
le premier de ce genre que j ’aie vu dans l’Inde ; un Cjpripedium ; un Epipactis ;
deux Carex qui abondent dans les gazons, mêlés avec l’espèce qui y est si commune
à Kédar-Kanta ; etc.
C’est sur une sorte de col que passe le chemin. Il divise les eaux du Guirri de
celles du Pâbeur. Le Guirri lui-même descend presque du sommet des montagnes,
on sa source se cache dans les forêts. Son élévation est extrême, si on la compare
à la médiocrité de celle de ces montagnes. On descend dans sa vallée le
long d’une arête qui se soutient, sur une grande distance, à une hauteur qui
est de même relativement considérable.
Le 10 juin i8 3 o .— A P era li, .7 h. de marche de Khôtikaye, et séjour le 1 1 .
L’homme qui veillait sur mon baromètre, placé en expérience à l’ombre dans
lè lieu le plus commode, vient de le briser à l'instant en renversant son
•support ; je ne trouve rien de plus propre à calmer ou à occuper innocemment
la colère que cet accident me donne, que de faire la critique sévère du défunt.
Il n’était déjà plus comparable avec l’étalon de l’observatoire de Paris, puisque
j ’en avais changé le tube, et que peut-être le calibre des deux branches n é-
tait pas exactement é g a l, ou différent dans le même rapport que dans le tube
comparé à l ’observatoire. Une certaine incertitude régnait donc sur l’étendue
d’une petite action capillaire possible.
Mais en supposant que j ’eusse eu le bonheur de rapporter mon instrument
à Paris,.cette incertitude eût cessé par une comparaison. C’était donc là un petit
défaut.
Un défaut plus grave, et qui me semble tenir au système de l ’instrument, c’était
la petite couche d'oxyde noirâtre qui salissait toute la courte branche, à tel
point en quelques parties qu’à peine pouvait-on voir la calotte du mercure au
travers. Mais si-cette crasse plus épaisse, qui s’était déposée, pendant mon séjour
à Calcutta, dans la partie du tube où montait le mercure moyennement,
rend cet instrument peu propre aux observations sédentaires, elle ne gênait aucunement
pour les observations ambulantes, puisque sans cesse élevé au-dessus des
plaines de l’Hindoustan, je ne pouvais voir le mercure reprendre le niveau qu’il
avait au bord -de la mer, à Calcutta, et la calotte de la courte branche du sy-
phon se former dans la partie obscurcie du tube.
Le Nonius peut aider l’oeil à regarder horizontalement, et, pour l’observateur
le moins exercé, il limite extrêmement l ’étendue possible des erreurs dont le défaut
d.horizontalité' du rayon visuel peut être la cause. Cependant il s’oppose à
une justesse absolue. Car si l’on y prétend, et si, pour y atteindre, on ne laisse pas
son bord postérieur dépasser son bord antérieur, on ignore de quelle quantité il
se trouve au-dessous. On regarde alors de haut en bas, et l’on ne sait pas quel angle
fait le rayon visuel avec l’horizon. J’avais pour coutume de prendre toujours
un peu du bord postérieur du Nonius , et ayant acquis l’habitude d’en prendre
constamment la même très-petite quantité dans l’une et l’autre branche, les erreurs
de la vision se corrigeaient l’une par l’autre.’Ce n ’est donc pas là un défaut
de l’instrument.
Le seul vraiment que je connusse au mien, c’était, l’oxydation du mercure dans
la courte branche ; elle n’avait pas seulement pour effet d’en obscurcir quelques
parties, mais cette crasse oxydée, déposée sur le tube d’une manière irrégulière,
avait avec le mercure lui-même une affinité dont le verre est privé. Le métal adhérait
fortement aux parties salies du tube ; sa calotte ne se formait régulièrement
qu au sommet, mais sa base était très-inégale; rien de pareil n’ayant lieu
dans la longue branche, on pouvait les considérer l’une et l’autre comme formées
de substances différentes, exerçant sur le mercure une dépression capillaire
différente. De là, incertitude sur le niveau réel, et à chaque observation, les
petits chocs les mieux ménagés ne ramenaient pas le mercure à se former en
une calotte de courbure égale, e t, selon les sillons de sa base et son plus ou
moins de convexité, le niveau variait légèrement dans le même temps..........
Khôtikaye n’est qu’un misérable hameau motivé par l’établissement d’un
détachement de sipahis Gorkhas, stationnés ici à poste fixe , il me semble,
comme si leur présence y était nécessaire au maintien de la paix: Un Soubehdar
commande cette petite force, et je le trouve costumé en grand uniforme et
tendu roide comme un piquet sur le bord du chemin, près du hameau, quand
j y arrive. I l me fait le salut militaire, et ne laisse pas de m embarrasser par ses
démonstrations de respect, car c’est un homme d’aussi bonne mine que moi,
qui n est que brun, et dont les traits réguliers s’éloignent entièrement de ceux
des Gorkhas qui ontcette complexion. Au reste, l’excessif respect qu’il me témoigne
n est qu une des formes de la subordination militaire. Mes moustaches, sans
doute, lui donnent à croire que je suis militaire moi-même. Alors pour le moins
je dois etre Enseigne, et comme tel je suis son supérieur. Si mes gens lui ont dit
que mes habits sont noirs, et non pas rouges, alors je suis un civilian, et le dernier
des emplois civils a la préséance sur le grade d’Enseigne. Les gens et les sipahis
de mon escorte, quoique d’un autre régiment, usent avec lui des mêmes formes
de respect qu avec un officier européen. Mais je soupçonne qu’il en est rarement
ainsi.
Près du hameau de Khôtikaye est la demeure du Ranadece lieu, le seigneur