
la même exactement qu’entre Tchini et Zongui, en Iianawer. Le Disthène et
l'Amphibole abondent dans le Granité; le Disthène seul dans les roches de
Quartz et de Mica, qui seraient du Micaschiste si le Mica, au lieu d’y être uniformément
disséminé, y formait des surfaces continues. Le Grenat se montre
aussi dans les unes et les autres; mais il est moins commun que dans la localité
de Kanawer précitée.
En marchant de Tchangrisiug vers Chango par la route que j ’ai déjà suivie,
on observe les passages géologiques qui se montrent entre Zongui et Kanum.
Le Granité n’est plus qu’un accident: il ne forme plus que des masses subordonnées
à cette roche grisâtre de Quartz et de Mica; ensuite que des veines.
L'Amphibole abonde dans ces veines et le Feldspath y disparaît comme dans le
lit du T é t i, et autour de Poyé et de Dabling-Doubling. Dans la roche de Quartz
micacé, le Quartz, de grisâtre qu’il était, devient verdâtre ; souvent, le Mica
y disparaît entièrement : au lieu de masses alternantes dé Granité et de Quartz,
comme d’abord, ou de Granité et de Quartz micacé; c’est iine association de Quartz
micacé et de Quartz grenu verdâtre. Est-ce de l’Amphibole ou de la Chlorite qui
donne à ce dernier cette teinte ? En approchant davantage de Chango, le Schiste
argileux reparaît et remplace les masses de Quartz micacé. En descendant de là
vers Skialkhur, le terrain montre dans ses escarpements et dans ses éboulements,
la même composition à peu près que sur les bords du Spiti plus haut, vers Lari :
Quartz grenu, blanc, brun ou verdâtre, alternant en couches peu continues
avec plusieurs variétés de roches argileuses schisteuses, quelques - unès très-
quartzeuses : Anhydrite en couches très-épaisses et très-courtes; à l’air, dans les
escarpements, la tranche de ces masses se boursoufle, se fendille, et, comme un
coin enfoncé dans les couches qui les contiennent, les fait éclater : quelques
masses calcaires moins épaisses et plus allongées, grenues, à grain très-fin et
d’une teinte grise claire uniforme. Plus bas, ces.Calcaires sont blancs, veinés
de gris très-parallèlement ; mais le terrain n’est pas distinctement stratifié.
Skialkhur est bâti sur le sol diluvial, à 13om environ au-dessus du Spiti, qu on
traverse au-dessous sur un sanea de 3o,n de longueur et de 2m de largeur, cons-
truit sur le principe accoutumé, mais grossièrement. Rien de plus variable
que le volume apparent des eaux du Spiti. Là où aucunes grandes roches n encombrent
son cours, il paraît, aussi profond que. rapide;■ c’est une rivière
redoutable. Ailleurs, i l s’étrécit et s’encombre en même temps de roches ; il ne
semble plus qu’un torrent médiocre, où l’on ne retrouve pas les nombreux
affluents qu’on y a vus se jeter depuis le Laloungtcho : le Spino, le Gumdo, le
Tchaladuppo, pour ne citer que les plus considérables.
Le terrain diluvial est taillé presqu a pic, et le fort de Skialkhur s’élève sur le
bord de cet escarpement. Après en avoir visité toutes les parties, je demandai
où était le fort, le killa; car je n’avais parcouru qu’un hameau misérable et
infect, composé de huttes en pierres cimentées par de la boue, ou en briques
séchées au soleil, comme à Lari, entassées les unes sur les autres et liées par
une muraille de 4“ à 5", là où. elles ne sont pas contiguës. Ce qui en fait, dans
le vocabulaire militaire des montagnards, une forteresse, c’est qu’on n’y entre,
comme à Dankhar, que par un petit nombre d’ouvertures: deux, je crois.
Les murailles sont percées de quelques meurtrières.
Jadis, les Ladakis et les Ranaoris se disputaient la poss ession de Cette bicoque,
qui me semble n’avoir aucune importance, car on peut la tourner pour descendre
en Hangaranj* sur la rive droite du Spiti, et le sentier de Tchangrising à
Chango, sur les montagnes de la rive opposée, serait hors de la portée du
canon d'une forteresse européenne; or Skialkhur, dans les jours desa splendeur,
n’a jamais, éfé{armé que de quelques fusils à mèche qui n’y sont plus.
Sept à huit pauvres familles y vivent, ainsi que plusieurs Lamas. Il y a encore
quelques maiSons à peu de distance du fort; mais la plupart ne sont que des
ruines abandonnées. Le domaine de ce village, arrosé par lesyaux détournées
d’un médiocre torrent qui tombe un peu au-dessus dans le Spiti, est assez considérable.
Il est bien ombragé d'Abricotiers.
Je visitai la base et les pentes moyennes des montagnes d’où tombe le ruisseau
de Skialkhur; elles sont composées des roches suivantes: Schistes argileux;
Quartz, blanc ou brun; Calcaire grenu, en petite quantité; Grunstein (fjjÉ
exactement comme autour de Paukh ou de Lari.
La population est entièrement composée de Dzâds ou Dzaâds, et semblable
à celle du pays de Spiti, pour les traits physiques et le costume.
Le i3 septembre i83o. —- A Lio. — [ Chango, Lipta. ]
Je repassai sur la rive gauche du Spiti, et, par un sentier qui s’élève et s’abaisse,
mais médiocrement, au-dessus de ses bords,.je gagnai Chango. Le terrain est
formé de Schiste argileux, comme roche dominante; de Quartz blanc, vert
ou brun; d’Anhydrite. J’ai indiqué les Calcaires de Chango, et la nature excessivement
argileuse et molle des Schistes d’alentour. Je remontai vers Nako par
le même chemin que j'ai suivi il y a.quinze jours, jusqu’à la moitié de sa distance
environ. Là, je descendis d’abord très-lentement vers le Spiti, en passant
au travers du hameau de Lipta, et de Lipta vers Lio, par une pente très