
On m’a apporté aussi plusieurs fois , mais toujours dans un si mauvais état
que je n’ai pu en garder la dépouille , un autre oiseau de la taille d’un coq, et à
pieds de gallinacés, mais dont aucunes parties de la tête n étaient nues, et sans
aucun appendice charnu. 11 n’a qu’une petite huppe de plumes noires
comme le plumage du col et du ventre, laquelle fuit en arrière. Le dessus du
corps est brun. Je n’ai vu également que le mâle de Cet oiseau, dont le genre
m’est inconnu. Sur les cimes, j ’ai vu planer au-dessous de moi un grand Aigle.
C’est le premier que j ’aie aperçu depuis Mossouri et Landaor, où ils ne sont
pas rares. Quelques Pigeons, semblables à l’espèce des plaines et au pigeon
domestique, vivent en troupe dans les bois de la base des montagnes et ravagent
les cultures. Les oiseaux en général sont rares dans ce que j ’ai vu
jusqu’ici des montagnes.
De quadrupèdes, je n’en ai aperçu aucun. Les montagnards disent q u il y
a des Ours, plusieurs espèces de Daims ou <1 Antilopes. peut-etre de Chèvres,
des Loups, ètc. Tous ces animaux doivent être très-rares. Les seules dépouilles
que l’on m’ait montrées sont celles d’une très-petite espèce de F élis
à Cursali, à peine plus grande que lé chat sauvage, mais différente, et à
Kounsaô, celles d’un Léopard. Kounsaô est élevé de plus de 2000 “ , les neiges
y sont abondantes en hiver jusque dans le fond des vallées, et je m étonne
que le Léopard habite un climat aussi âpre.
Il y a depuis Tahnao, où j ’entrai dans la vallee de la Jumna, jusqu à son
sommet à Cursah, la plus grande uniformité dans l’aspect des villages, la construction
de leurs maisons, le costume et le maintien des habitants, et les races
d’animaux domestiques.
Les murailles des maisons sont faites de pièces de bois équarries alternant
avec des pierres grossièrement taillées et bien cimentées avec de la boue. En
comptant le rez-de-chaussée, la plupart ont trois étages, mais si bas qu on en
soupçonnerait à peine deux. Leur toit très-peu incliné,’ formé de larges pièces
de roches plates appuyées sur une très-lourde charpente, déborde de beaucoup
les murailles et même un balcon de bois assez la rge , qui fait généralement
le tour de la maison à l’étage supérieur. Les ouvertures sont très-petites et peu
nombreuses. La porte a moins de i m,o de hauteur, et environ om,6 de largeur.
On ne passe dessous qu’en rampant. Chaque étage a 1 “,7 ou 1 m,8 moyennement:
quelquefois moins, rarement davantage. Il y en a où, malgré leur petite
taille, les habitants ne peuvent se tenir debout. Ce qui serait pour nous un supplice
n’est pas même une privation pour eux, car les montagnards ont, comme
lès" Indiens des plaines, l’habitude de s'accroupir sur leurs talons dès qu’ils le
peuvent. La station parait les fatiguer plus promptement que la marche. Je
les vois souvent s'accroupir, quand ils savent qu’ils pourront à peine garder
plus dune minute cette position. Sans doute elle les repose.
La plus grande fenêtre est au-dessus de la porte. Celle de l’étage supé-
rieur a les mêmes dimensions et sert à passer sur la galerie. Les autres
au nombre dune ou deux à chaque -étage, ont à peine om,2 de côté. Elles
se ferment du dedans avec une pierre ou une pièce de bois. Point de
cheminée. Cependant on fait du feu à l’intérieur. La fumée sréchappe par les
ouvertures du toit entré les solives qui supportent la toiture, et par les fenêtres.
Lès habitants se tiennent tous dans l ’étage supérieur; le jour, les femmes
si elles ne sont pas occupées au travail des champs, et les enfants, s’établissent
sous cette galerie dont le bord, élevé de o",6à o “ ,8, offre un appui suffisant
a ces derniers; c es t aussi sous cette galerie presque hermétiquement fermée
sur les côtés de la maison par l’abaissement du toit, que la famille garde une
partie de ses provisions. On y voit, suspendus, une peau qui sèche à l’air,
de la laine filée, quelques vêtements en guenilles. Dans les jours de fête, on
y attache des fleurs de Rhododendron.
L étage moyen est le grenier:; l’inférieur, un autre grenier, ©u une ëtable. Ils
communiquent le plus souvent à l ’intérieur par une échelle, qui correspond à
des ouvertures étroites ménagées dans le plancher du 2e et du 3e étage. Quelquefois
1 étable inférieure ne communique pas avec le greüier au-dessus, et alors ce
dernier a une porte, et l’on y monte de l’extérieur par une sorte d’échelle.
La galerie de l’étage supérieur, saillante quelquefois de ï ” ,o ou i ”,5 en avant
des quatre murailles et fermée presque exactement sur ses côtés par l’abaissement
du to it, fait paraître ce troisième étage beaucoup plus large que les
autres et que la base des maisons. Elle leur donne un aspect bizarrè, mais qui
n’est pas disgracieux.
Ces maisons sont généralement plus larges que profondes. Il y en a peu
de carrées. Leurs plus grandes dimensions sont de 10” de largeur et de 8“ de
profondeur. Elles n ont, plus souvent, que 6“ ou 7“ suivant la première et 5™
suivant la seconde.
J a i vu peu de traces d’incendies : le feu doit, au reste, les consumer si
complètement qu’il en peut rester à peine quelque vestige. Elles sont très-durables.
Jen ai vu qui semblaient presque neuves, et qui avaient cinquante
ans. Les meilleures coûtent, m’a-t-on dit à Kôtneur, 200 ou 3oo roupies
( 5oo ou ?5o fr.) à bâtir. Ailleurs , on m’a dit 5o à 60 roupies (125 à
i 5o fr .) , pour le prix des plus communes. C’est, à peu près, le double
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