
dont la base forme avec eux des angles très-divers. Il se rencontre quelquefois
que cette subdivision des strates est parallèle à leurs plans. La stratification de
la roche est alors parfaitement prononcée.
En face et au-dessous d’Oudjerighur, reparait la roche que j ’ai constamment
désignée sous le nom de Schiste talqueux. J'ai vu le Quartz posé sur elle. Je ne
crois pas néanmoins qu'il la recouvre géologiquement. Au voisinage de ces
Schistes, qui ne semblent d'ailleurs former ici que des masses assez peu
considérables vers la base des montagnes, la stratification du Quartz s effaee,
les plans de ses couches se contournent entre eux, la roche participe de la
structure du Schiste talqueux voisin. Les deux roches sont contemporaines;
elles sont enclavées l’une dans l'autre, sur une échelle immense; l’allure du
Quartz autour du Schiste est la même que celle des feuillets du Schiste autour des
nodules de Quartz qui y sont disséminés si abondamment dans la partie
inférieure de la vallée.
C'est sur ces Schistes qu’est bâti le hameau d’Oudjerighur; et comme on
les trouve aussi à l’entrée du vallon du Bundtchutlche/ri, sur l’un et l’autre
de sès bords, on dirait volontiers qu’il a été ouvert dans leur masse.
Près de ces Schistes, au N .E . d’Oudjerighur, sont des Trappites. Ils
forment une longue crête qu i, du sommet des montagnes qui dominent Oudje-
righur, descend dans la vallée de la Jumna et l ’étrangle tout à fait.
De même que ceux que j’ai observés un peu au-dessous de Kôtneur, sur
la rive gauche de la vallée, ces Trappites, de leur variété compacte, semblent
passer au Schiste talqueux par des variétés dont la nature minéralogique paraît
la même, mais dont la structure est schisteuse, et auxquelles une altération sans
doute, (peut-être un mélange de la substance du Schiste talqueux?), a donné
une couleur moins sombre et un aspect terne et terreux. Cette roche n’a point
l’apparence ordinaire des Trappites qu’on trouve dans les terrains primordiaux,
en masses contemporaines; sa texture est plus grossière, on en distingue
mieux les principes constituants, parmi lesquels l’Amphibole domine; et c’est
cette circonstance même qui me la fait appeler ainsi, malgré la différence de
son apparence (G. h. 60) , (G. h. 6 1 ) , (G. h. 62).
Aucune espèce de stratification n’est reconnaissable dans ces roches, dans
leurs variétés schisteuses, non plus que dans leurs variétés compactes. Leur
passage présumé au Schiste talqueux,préjuge de leur connexion avec le terrain
où elles se montrent. On peut considérer comme de monstrueux amas, ou de gigantesques
filons contemporains, les masses qu’elles y constituent. Au reste, d
est difficile de dire quelle est ici la roche dominante. La plus voisine est du
Schiste talqueux. Elle isole, dans les points que j’ai pu reconnaître, le Trapp
du Quartz ; et au-dessus d’Oujerighur, le Trapp semble s’étendre jusqu'à la
rencontre du Granité, qu on trouve en place sur les pentes des montagnes, immédiatement
après qu’on a franchi l’arête de Trapp qui se projette en avant d’elles.
Ce Granité, le premier que j ’aie vu en place dans l’Himalaya, est grisâtre,
couleur qui lui est donnée par le Feldspath gris de fumée. Le Quartz y forme de
petites veines compactes et blanches, ou des nodules diaphanes très-cristallisés.
Le Mica n y est point également disséminé. Les cassures de la roche en montrent
des enduits brunâtres dispersés çà et là. Peut-être le fer sulfuré accompagne-t-il
ces enduits? -
Ce Granité est tres-peü développé. Il se divise, à la manière de la variété compacte
du Trappite, en parties polyédriques assèz menues (G. h. 63).
La roche hétérogène qui paraît dominer désormais, c’est du Gneiss, ou plutôt
une Protogyne gneissique (G. h. 64), (G. h. 65.). Par sa structure entrelacée,
ces t du Gneiss; mais cest aussi la structure de la Protogyne. Le Quartz y
manque, ou y est rare; ét quoique le Mica n’y soit pas étranger, cependant
c est plutôt une substance talqueuse qui y alterne en veines très-minces avec
celles du Feldspath. La base desTrapps voisins, l’Amphibole, se trouve dans
quelques-unes de ces Protogynes gneissiques en veines noirâtres qui se fondent
et se perdent dans la roche.
Au-dessus de l’arête de Trapp décrite ci-dessus, les pentes des montagnes
sont formées de ces Protogynes, sur l’une et l’autre rive de la Jumna. C’est sur
elles que coule ce torrent. Au Sanga de Kounsaô, ses eaux y ont réelle^
ment creusé leur lit. Stratification nulle (i|.
n S m 'ÿ Ê Trappite (Brongniart : Classification des roches) très-difficilfement fusible en
émail noir. En masses très-épaisses non stratifiées, divisées polyédriquement par des plans de
séparation droits, sous le plateau de Thanao, et sur une assez grande longueur de la rive droite de
la Jumna.
(G-, h. 53.) Schiste talqueux (?) âpre, de la variété ia plus commune dans les vallées du
Gange, du Godwelgâd et du Birréka. En place sur le bord de la Jumna au-dessus de Thanao,
rive droite : associé d’une manière obscure aux Trappites précédents (G . h. 5a ). Stratification
obscure.
(G. h. 54.) Quartz en veines dans la roche précédente. Au contact du Quartz, la. nature talqueuse
du Schiste est bien plus constamment prononcée.^Du même lieu. Le Quartz forme non-
seulement des veines et des amas contournés de mille façons dans cette roche, mais des masses
immenses, presque des montagnes (G. h. 5n ).
(G. h. 55. ) Schiste talqueux verdâtre variolitique. Les cavités souvent allongées, en forme de
veines, dont il est parsemé, sont tapissées d’abord de quartz blanc sur lequel sont implantés de
petits cristaux laminaires, de couleur lilas sale, du Feldspath probablement ; mais ils fondent
aisément au chalumeau, et sans se boursoufler, en un verre verdâtre.
(G. h. 56. A,et B.) Variété de la même roche, porphyroïde, plutôt que variolitique ; le Quartz