogyne n° (G. A. 70 ), et se voit distinctement
recouvert par elle près de Ranna, entre Kounsaô et Bâri.
(G. A. 70.) Protogyne verdâtre, au contact de la roche précédente qu’elle recouvre : elle
domine ici dans la composition des montagnes.
Observation. Toutes ces roches, depuis Kôtneur, là où l’on peut leur assigner quelque stratification,
penchent de quelques degrés vers le sommet de la vallée de la Jumna au N.E ., ou
plutôt vers le Nord,, mais leur stratification n’est jamais que très-faiblement prononcée.
II. !